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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 8 Décembre 2019

2ème Dimanche de l’Avent

         (Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)
                 « Nous convertir au rêve et à la mentalité de Dieu« 

« Il y a deux thèmes principaux dans les textes de la liturgie d’aujourd’hui : une promesse de bonheur et une invitation à nous convertir au rêve et à « la mentalité de Dieu ».Dans la 1ère lecture, le prophète Isaïe nous parle de la promesse de bonheur. Dieu enverra un sauveur qui, contrairement à nous, ne jugera pas selon les apparences : «Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays.»

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L'AventPour faire naître ce rêve de Dieu, Jean Baptiste nous rappelle que nous avons besoin de conversion. Il nous invite à changer de direction et à commencer à vivre ce rêve de paix et d’amour dans vos vies de tous les jours : «Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche.»

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Après l’eucharistie, nous pouvons rentrer chez-nous avec le beau rêve de Dieu en tête et nous demander ce qui peut être changé dans notre vie de tous les jours pour que ce rêve soit un peu plus présent dans nos familles, dans notre voisinage, au travail. Voilà notre vocation de chrétien et voilà le programme que nous propose le temps de l’Avent.

« Convertissez-vous au rêve et à la mentalité de Dieu, car le Royaume des cieux est tout proche ».

Lire l’intégralité de l’homélie en cliquant sur l’image ci-dessus:



HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 1er Décembre 2019

1er Dimanche de l’Avent

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

« Tenez-vous prêts car c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Seigneur viendra« 

  « Nous commençons aujourd’hui le temps de l’Avent, temps de préparation à la grande fête de Noël. Depuis plusieurs semaines déjà, les commerçants affichent leurs décorations et nous entrons dans une période de consommation effrénée. À travers nos nombreuses occupations, nous risquons d’oublier l’aspect profondément chrétien qui nous interpelle et nous invite à créer un espace pour Dieu dans nos vies de tous les jours. Nous risquons de faire comme les gens de Bethléem : «Il n’y avait plus de place pour Marie, Joseph et l’enfant dans l’auberge» (Luc 2, 7).

Le Christ résume l’attitude superficielle qui nous guette en nous comparant aux gens qui vivaient au temps de Noé : «Avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait… Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge qui les a tous engloutis.»

Jésus ne dit pas que les gens étaient mauvais ou immoraux au temps de Noé…/… »

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 17 Novembre 2019

33ème Dimanche du Temps Ordinaire

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

« Les médias nous parlent sans arrêt des malheurs du monde : le terrorisme, les inondations, les tremblements de terre, les ouragans, les typhons, les attentats, les enlèvements, les viols, les meurtres, les abus sexuels, les nettoyages ethniques, les campagnes de haine, etc..

Ensuite, il y a les terribles guerres. Au 18e siècle, environ 4 millions de personnes sont mortes à cause des guerres; au 19e, 8 millions; et au 20e près de 100 millions. Le 21e siècle ne semble pas améliorer les choses à ce chapitre!

Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il y a des catastrophes naturelles, des actes de violence, des guerres. La Californie brûle, les Philippines sont inondées, les provinces de l’Atlantique essuient les soubresauts d’un ouragan après l’autre. Les séismes font des  milliers de morts, déplacent des millions de personnes, ravagent les cultures et détruisent les villages. Les génocides se multiplient à travers la planète.

À mesure que nous approchons de la fin de l’année liturgique, l’Église nous propose de méditer sur ces phénomènes de violence et de mort, symboles de la fragilité de notre monde : « des jours viendront où il ne restera pas pierre sur pierre. Tout sera détruit »

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En lisant le texte de ce matin, on pourrait croire que Jésus nous laisse une image pessimiste de la réalité. Mais c’est le contraire qu’il nous dit : « N’ayez pas peur… Lorsque vous entendez parler de guerres, de désordres, de violence… ne vous effrayez pas! » Il nous invite à conserver l’espérance et à persévérer dans ce que nous vivons quotidiennement. «Ne vous laissez pas dominer par l’angoisse et par la terreur.»

