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HOMÉLIE DOMINICALE DU 17 MAI 2020

Dimanche 17 Mai 2020

6ème Dimanche de Pâques

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Homélie du père  Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada. 

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« Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous« 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 8,21-30.« Au moment où Saint Jean écrit son évangile, les disciples de Jésus se trouvent dans une situation très pénible. On se moque d’eux, on les chasse des synagogues, on les persécute. Le Christ leur promet alors l’Esprit Saint qui sera avec eux pour toujours et qui sera la source de l’espérance que Pierre mentionne dans la 2ème lecture d’aujourd’hui. Devant l’agressivité des adversaires, il invite au témoignage et à la non-violence : «Soyez toujours prêts a rendre compte de l’espérance qui est en vous. Mais faites-le avec douceur et respect.» (1 Pierre 3, 15-16) (…)

J’ai retrouvé un bel exemple de ce témoignage d’espérance dans les chroniques de la conquête d’Amérique latine. Au XVIIIe siècle, dans la cour d’une prison du Brésil, un prêtre, qui a été condamné à mort parce qu’il s’était opposé au trafic d’esclaves, était sur le point d’être fusillé. Comme on doit faire les choses en bonne et due forme, même lorsqu’il s’agit d’un meurtre barbare commit par l’État, le capitaine en charge demande au prisonnier s’il avait un dernier désir avant de faire face au peloton d’exécution. Le prêtre surprit l’officier et les soldats en répliquant : «Oui,  j’aimerais jouer un dernier air de flûte avant de mourir».(…)

L’une des réalités qui revient le plus souvent sur nos écrans de télévision, nos ordinateurs, nos jeux électroniques, c’est la violence : la guerre et le terrorisme, la torture, le massacre d’innocents, les enfants et les femmes victimes d’abus sexuels, les violences conjugales, les enfants-esclaves obligés de travailler dix-douze heures par jour. On n’en finit plus de dresser le bilan des victimes innocentes et cela dans un monde qui se dit civilisé et qui s’est donné des chartes des droits de la personne, des droits des enfants, des droits des handicapés, des droits de la femme, des droits des prisonniers, etc (…)

Les personnes douces sont un cadeau de Dieu et un bienfait pour notre monde. Elles brisent la spirale infernale dans laquelle s’enferme notre univers de violence. Quand le respect et la douceur sont présents dans une famille, dans une communauté, dans une institution, la paix et l’harmonie se portent bien.(…)

C’est par notre façon d’agir que nous provoquons chez les autres les questions sur l’espérance qui nous habite.

«Soyons toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en nous. Mais faisons-le avec douceur et respect.»

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HOMÉLIE DOMINICALE – 19 AVRIL 2020

Dimanche 19 Avril 2020

2ème Dimanche de Pâques – Divine Miséricorde

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Homélie du père Yvon  Père Yvon-Michel Allard, (s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

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« Le premier jour de la semaine, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux« 

« Au début, les chrétiens se rassemblaient le «premier jour de la semaine», en souvenir de la résurrection de Jésus. À un certain moment, pour désigner cette journée de rassemblement, ils commencèrent à utiliser l’expression latine Domenica dies : le jour du Seigneur. Puis c’est devenu simplement Domenica (dimanche). (…)

Cursillos

Le rassemblement hebdomadaire des chrétiens, n’est pas une habitude tardive, décidée un jour par un Pape ou par un concile; c’est Jésus lui-même qui l’a institué. Notre dimanche, devenu pour beaucoup simplement le week-end, la fin de semaine, a été voulue par Jésus lui-même et, loin d’être une fin de semaine, c’est un début, «le premier jour de la semaine», un nouveau départ. Nous commençons la nouvelle semaine réunis autour de Jésus. (…)

La joie de la résurrection, c’est celle qui vient «après»… après la peur, après la catastrophe, après le malheur! C’est la joie et la paix qui remontent d’une situation radicalement désespérée (la mort d’un crucifié!) et cette joie, rien ni personne ne pourront nous la ravir: c’est la joie et la paix qui viennent de la confiance en Jésus ressuscité. (…)

