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Au quotidien n°266 : rien n’est plus fort que les lois de la République
HN: « Vraiment ? Cette affirmation du porte-parole du gouvernement et de toute une partie du petit monde médiatico-politique en réponse à la défense du secret lié au sacrement de pénitence par Mgr de Moulins-Beaufort a conduit le Figaro (9 octobre 2021) à interroger le philosophe Rémi Brague à ce sujet.
HN: Que vous inspire cette polémique ?
Rémi BRAGUE. – Elle m’inspire avant tout de la tristesse devant l’ignorance de certaines données de base du sacrement de la réconciliation, qu’on appelait naguère « pénitence » et jadis « confession ». Que le prêtre a le devoir de demander à son pénitent non seulement, pour le futur, de renoncer à ce qu’il fait de mal, mais, pour le passé, de réparer dans la mesure du possible le préjudice commis. Il y a cent façons de le faire : rendre ce qui a été volé, demander pardon, dédommager, etc. Et enfin, se réconcilier avec Dieu entraîne l’exigence de se réconcilier avec la société. C’est pourquoi le confesseur doit demander à son pénitent de se dénoncer aux autorités et, s’il s’agit d’un délit, à plus forte raison d’un crime, et dans le cas concret qui nous préoccupe depuis la publication du rapport Sauvé, un crime abominable, d’accepter d’être jugé, éventuellement condamné et de purger sa peine. (…)
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