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L’évangile d’aujourd’hui n’est pas un texte sur la fin des temps, mais bien une parole d’espérance qui nous invite à construire un monde de justice, de paix, de fraternité et d’amour maintenant. S. Pierre disait aux premiers chrétiens : «Soyez toujours prêts à rendre compte, à tous ceux qui vous le demandent, de la l’espérance qui est en vous» (1 Pierre 3, 15)

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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 5 mai 2019

3ème Dimanche de Pâques

(Homélie du père Michel Yvon Allard, directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada).

« Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes »

« Depuis Pâques, le lectionnaire puise abondamment dans les Actes des Apôtres. Les textes nous décrivent l’expérience des premières communautés chrétiennes, après la mort et la résurrection de Jésus.

Chaque «premier jour de la semaine», le jour du Seigneur, ils se réunissent et le Christ se glisse mystérieusement parmi eux. Il leur apporte la paix, la joie, et le don de l’Esprit Saint. Petit à petit, leur angoisse et leur peur disparaissent. Ils déverrouillent les portes et s’affichent au grand jour. Après l’abandon, la lâcheté, la peur, le désespoir, ils sortent maintenant sur la place publique et témoignent du Christ ressuscité. Aujourd’hui, nous les retrouvons devant les autorités religieuses qui leur avaient défendu de parler de Jésus, et qui croyaient avoir ainsi réglé le problème de façon définitive.

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Jésus nous dit ce matin : «N’ayez pas peur d’être différents.»

Être chrétien signifie maintenir notre liberté de penser et d’agir, savoir s’opposer à ce qui est injuste, dire non à ce qui va contre le droit des personnes innocentes, être capable de défendre la sacralité de l’être humain, promouvoir la dignité de toute personne, indépendamment de sa race, sa nationalité, ses allégeances politiques, sa religion ou sa culture.

Après la résurrection, les apôtres ont présenté un témoignage plein de fermeté mais sans arrogance et sans provocation, un témoignage au nom de Jésus et non pas en leur nom personnel ou au nom de leur propre groupe!

Le chrétien doit avoir une approche critique vis-à-vis la société, la politique, la religion, la culture, la tradition, tout en maintenant une attitude de dialogue, de réconciliation, de fraternité et de collaboration.

En tout temps, nous devons être au service du progrès de l’être humain, de sa libération intégrale et de sa liberté d’enfant de Dieu. C’est pourquoi il nous faut savoir « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».

Lire l’intégralité de l’homélie sur: http://www.cursillos.ca/formation/reflexion-chretienne.php



HOMÉLIE DOMINICALE

Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC,

(Texte diffusé pour vous par http://www.cursillos.ca)

« La première chose à faire en écoutant cette parabole de l’enfant prodigue est de comparer l’image que nous avons de Dieu avec celle que Jésus nous donne de son Père. Le premier but de la parabole est en effet de nous apprendre qui est Dieu. Charles Péguy écrivait : «Si tous les exemplaires de l’Évangile devaient être détruits dans le monde, il faudrait que l’on garde au moins une page, celle qui relate la parabole de l’enfant prodigue pour comprendre enfin qui est Dieu : ce Père qui veille, qui attend, ouvre ses bras, pardonne et organise une grande fête pour le retour de son fils.»

Dans notre monde moderne, cette parabole est très actuelle et ce qui retient l’attention en la relisant, c’est le départ du jeune fils. Il reflète bien la situation de nos familles québécoises et celles de plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord.

Il y a des milliers de jeunes et de moins jeunes qui depuis quelques années se sont éloignés de la religion de leurs ancêtres afin de pouvoir affirmer leur autonomie et exercer leur liberté, sans limite et sans entraves. Ils ont pris leur part d’héritage et sont partis, loin de la famille et de la communauté chrétienne. Ils ont quitté ce qui était devenu pour eux un monde d’ennui, de monotonie, de rituels dépassés et se sont aventurés dans un monde de réussite, de bonheur, de liberté et d’opportunités sans limites.