Le premier jour de la semaine, Jésus vint et il était là parmi eux. »

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 28 Mars 2020

5ème Dimanche de Carême

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Homélie du père Yvon  Père Yvon-Michel Allard, (s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

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« Je suis la résurrection et la vie. Qui croit en moi, même s’il meurt,  vivra. »

« La liturgie de ce dimanche continue à nous préparer au renouvellement des promesses de notre baptême pendant la liturgie de la vigile pascale. Dans l’épisode de la Samaritaine, Jésus nous a révélé qu’il était une source d’eau vive; lors de sa rencontre avec l’aveugle de naissance, il se présente comme la lumière du monde; et aujourd’hui, à travers la résurrection de Lazare, il dit à Marthe qu’il est la résurrection et la vie.

yNous vivons dans un monde de morts violentes et de tyrans de toutes sortes pour qui la vie des autres n’a aucune valeur. Les films d’horreur, de vengeance et de guerres, les jeux électroniques, la télévision et l’Internet semblent incapables d’assouvir la soif de violence et de destruction de notre monde. Les gens aiment suivre les drames passionnels, les attaques terroristes et les guerres dans toutes les parties du globe, en direct et en couleurs. Nous appartenons à une civilisation aspirée dans le tourbillon de la violence, de la torture, du meurtre, des exécutions, des guerres, des génocides et du terrorisme. (…)

À travers cette civilisation attirée par la destruction et la mort, le Christ nous parle aujourd’hui de vie et d’espérance. «Celui qui croît en moi a (maintenant) la vie éternelle!» Il nous redit, en appelant Lazare hors de son tombeau : «Sors du tombeau… Je suis la résurrection et la vie… Celui et celle qui croit en moi, même s’il meurt vivra.»

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 12 Janvier 2020

Baptême du Seigneur

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

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« Les cieux s’ouvrirent et Il vit l’Esprit descendre comme une colombe et venir sur Lui« 

 » Le récit du baptême de Jésus est une véritable catéchèse et une source d’inspiration pour les chrétiens. Cet événement nous révèle plusieurs aspects importants de la personnalité de Jésus et nous dévoile le sens de notre propre baptême.

«Les cieux s’ouvrirent» et le contact entre Dieu et nous est rétabli. Ce baptême nous révèle la présence de la Trinité qui rompt le silence pour communiquer avec nous. Dieu Père, Fils et Esprit nous veut du bien et nous invite à un nouvel exode vers la libération et vers le salut. La ligne de dialogue est rétablie.

Dans ce texte Matthieu nous décrit la Trinité en action et il y reviendra à la toute fin de son évangile : «Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit… Et voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28, 18-19)

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Aujourd’hui, nous sommes invités à suivre les traces de Jésus parce que nous aussi nous sommes les enfants bien-aimés de Dieu : «Celui-ci, celle-ci est mon fils, ma fille bien-aimée…».

Nous sommes invités à la conversion afin de construire un monde de paix et d’amour avec Dieu. Le Christ est venu non pas pour détruire et punir mais pour se rapprocher de nous, particulièrement de ceux et celles qui ont été brisé par la vie.

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 22 Décembre 2019

4ème Dimanche de l’Avent

  (Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

« Nous connaissons bien le récit de «l’annonce faite à Marie». Il a inspiré d’innombrables tableaux, mosaïques, fresques, sculptures, vitraux. Plusieurs volumes ont été écrits sur l’Annonciation. Mais curieusement, «l’annonce faite à Joseph» est beaucoup moins connue. Joseph est le chef de famille, silencieux et efficace, toujours prêt à l’action. Dans l’évangile d’aujourd’hui, ce n’est plus la tragique figure du Baptiste qui domine ce dernier dimanche avant Noël, mais la noble et paisible silhouette du charpentier de Nazareth. Joseph, homme de la nouvelle alliance, modèle de foi et de fidélité, est celui qui «accueille la Parole» et se met au service de Dieu et au service des autres…./…

