Archives par mot-clé : Père Yvon Michel Allard



HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 10 Mai 2020

5ème Dimanche de Pâques

Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

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« Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi« 

Saint Jean nous propose aujourd’hui le début du discours de Jésus pendant la dernière scène. Il utilise les paroles du Seigneur lui-même pour nous donner un aperçu de sa personnalité et faire un résumé de son message. Ayant lavé les pieds de ses disciples, annoncé la trahison de Judas et prédit le reniement de Pierre, Jésus donne ses dernières recommandations aux siens. Il évoque son départ prochain. Mais il ajoute qu’il reviendra les chercher. Ils n’ont donc pas à être bouleversés.(…)

lavement 1 piedÀ travers ces tempêtes de la vie, le Christ nous rassure et nous offre une direction et une protection : «Je suis avec vous tous les jours… Je suis le chemin, la vérité et la vie». Alors comme Pierre, nous pouvons faire confiance et répondre au Seigneur qui nous demande si nous voulons le quitter nous aussi : «Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle.» (Jean 6, 68)

  • L’évangile d’aujourd’hui rappelle que nous sommes appelés non seulement à croire en Jésus mais aussi à utiliser nos talents pour faire ce qu’il a fait. «Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais» : apporter le réconfort à ceux et celles qui sont affligés, accompagner les malades, protéger les faibles et les vulnérables, manger avec les pécheurs, défendre le droit des opprimés, dénoncer l’injustice. Nous sommes les mains, les pieds et le cœur, le corps du Christ dans notre monde.(…)
  • La première lecture d’aujourd’hui est révélatrice de l’importance du service pour les chrétiens.(…)

Mais Jean veut souligner que cette célébration de l’eucharistie ne prend toute sa valeur que si nous sommes au service les uns des autres, comme le Christ l’a été durant sa vie et comme il a voulu le souligner par le lavement des pieds.

Le Christ a été pour nous non seulement un «maître spirituel» mais aussi un exemple vivant de ce que nous devons faire dans notre vie de tous les jours.

«Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi»

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HOMÉLIE DOMINICALE DU 3 MAI 2020

Dimanche 3 Mai 2020

4ème Dimanche de Pâques

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Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

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« Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi »

Le philosophe Henri Bergson écrivait : «Les centaines de livres que j’ai lus ne m’ont pas donné autant de réconfort que le Psaume 23 : «Le Seigneur est mon berger, je ne me manque de rien; Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure.» (…)

Jésus bon bergerChaque année liturgique, en ce quatrième dimanche de Pâques, nous avons en tête la parabole du bon Pasteur, tant de fois redite et tant de fois représentée dans l’art chrétien. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus mélange les images d’une façon un peu déconcertante. Il se compare au bon pasteur aussi bien qu’à  la porte de la bergerie, deux images qui dans le Nouveau Testament sont complémentaires.

Malgré toutes nos revendications d’indépendance et d’autonomie, nous avons besoin d’être guidés vers le bonheur, vers une vie pleine et entière. Nous avons besoin d’un gouvernail. (…)

La préoccupation du Seigneur n’est pas de nous enfermer dans le corral afin de nous protéger, mais bien de nous faire découvrir la beauté de l’air libre, des grands horizons, des espaces illimités : «Il entrera et sortira et trouvera du pâturage».

Souvent, nous sommes enfermés dans une sorte de «huis clos», bloqués à cause d’une maladie, d’un complexe, d’un traumatisme, d’une addiction à l’alcool, au jeu, à la drogue, à cause de notre entourage. Nous avons tous, un jour ou l’autre, à faire face à des problèmes qui semblent sans issue. Nous nous sentons pris au piège, emprisonnés, ne sachant comment nous en sortir.

C’est alors que le Christ intervient et nous dit qu’il est la porte, qu’il est l’issue. Image de liberté ! Image de fraîcheur et de vie! Suivre Jésus n’est pas, comme certains le pensent, vivre une vie à moitié, c’est au contraire vivre pleinement : «Je suis venu pour que vous ayez la vie et l’ayez en abondance

Chaque dimanche, nous venons rencontrer le Seigneur qui peut redonner un sens à notre vie. Il est le gouvernail, le passage vers la liberté, le compagnon de route qui nous accompagne tout au long de la vie.