Lorsque le jeune fils demande sa part d’héritage, il ne veut pas seulement une large somme d’argent. En fait, il dit à son père : «Je te considère comme mort pour moi». C’est pourquoi je veux avoir maintenant l’héritage auquel j’aurai droit après ton décès. Combien de chrétiens ou d’ex-chrétiens vivent aujourd’hui comme si Dieu était mort. Cette attitude les incite à obtenir tout ce qu’ils peuvent de la vie, car pour eux, il n’y a rien d’autre. Il est vrai que ceux qui «quittent la maison paternelle» n’agissent pas tous de façon aussi drastique, mais la majorité sont trop occupés par les affaires de «leur pays lointain» pour garder du temps pour Dieu et pour la communauté chrétienne. Il y a la carrière, le standing social, la famille, les divertissements, les amis, les voyages, les sports… Comment voulez-vous avoir du temps pour Dieu à travers tout cela !

Il est difficile en terre étrangère de ne pas adopter les coutumes du pays. Il existe plein d’idoles et graduellement, l’image de Dieu s’estompe et disparaît. Nous risquons de nous rendre esclaves de ces idoles. Coupés de nos racines, de notre pays d’origine, on perd son identité et, comme le dit le fils prodigue, on «ne mérite plus d’être appelé fils ou fille de Dieu».

Les nombreux départs nous font souffrir profondément. Nos communautés vieillissent, nos églises se vident et les jeunes générations ne transmettent plus la foi chrétienne à leurs enfants. Souvent, j’entends des parents qui, la larme à l’œil, me disent : «Qu’est-ce que nous  avons fait dans l’éducation de nos enfants pour qu’ils arrivent là où ils sont maintenant? Ils ne croient plus en Dieu et placent toute leur confiance dans leur carrière, leur science, leur succès professionnel, leur gain en bourse. Ils veulent extraire le plus de jouissance possible de la vie maintenant, car pour eux la mort est la fin de tout. Ils semblent oublier qu’il y a une différence entre réussir dans la vie et réussir sa vie

La parabole d’aujourd’hui invite à la réflexion. Elle nous rappelle d’abord que Dieu respecte toujours nos choix, même celui de le mettre de côté. Il espère le retour de son jeune fils mais il ne force rien. Si celui-ci décide de revenir, ce sera la fête et nous serons tous invités à partager la joie du père. Dans l’Apocalypse, une belle image de ce respect de Dieu nous est offerte : «Voici que je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui…» (Ap 3, 20) Dieu ne force jamais la porte! Malgré nos égoïsmes et nos manques de respect, Dieu reste un père plein de tendresse, qui «fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes» (Mt 5,45). Il paie de la même monnaie les ouvriers de la première heure et les ouvriers de la dernière heure (Mt 20,1-16). Il refuse de séparer trop vite le bon grain et l’ivraie (Mt 13, 24-30). Il aime tellement le monde qu’il envoie son propre fils pour vivre et mourir parmi nous.

Avec cette parabole de l’enfant prodigue, la communauté chrétienne est invitée à entretenir l’espérance que ceux et celles qui ont laissé la maison paternelle reviennent un jour. Elle est aussi invitée à ne pas durcir son cœur, comme l’a fait le fils aîné au retour du fils prodigue, et à partager la tendresse de Dieu. Mangeons et festoyons, car mon fils était mort et il est revenu à la vie. »



HOMÉLIE DOMINICALE DU 17 MARS 2019

Chers visiteurs, nous vous proposons de lire ci-dessous, l’homélie du père Yvon Michel Allard, directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada

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« Celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le »

                       Mont Tabor                                       (Crédit https://www.biblelieux.com)

Dans le texte de la transfiguration, Luc est le seul des évangélistes à nous dire que Jésus était allé sur la montagne pour prier. C’est pendant sa prière qu’il est transfiguré. Quelques jours plus tôt, il avait révélé à ses disciples qu’il montait à Jérusalem pour y être rejeté par les autorités civiles et religieuses et être condamné à souffrir et à mourir. Aujourd’hui, en contact avec son Père, son chemin de ténèbres et de souffrances s’illumine et prend tout son sens. L’amour sera plus fort que la mort. Ce sera pour lui un chemin de libération, un «exode», qui le conduira à la résurrection…/…

Ce qui est le plus important dans le texte de ce dimanche n’est pas le miracle du changement extérieur de Jésus mais bien la révélation de Dieu le Père : «Celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le

Écouter les paroles de Jésus afin d’être transfigurés nous aussi, c’est là le but du carême. Être renouvelés grâce au contact que nous avons avec le Seigneur.