Cursillos

 L’ange annonce à Joseph que son fils sera appelé «Emmanuel, ce qui veut dire: Dieu avec nous». Matthieu commence son évangile avec ce «Dieu-avec-nous» et il le terminera de la même manière: «Voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin de monde». (Matthieu 28, 20)

L’enfant a été annoncé comme «l’enfant-sauveur» (le nom Jésus signifie Dieu sauve). Or voilà, paradoxe étonnant, qu’un pauvre homme et sa jeune épouse sont invités à sauver l’enfant-sauveur. Paradoxe divin : Dieu, par son incarnation, s’est remis entre nos mains. Il ne se défend pas lui-même. Il faut «sauver» Dieu!…/…

Au cœur de ce monde de violence et de rejet, Dieu a ménagé à son Fils un havre d’accueil, une oasis de paix et d’amour : Marie et Joseph, sa petite famille…./…

Trop de famille, hélas, peuvent se reconnaître dans les reportages de guerres, de persécutions politiques, de racisme, de misère, de famine…/… »

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 17 Novembre 2019

33ème Dimanche du Temps Ordinaire

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

« Les médias nous parlent sans arrêt des malheurs du monde : le terrorisme, les inondations, les tremblements de terre, les ouragans, les typhons, les attentats, les enlèvements, les viols, les meurtres, les abus sexuels, les nettoyages ethniques, les campagnes de haine, etc..

Ensuite, il y a les terribles guerres. Au 18e siècle, environ 4 millions de personnes sont mortes à cause des guerres; au 19e, 8 millions; et au 20e près de 100 millions. Le 21e siècle ne semble pas améliorer les choses à ce chapitre!

Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il y a des catastrophes naturelles, des actes de violence, des guerres. La Californie brûle, les Philippines sont inondées, les provinces de l’Atlantique essuient les soubresauts d’un ouragan après l’autre. Les séismes font des  milliers de morts, déplacent des millions de personnes, ravagent les cultures et détruisent les villages. Les génocides se multiplient à travers la planète.

À mesure que nous approchons de la fin de l’année liturgique, l’Église nous propose de méditer sur ces phénomènes de violence et de mort, symboles de la fragilité de notre monde : « des jours viendront où il ne restera pas pierre sur pierre. Tout sera détruit »

…./…

En lisant le texte de ce matin, on pourrait croire que Jésus nous laisse une image pessimiste de la réalité. Mais c’est le contraire qu’il nous dit : « N’ayez pas peur… Lorsque vous entendez parler de guerres, de désordres, de violence… ne vous effrayez pas! » Il nous invite à conserver l’espérance et à persévérer dans ce que nous vivons quotidiennement. «Ne vous laissez pas dominer par l’angoisse et par la terreur.»

…/…

L’évangile d’aujourd’hui n’est pas un texte sur la fin des temps, mais bien une parole d’espérance qui nous invite à construire un monde de justice, de paix, de fraternité et d’amour maintenant. S. Pierre disait aux premiers chrétiens : «Soyez toujours prêts à rendre compte, à tous ceux qui vous le demandent, de la l’espérance qui est en vous» (1 Pierre 3, 15)

…/…

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 5 mai 2019

3ème Dimanche de Pâques

(Homélie du père Michel Yvon Allard, directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada).

« Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes »

« Depuis Pâques, le lectionnaire puise abondamment dans les Actes des Apôtres. Les textes nous décrivent l’expérience des premières communautés chrétiennes, après la mort et la résurrection de Jésus.

Chaque «premier jour de la semaine», le jour du Seigneur, ils se réunissent et le Christ se glisse mystérieusement parmi eux. Il leur apporte la paix, la joie, et le don de l’Esprit Saint. Petit à petit, leur angoisse et leur peur disparaissent. Ils déverrouillent les portes et s’affichent au grand jour. Après l’abandon, la lâcheté, la peur, le désespoir, ils sortent maintenant sur la place publique et témoignent du Christ ressuscité. Aujourd’hui, nous les retrouvons devant les autorités religieuses qui leur avaient défendu de parler de Jésus, et qui croyaient avoir ainsi réglé le problème de façon définitive.