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HOMÉLIE DOMINICALE – 26 JANVIER 2020

Dimanche 26 Janvier 2020

3ème Dimanche du Temps Ordinaire

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

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Jésus quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm

«  Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus vient séjourner à Capharnaüm en Galilée, dans le territoire de Zabulon et de Nephtali et inaugure sa mission dans le monde.

Vestiges de Capharnaüm
Vestiges de Capharnaüm – Photo Vblinov

La « Galilée » était une province où se côtoyaient des gens de nombreuses races et de nombreux groupes ethniques, un pays ouvert, une route de caravanes. Jésus décida d’habiter dans cette région du Nord, ouverte à toutes les influences plutôt qu’en Judée, en terre sacrée, ou à Jérusalem, la ville sainte. À Capharnaüm, trois routes romaines importantes se rencontraient. La route de la mer arrivait d’Égypte et, dans la ville, cette route très achalandée se divisait en deux, l’une se dirigeant vers Damas, en Syrie et l’autre vers Tyr et Sidon, sur le bord de la Méditerranée. C’était un carrefour international…./…

Il est vrai que notre monde est plein d’injustices, d’abus de pouvoir, de violence. Tous les jours les médias nous rappellent que souvent les systèmes judiciaires sont au service des riches et de ceux et celles qui détiennent le pouvoir; que la médecine est gérée par les compagnies pharmaceutiques; que les entreprises d’armements provoquent des guerres un peu partout dans le monde afin de tester leurs armes et de vendre leurs engins de violence et de mort…/…

Nous devons devenir les yeux, les mains et le cœur de Dieu dans notre monde. Ste. Thérèse d’Avila disait : «Le Christ n’a pas de corps ici-bas si ce n’est le nôtre. C’est à travers nos yeux que le Christ regarde le monde avec compassion, c’est à travers nos pieds qu’il va visiter ceux et celles qui sont dans le besoin, c’est à travers nos mains qu’il bénit et soulage ceux et celles qui souffrent.» «Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche».

Il y a toujours une renonciation, un éloignement, un changement qui accompagne la conversion. »

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HOMÉLIE DOMINICALE – 19 JANVIER 2020

Dimanche 19 Janvier 2020

Baptême du Seigneur

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

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« Voici l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde« 

« Ce bref témoignage de l’évangéliste Jean reflète sa théologie et celle de sa communauté plusieurs dizaines d’années après la mort et résurrection de Jésus. Elle est une profession de foi des premières communautés chrétiennes…./…

Au début du texte d’aujourd’hui, Jean Baptiste appelle Jésus «l’Agneau de Dieu». À chaque eucharistie, nous entendons ces mots : «Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde», et trois fois nous les chantons avant la communion, mais ce n’est pas un titre qui a beaucoup d’attrait pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Le symbole de l’agneau n’est pas très parlant pour nous, et en général nous n’aimons pas entendre parler de péché…/…

Le mal est présent au milieu de nous, bien qu’au niveau de la rue on ne l’appelle pas «péché». Voici quelques exemples de ce qui, pour Jean, ferait parti du «péché du monde» :../….

Je lisais dernièrement l’histoire d’un ouvrier que l’on pourrait appliquer à des milliers de personnes à travers les siècles : «Un jour, un homme qui aimait se moquer des chrétiens, demanda à un compagnon de travail : André, peut tu m’expliquer comment Jésus a fait pour changer l’eau en vin? André répondit : Je ne peux pas t’expliquer comment il a fait pour changer l’eau en vin, mais je sais qu’il y a une dizaine d’années, j’étais un alcoolique détestable, violent avec ma femme et mes enfants, je dépensais plus de la moitié de mon salaire en boisson et ma famille n’avait pas assez pour vivre. Un ami m’a aidé et il m’a parlé de Jésus. Petit à petit, je suis devenu un travailleur honnête et pacifique et un bon père de famille aimant et chaleureux. Je ne peux pas t’expliquer comment Jésus a changé l’eau en vin, mais je peux te raconter comment il a changé l’alcoolique que j’étais en bon père de famille.» Pour moi, Jésus a vraiment été «l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde», l’agneau de Dieu qui a enlevé mon péché à moi! »

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 5 Janvier 2020

Épiphanie du Seigneur

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

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« Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant Lui« 

« En cette année liturgique, dimanche après dimanche, nous entendrons les textes de l’évangile de S. Matthieu. Cet évangéliste ne proclame pas seulement la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, il offre aussi une catéchèse exceptionnelle à ceux et celles qui prennent le temps de méditer ses écrits. Aujourd’hui, la visite des mages d’Orient contient de nombreux éléments pour notre réflexion chrétienne.

La randonnée des Mages se rendant à la crèche de Bethléem a été, à travers les siècles, l’un des passages évangéliques les plus aimés par les chrétiens et par les artistes. Ces chercheurs de Dieu, offrant des présents à l’enfant Jésus, se retrouvent déjà au 2e siècle sur les murs des catacombes. De grandes cathédrales d’Europe leur sont dédiées, comme par exemple la Cathédrale de Cologne, en Allemagne.

«Jésus est né à Bethléem, au temps du roi Hérode…» Matthieu, contrairement à Luc, parle très peu de la naissance de Jésus. Par contre, il tient, à donner à ses lecteurs la «signification» de cette naissance. Il nous livre cette signification dans le récit des mages. Au cœur du récit de l’Épiphanie, il propose deux attitudes, que nous retrouverons constamment au cours de son évangile : le refus et l’accueil.

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Chaque dimanche, comme les mages, nous venons pour adorer le Seigneur. Nous venons pour rendre hommage à Dieu, pour le remercier, pour écouter sa parole, pour rencontrer la communauté chrétienne… et non pour assister à un spectacle intéressant.

Après être entré en contacte avec le Seigneur, comme les mages, nous sommes invités «à retourner par un autre chemin», c’est-à-dire à penser d’une autre façon. Notre rencontre avec Dieu nous mène toujours à la découverte de nouvelles routes, de nouvelles façons de faire.

Comme les mages, nous sommes invités aujourd’hui à devenir des chercheurs de Dieu, des pèlerins de l’éternité, des rêveurs d’un monde nouveau. Cette fête nous invite à nous mettre en route, à suivre l’étoile, à partager ce que nous sommes et ce que nous avons, à nous prosterner et adorer, à chercher un autre chemin. »

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 29 Décembre 2019

Fête de la Sainte Famille

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

« Lève toi, prends l’enfant et la mère et fuis en Égypte« 

« Il existe une certaine image de la Sainte Famille qui est folklorique, doucereuse et complètement fausse. La crèche en carton coloré, les gentils bergers, les petits moutons, les rois mages accompagnés de leurs chameaux, les guirlandes de lumières risquent de nous faire considérer Noël comme un beau conte de fées.

La fuite en Égypte par Giotto

Dans les faits, ce jeune couple, qui parcourt les routes de Galilée, suite aux exigences de l’Empire romain et qui fuit la violence meurtrière du roi Hérode, partage le sort tragique de millions de réfugiés, d’expulsés chassés de leur maison par la brutalité des dirigeants et des soldats.

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Aujourd’hui encore nos gouvernements décident souvent qu’il est nécessaire de mettre en danger et de faire mourir quelques milliers d’enfants pour défendre les intérêts de nos banques et de nos marchés et d’assurer la «sécurité nationale».

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Joseph est l’homme des songes. Quatre messages lui sont adressés, messages qu’il exécute avec promptitude : «N’aies pas peur de prendre Marie comme épouse», «Lève-toi et fuis en Égypte», «Lève-toi et retourne en Israël», «Retire-toi dans la région de Galilée».

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À travers leur existence mouvementée, Marie, Jésus et Joseph demeurent un modèle pour toute famille humaine. Ils ont su assurer «le dessein bienveillant de Dieu» et nous rappeler que le Seigneur est  venu «pour que nous ayons la vie et l’ayons en abondance». (Jean 10, 10) »

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 8 Décembre 2019

2ème Dimanche de l’Avent

         (Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)
                 « Nous convertir au rêve et à la mentalité de Dieu« 

« Il y a deux thèmes principaux dans les textes de la liturgie d’aujourd’hui : une promesse de bonheur et une invitation à nous convertir au rêve et à « la mentalité de Dieu ».Dans la 1ère lecture, le prophète Isaïe nous parle de la promesse de bonheur. Dieu enverra un sauveur qui, contrairement à nous, ne jugera pas selon les apparences : «Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays.»

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L'AventPour faire naître ce rêve de Dieu, Jean Baptiste nous rappelle que nous avons besoin de conversion. Il nous invite à changer de direction et à commencer à vivre ce rêve de paix et d’amour dans vos vies de tous les jours : «Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche.»