…/…

Jésus nous dit ce matin : «N’ayez pas peur d’être différents.»

Être chrétien signifie maintenir notre liberté de penser et d’agir, savoir s’opposer à ce qui est injuste, dire non à ce qui va contre le droit des personnes innocentes, être capable de défendre la sacralité de l’être humain, promouvoir la dignité de toute personne, indépendamment de sa race, sa nationalité, ses allégeances politiques, sa religion ou sa culture.

Après la résurrection, les apôtres ont présenté un témoignage plein de fermeté mais sans arrogance et sans provocation, un témoignage au nom de Jésus et non pas en leur nom personnel ou au nom de leur propre groupe!

Le chrétien doit avoir une approche critique vis-à-vis la société, la politique, la religion, la culture, la tradition, tout en maintenant une attitude de dialogue, de réconciliation, de fraternité et de collaboration.

En tout temps, nous devons être au service du progrès de l’être humain, de sa libération intégrale et de sa liberté d’enfant de Dieu. C’est pourquoi il nous faut savoir « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».

Lire l’intégralité de l’homélie sur: http://www.cursillos.ca/formation/reflexion-chretienne.php



HOMÉLIE DOMINICALE

« Ils se levèrent et chassèrent Jésus hors de la ville »

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

Afin d’accentuer le rejet de Jésus par les gens de son village, Luc a transformé cette première rencontre dans la synagogue de Nazareth et l’a située au tout début de sa vie publique. Chez les autres évangélistes, nous retrouvons cet événement plus tard dans le texte (Matthieu 13, 54 ; Marc 6, 1).

Les habitants de Nazareth sont d’abord dans l’admiration, mais Jésus ne cède pas à la tentation de la popularité facile, du consensus superficiel. Les Nazaréens voudraient profiter de privilèges exclusifs, de miracles spéciaux parce qu’il est l’un des leurs. Mais ils refusent de croire en lui car il le connaissent bien, «il est le fils de Joseph». Ils veulent se l’approprier mais tel qu’ils l’ont connu dans le passé, fils du charpentier. «Pour qui se prend-il maintenant ? Qui croit-il être ?» Et finalement ils le chassent hors de la ville, pour le précipiter en bas de l’escarpement.

Dans le texte d’aujourd’hui nous avons un résumé de la vie de Jésus qui, dans moins de trois ans, sera condamné et de nouveau «chassé hors de la ville» pour y être crucifié. «Chassé hors de la ville !», symbole cruel de rejet total. Les lépreux sont chassés hors de la ville, de même que les malfaiteurs et les condamnés à mort.

À plusieurs reprises, les évangélistes soulignent l’agressivité de ceux qui refusent le Christ et la joie de ceux qui sont ouverts à son message. Luc oppose l’attitude des gens de Nazareth à celle des habitants de Capharnaüm, ville cosmopolite et en grande partie «païenne» mais où Jésus est mieux accepté que dans son village. À la naissance de Jésus les bergers se réjouissent, alors que Bethléem lui ferme la porte, sous prétexte qu’«il n’y ait a pas de place pour lui dans la salle commune». Matthieu oppose le roi Hérode et les notables de Jérusalem aux sages venus d’Orient, ces chercheurs de Dieu qui se réjouissent grandement à la réapparition de l’étoile. S. Jean dira plus tard : «Dieu est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu»…Mais il ajoutera : «à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu» (Jean 1, 11).

En lisant le texte d’aujourd’hui, nous sommes tentés de condamner les gens de Nazareth et la classe politique et religieuse de Jérusalem, tout en nous félicitant, nous les chrétiens, d’accepter Dieu à bras ouverts, d’être du bon côté !