…/…

Après l’eucharistie, nous pouvons rentrer chez-nous avec le beau rêve de Dieu en tête et nous demander ce qui peut être changé dans notre vie de tous les jours pour que ce rêve soit un peu plus présent dans nos familles, dans notre voisinage, au travail. Voilà notre vocation de chrétien et voilà le programme que nous propose le temps de l’Avent.

« Convertissez-vous au rêve et à la mentalité de Dieu, car le Royaume des cieux est tout proche ».

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 1er Décembre 2019

1er Dimanche de l’Avent

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

« Tenez-vous prêts car c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Seigneur viendra« 

  « Nous commençons aujourd’hui le temps de l’Avent, temps de préparation à la grande fête de Noël. Depuis plusieurs semaines déjà, les commerçants affichent leurs décorations et nous entrons dans une période de consommation effrénée. À travers nos nombreuses occupations, nous risquons d’oublier l’aspect profondément chrétien qui nous interpelle et nous invite à créer un espace pour Dieu dans nos vies de tous les jours. Nous risquons de faire comme les gens de Bethléem : «Il n’y avait plus de place pour Marie, Joseph et l’enfant dans l’auberge» (Luc 2, 7).

Le Christ résume l’attitude superficielle qui nous guette en nous comparant aux gens qui vivaient au temps de Noé : «Avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait… Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge qui les a tous engloutis.»

Jésus ne dit pas que les gens étaient mauvais ou immoraux au temps de Noé…/… »

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HOMÉLIE DOMINICALE

Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC,

(Texte diffusé pour vous par http://www.cursillos.ca)

« La première chose à faire en écoutant cette parabole de l’enfant prodigue est de comparer l’image que nous avons de Dieu avec celle que Jésus nous donne de son Père. Le premier but de la parabole est en effet de nous apprendre qui est Dieu. Charles Péguy écrivait : «Si tous les exemplaires de l’Évangile devaient être détruits dans le monde, il faudrait que l’on garde au moins une page, celle qui relate la parabole de l’enfant prodigue pour comprendre enfin qui est Dieu : ce Père qui veille, qui attend, ouvre ses bras, pardonne et organise une grande fête pour le retour de son fils.»

Dans notre monde moderne, cette parabole est très actuelle et ce qui retient l’attention en la relisant, c’est le départ du jeune fils. Il reflète bien la situation de nos familles québécoises et celles de plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord.

Il y a des milliers de jeunes et de moins jeunes qui depuis quelques années se sont éloignés de la religion de leurs ancêtres afin de pouvoir affirmer leur autonomie et exercer leur liberté, sans limite et sans entraves. Ils ont pris leur part d’héritage et sont partis, loin de la famille et de la communauté chrétienne. Ils ont quitté ce qui était devenu pour eux un monde d’ennui, de monotonie, de rituels dépassés et se sont aventurés dans un monde de réussite, de bonheur, de liberté et d’opportunités sans limites.

Lorsque le jeune fils demande sa part d’héritage, il ne veut pas seulement une large somme d’argent. En fait, il dit à son père : «Je te considère comme mort pour moi». C’est pourquoi je veux avoir maintenant l’héritage auquel j’aurai droit après ton décès. Combien de chrétiens ou d’ex-chrétiens vivent aujourd’hui comme si Dieu était mort. Cette attitude les incite à obtenir tout ce qu’ils peuvent de la vie, car pour eux, il n’y a rien d’autre. Il est vrai que ceux qui «quittent la maison paternelle» n’agissent pas tous de façon aussi drastique, mais la majorité sont trop occupés par les affaires de «leur pays lointain» pour garder du temps pour Dieu et pour la communauté chrétienne. Il y a la carrière, le standing social, la famille, les divertissements, les amis, les voyages, les sports… Comment voulez-vous avoir du temps pour Dieu à travers tout cela !

Il est difficile en terre étrangère de ne pas adopter les coutumes du pays. Il existe plein d’idoles et graduellement, l’image de Dieu s’estompe et disparaît. Nous risquons de nous rendre esclaves de ces idoles. Coupés de nos racines, de notre pays d’origine, on perd son identité et, comme le dit le fils prodigue, on «ne mérite plus d’être appelé fils ou fille de Dieu».

Les nombreux départs nous font souffrir profondément. Nos communautés vieillissent, nos églises se vident et les jeunes générations ne transmettent plus la foi chrétienne à leurs enfants. Souvent, j’entends des parents qui, la larme à l’œil, me disent : «Qu’est-ce que nous  avons fait dans l’éducation de nos enfants pour qu’ils arrivent là où ils sont maintenant? Ils ne croient plus en Dieu et placent toute leur confiance dans leur carrière, leur science, leur succès professionnel, leur gain en bourse. Ils veulent extraire le plus de jouissance possible de la vie maintenant, car pour eux la mort est la fin de tout. Ils semblent oublier qu’il y a une différence entre réussir dans la vie et réussir sa vie

La parabole d’aujourd’hui invite à la réflexion. Elle nous rappelle d’abord que Dieu respecte toujours nos choix, même celui de le mettre de côté. Il espère le retour de son jeune fils mais il ne force rien. Si celui-ci décide de revenir, ce sera la fête et nous serons tous invités à partager la joie du père. Dans l’Apocalypse, une belle image de ce respect de Dieu nous est offerte : «Voici que je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui…» (Ap 3, 20) Dieu ne force jamais la porte! Malgré nos égoïsmes et nos manques de respect, Dieu reste un père plein de tendresse, qui «fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes» (Mt 5,45). Il paie de la même monnaie les ouvriers de la première heure et les ouvriers de la dernière heure (Mt 20,1-16). Il refuse de séparer trop vite le bon grain et l’ivraie (Mt 13, 24-30). Il aime tellement le monde qu’il envoie son propre fils pour vivre et mourir parmi nous.

Avec cette parabole de l’enfant prodigue, la communauté chrétienne est invitée à entretenir l’espérance que ceux et celles qui ont laissé la maison paternelle reviennent un jour. Elle est aussi invitée à ne pas durcir son cœur, comme l’a fait le fils aîné au retour du fils prodigue, et à partager la tendresse de Dieu. Mangeons et festoyons, car mon fils était mort et il est revenu à la vie. »



HOMÉLIE DOMINICALE DU 17 MARS 2019

Chers visiteurs, nous vous proposons de lire ci-dessous, l’homélie du père Yvon Michel Allard, directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada

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« Celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le »

                       Mont Tabor                                       (Crédit https://www.biblelieux.com)

Dans le texte de la transfiguration, Luc est le seul des évangélistes à nous dire que Jésus était allé sur la montagne pour prier. C’est pendant sa prière qu’il est transfiguré. Quelques jours plus tôt, il avait révélé à ses disciples qu’il montait à Jérusalem pour y être rejeté par les autorités civiles et religieuses et être condamné à souffrir et à mourir. Aujourd’hui, en contact avec son Père, son chemin de ténèbres et de souffrances s’illumine et prend tout son sens. L’amour sera plus fort que la mort. Ce sera pour lui un chemin de libération, un «exode», qui le conduira à la résurrection…/…

Ce qui est le plus important dans le texte de ce dimanche n’est pas le miracle du changement extérieur de Jésus mais bien la révélation de Dieu le Père : «Celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le

Écouter les paroles de Jésus afin d’être transfigurés nous aussi, c’est là le but du carême. Être renouvelés grâce au contact que nous avons avec le Seigneur.

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Et, à travers les siècles, des milliers de personnes, entrant en contact avec le Christ, apprendront à donner un sens nouveau à leur existence. Il s’agit de véritables renaissances, de vraies transfigurations.

Nous pouvons nous aussi vivre une transfiguration, une transformation, un changement qui nous aidera à reprendre goût à la vie, à mieux réussir notre pèlerinage sur la terre, et ce malgré nos maladies, nos faiblesses, nos échecs et nos défaites.

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Jusque-là, on écoutait Moïse, interlocuteur de Dieu au Sinaï, porteur de la Loi, nimbé de lumière (Exode 34, 29). On écoutait aussi les prophètes, dont Élie est le représentant dans l’évangile d’aujourd’hui. Maintenant, il n’y a plus qu’une seule voix à écouter, la voix du Christ. «Celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi. Écoutez-le.»

Pour lire l’intégralité du texte, cliquer sur: http://www.cursillos.ca/formation/reflexion-chretienne.php