Cependant, si nous sommes sincères, nous devrons admettre que souvent nous rejetons Dieu «hors de» nos familles, de nos maisons, de nos entreprises, de nos décisions importantes. Nous allons le visiter pendant une petite heure le dimanche et ensuite nous le laissons dans le tabernacle, lui refusant accès à notre vie de tous les jours. Séparation de l’Église et de l’État oblige ! Mais le Christ nous demande d’être chrétiens 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

La maison familiale doit être pour nous «une église domestique», un lieu où la foi et les valeurs chrétiennes se transmettent de génération en génération. Bon nombre d’enfants et de petits enfants ne fréquentent plus les célébrations dominicales et les autres activités de la communauté chrétienne. Cependant, par notre façon d’agir et de parler, par les prières que nous faisons en famille, par les cadres décoratifs et les objets qui embellissent notre maison, les enfants et les petits enfants doivent se rendre compte que nous sommes chrétiens. Ils doivent retrouver chez-nous une ambiance de foi, d’espérance et de charité ?

Le monde d’aujourd’hui n’est plus, bien sûr, l’univers chrétien qu’ont connu nos parents et nos grands parents et nous devons vivre dans la société pluraliste actuelle. Des religions diverses ont fait leur apparition à travers l’immigration et de nouvelles idéologies se rencontrent sur la place publique. Dans ce monde multi dimensionnel, nous devons permettre à ceux et celles qui pensent différemment de nous de vivre en paix et d’agir selon leurs convictions. Mais ça ne veut pas dire que nous devons abandonner nos propres croyances, convictions et traditions religieuses.

Si, par exemple, un non-chrétien désire ne pas utiliser le mot «Noël» sur ses cartes de souhaits, c’est son droit, car la fête de la naissance de Jésus n’a pas de résonance chez-lui. Mais cela ne nous oblige pas à faire disparaître tout ce qui est rattaché à notre fête chrétienne, à la vider de son contenu religieux.

Certains groupes croient que la religion n’a pas sa place dans le domaine public. Ils voudraient que nous les chrétiens professions «une foi de sacristie». Le Christ nous rappelle constamment que nos valeurs doivent influencer tout ce que nous sommes et tout ce que nous faisons. Il nous faut éviter de chasser Dieu hors de nos activités, de nos entreprises, «de nos villes». C’est justement «dans la ville» que nous devons vivre les valeurs de paix, de fraternité, de pardon, d’ouverture aux autres, de partage, etc. Combien de baptisés, par leur silence et leur indifférence, poussent Jésus «hors de la ville» afin de s’accommoder aux modes du temps ?

L’évangile d’aujourd’hui nous provoque et veut nous sortir de la torpeur et de l’indifférence. Baptisés de longue date, nous sommes peut-être habitués à vivre d’une foi tranquille et peu compromettante. Avec les gens de Nazareth, le Christ nous rejoint aujourd’hui, au cœur même de notre existence, et il nous invite à le laisser agir dans notre quotidien «afin que nous ayons la vie en abondance» (Jean 10,10).

Laissons la Parole de Dieu pénétrer jusqu’au fond de notre cœur et permettons au Seigneur de nous accompagner tout au long de notre vie. Ne le chassons pas «hors de notre ville».



HOMELIE DOMINICALE

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

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N’ayez pas peur! Jésus de Nazareth, le crucifié, est ressuscité; il n’est pas ici…

Si aujourd’hui, après 2000 ans de christianisme, nous célébrons la grande fête de Pâques c’est parce qu’une chaîne ininterrompue de croyants nous ont transmis cette foi pleine d’espérance dans la résurrection du Christ. S. Paul disait dans sa première lettre aux Corinthiens : «Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Pierre, puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois – la plupart d’entre eux vivent encore et quelques-uns se sont endormis – ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Et, en tout dernier lieu, il m’est apparu à moi aussi, comme à l’avorton. » (1 Cor 15, 3-8)

Nous sommes réunis aujourd’hui grâce à la transmission de cette Bonne Nouvelle à travers les siècles. Nous célébrons la victoire de la vie sur la mort. Nous célébrons Jésus Christ, notre espérance, qui donne un sens à notre vie, malgré les angoisses, les souffrances et les difficultés de tous les jours.

L’énorme pierre qui scellait le tombeau est le symbole de notre incapacité de vaincre la mort par nous-mêmes. «Les femmes se disaient entre elles: <Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau?> – Puis elles se rendirent compte qu’on avait roulé la pierre, qui était très grande.» Ce détail concret est souligné par les quatre évangélistes. Pour Marc et pour nous aujourd’hui, cette pierre indique qu’une véritable muraille sépare l’être humain de la résurrection : «qui pourrait enlever cet obstacle»?» Seul Dieu peut supprimer le poids écrasant de la mort qui pèse sur l’humanité.

Ce qui est important dans le récit d’aujourd’hui, ce n’est pas la tombe vide mais l’annonce de la résurrection. Les femmes ont rencontré un messager qui leur révéla la résurrection de Jésus. Pâques c’est la fête de cette grande révélation; c’est la fête de la joie et de l’espérance. Les femmes furent saisies de stupeur, mais il leur dit: « N’ayez pas peur...» Si l’apparition de Dieu bouleverse, sa présence aussitôt rassure et apaise. Le vrai Dieu n’est pas celui qui joue sur la peur, mais celui qui donne espérance.

Le messager ajoute ensuite : «Allez dire à ses disciples qu’il les précède en Galilée…» La Galilée, c’est là où ils sont nés, où ils travaillent, où vivent leurs familles. Le Christ les accompagne dans le quotidien de leur vie, dans leur propre Galilée. Allez! Ne restez pas près de ce tombeau vide. Allez là où Jésus vous précède, là où il vous a fixé rendez-vous.

Normalement, tout finit au cimetière. Dans l’histoire du Christ, tout commence au cimetière, autour d’un tombeau vide. Et le messager ne dit pas aux femmes : «Allez dire aux disciples de venir ici pour voir un tombeau vide.» Mais il leur dit : «Allez dire à ses disciples et à Pierre qu’ils retournent en Galilée. Là il trouveront le Seigneur». La communauté des disciples n’est pas recréée autour d’une tombe, mais autour de Jésus ressuscité. «Il n’est plus ici, il est ressuscité… Il vous précède en Galilée.» Il vous attend là où vous vivez.

Chaque dimanche, les chrétiens se rassemblent dans leur Galilée, dans leur ville, dans leur village, dans leur paroisse, autour du Christ ressuscité: «Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux.» Et le Christ de la Pâques marche avec nous, il nous accompagne : «Je suis le chemin, la vérité, la vie… Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres.»

En ce jour de la résurrection, le Christ nous invite à recommencer à vivre pleinement, à passer de la peur à la joie, du passé au présent, de l’hiver au printemps, de la mort à la vie. Aujourd’hui, nous célébrons la plus grande victoire qui existe, la victoire du Christ sur la mort.

Nous savons très bien que les victoires de notre pauvre monde ne résistent pas à l’usure du temps. Dans les sports, les victoires durent le temps d’une saison, puis tout est oublié. En politique, les chefs d’états sont élus avec fanfare et grandes célébrations, puis la population se lasse de leurs erreurs et leur corruption. Les sondages les condamnent alors à une défaite souvent humiliante.

Pour ce qui est des victoires militaires, elles durent si peu longtemps. Je pense à la grande victoire des alliés en 1945. Plus de 400 000 soldats américains sont morts pendant la seconde guerre mondiale – sans compter les millions d’habitants d’autres pays -. On croyait alors que ces sacrifices apporteraient la paix pendant des dizaines et des dizaines d’années. On était certain que la mort de millions de personnes et la création des Nations Unies assureraient la paix pendant longtemps. Mais en moins de 10 ans, 54 246 Américains sont tués en Corée et 50 000 mourront au Vietnam. Les troupes peuvent célébrer les victoires militaires les unes après les autres, mais ces victoires ne durent que peu de temps.

Une véritable victoire demande la permanence, et c’est ce que nous offre la victoire du Christ sur le mal et sur la mort. Jésus apporte l’espoir là où il y a le désespoir, l’amour, où il y a la haine. Il apporte le pardon où il y a le désir de vengeance. Il apporte la vie là où règne la mort.

En ce premier jour de la semaine, en ce jour de la résurrection du Seigneur, Joyeuses Pâques à tous.



HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 11 mars 2018

4ème dimanche du Carême – B

( Homélie du Père Yvon-Michel Allard, directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada)

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« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique »

Il existe dans l’histoire des moments de hautes valeurs religieuses et humaines. La rencontre de Jésus avec Nicodème est l’un de ces moments. Le Christ révèle au pharisien en recherche de vérité que «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique, afin que celui qui croît en lui ne meure pas mais ait la vie éternelle».

Dieu aime notre monde, il nous aime malgré nos violences, nos injustices, nos faiblesses et nos péchés. «Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.»

L’humanité est malade et sous l’emprise des forces du mal et de la mort : guerres, destruction, violence.  Mais il existe une autre force, une force de vie qui unit au lieu de diviser, apaise au lieu d’angoisser, guérit au lieu de blesser. Cette force nous invite à plus de justice, de paix et de fraternité.

«Dieu a tant aimé le monde». Ces quelques paroles expriment tout le message chrétien de la rédemption. Paul Claudel écrivait : «Nous ne sommes pas chrétiens parce que nous aimons Dieu mais parce que nous croyons que Dieu nous aime».

Nous savons que nous ne pouvons-nous en sortir seuls et plus nous vieillissons, plus cette vérité devient évidente. Je ne sais si vous avez déjà vu dans un film où une personne essaie, de ses propres forces, de se  sortir des sables mouvants. Plus elle se débat, plus les sables l’attirent vers le gouffre. Seule une main extérieure, peut l’aider à s’en sortir. Nous vivons tous dans des sables mouvants et la main de Dieu est notre seule perche de secours.

Albert Camus, dans son célèbre roman  « La peste » décrit l’état misérable et fatal de l’être humain.  Il utilise la peste comme métaphore pour indiquer le mal qui se cache en nous : «Je sais… que chacun de nous la porte en son cœur cette peste et que personne, non personne n’est immunisé.» Dans les Écritures, Dieu est souvent présenté comme le «médecin» qui peut nous guérir de cette maladie mortelle.

De nos jours, nombreux sont ceux qui ressentent une sorte de pessimisme vis-à-vis le mal dans notre univers : «le monde est pourri… il n’y a rien à y faire : violences, prises d’otage, égoïsmes collectifs, fraudes gigantesques, dépravation morale, drogue, guerres»… Nous avons parfois l’impression que le monde traverse une époque glaciale où manque la chaleur de l’amour. Mais l’amour de Dieu est toujours présent dans ce froid hivernal.

Grâce à son fils et à l’Esprit Saint, le Père veut redonner à notre monde une vie nouvelle, nous permettre de passer des ténèbres à la lumière, du péché à la grâce, de la haine à l’amour, de l’incrédulité à la foi, du découragement à l’espérance, de la mort à la vie.

Nicodème qui rencontre le Seigneur pendant la nuit est un chercheur de Dieu. Étant membre du Sanhédrin, il défendra Jésus lors du procès du vendredi saint et, après la mise à mort sur la croix, il l’ensevelira dans une tombe toute neuve. Ce chercheur de la lumière dans la nuit de ses peurs et de ses doutes, a pressenti une lueur d’espoir en Jésus.

Chaque dimanche la communauté chrétienne se rassemble pour se rappeler le projet de Dieu. Chaque dimanche, Dieu nous invite à accepter son amour, à agir comme lui pour donner à notre monde plus de joie, de paix et d’amour. Être disciple du Christ, c’est essayer de marcher derrière lui, de suivre son exemple, d’agir comme il l’a fait lui-même. Saint Paul disait aux Éphésiens «Montrez-vous bons et compatissants les uns envers les autres, vous pardonnant mutuellement, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ».

Le message du Carême est un message d’espérance : notre vie n’est pas un voyage sans but  et sans espoir. Notre vie n’est pas une «passion inutile», comme l’affirmait Jean-Paul Sartre. Autour du pain et de la parole de Dieu, nous nous rassemblons chaque dimanche pour célébrer notre espérance chrétienne : «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que celui qui croît en lui ne meure pas mais qu’il ait la vie éternelle»