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Et, à travers les siècles, des milliers de personnes, entrant en contact avec le Christ, apprendront à donner un sens nouveau à leur existence. Il s’agit de véritables renaissances, de vraies transfigurations.

Nous pouvons nous aussi vivre une transfiguration, une transformation, un changement qui nous aidera à reprendre goût à la vie, à mieux réussir notre pèlerinage sur la terre, et ce malgré nos maladies, nos faiblesses, nos échecs et nos défaites.

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Jusque-là, on écoutait Moïse, interlocuteur de Dieu au Sinaï, porteur de la Loi, nimbé de lumière (Exode 34, 29). On écoutait aussi les prophètes, dont Élie est le représentant dans l’évangile d’aujourd’hui. Maintenant, il n’y a plus qu’une seule voix à écouter, la voix du Christ. «Celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi. Écoutez-le.»

Pour lire l’intégralité du texte, cliquer sur: http://www.cursillos.ca/formation/reflexion-chretienne.php

 



HOMÉLIE DOMINICALE

« Ils se levèrent et chassèrent Jésus hors de la ville »

(Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.)

Afin d’accentuer le rejet de Jésus par les gens de son village, Luc a transformé cette première rencontre dans la synagogue de Nazareth et l’a située au tout début de sa vie publique. Chez les autres évangélistes, nous retrouvons cet événement plus tard dans le texte (Matthieu 13, 54 ; Marc 6, 1).

Les habitants de Nazareth sont d’abord dans l’admiration, mais Jésus ne cède pas à la tentation de la popularité facile, du consensus superficiel. Les Nazaréens voudraient profiter de privilèges exclusifs, de miracles spéciaux parce qu’il est l’un des leurs. Mais ils refusent de croire en lui car il le connaissent bien, «il est le fils de Joseph». Ils veulent se l’approprier mais tel qu’ils l’ont connu dans le passé, fils du charpentier. «Pour qui se prend-il maintenant ? Qui croit-il être ?» Et finalement ils le chassent hors de la ville, pour le précipiter en bas de l’escarpement.

Dans le texte d’aujourd’hui nous avons un résumé de la vie de Jésus qui, dans moins de trois ans, sera condamné et de nouveau «chassé hors de la ville» pour y être crucifié. «Chassé hors de la ville !», symbole cruel de rejet total. Les lépreux sont chassés hors de la ville, de même que les malfaiteurs et les condamnés à mort.

À plusieurs reprises, les évangélistes soulignent l’agressivité de ceux qui refusent le Christ et la joie de ceux qui sont ouverts à son message. Luc oppose l’attitude des gens de Nazareth à celle des habitants de Capharnaüm, ville cosmopolite et en grande partie «païenne» mais où Jésus est mieux accepté que dans son village. À la naissance de Jésus les bergers se réjouissent, alors que Bethléem lui ferme la porte, sous prétexte qu’«il n’y ait a pas de place pour lui dans la salle commune». Matthieu oppose le roi Hérode et les notables de Jérusalem aux sages venus d’Orient, ces chercheurs de Dieu qui se réjouissent grandement à la réapparition de l’étoile. S. Jean dira plus tard : «Dieu est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu»…Mais il ajoutera : «à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu» (Jean 1, 11).

En lisant le texte d’aujourd’hui, nous sommes tentés de condamner les gens de Nazareth et la classe politique et religieuse de Jérusalem, tout en nous félicitant, nous les chrétiens, d’accepter Dieu à bras ouverts, d’être du bon côté !

Cependant, si nous sommes sincères, nous devrons admettre que souvent nous rejetons Dieu «hors de» nos familles, de nos maisons, de nos entreprises, de nos décisions importantes. Nous allons le visiter pendant une petite heure le dimanche et ensuite nous le laissons dans le tabernacle, lui refusant accès à notre vie de tous les jours. Séparation de l’Église et de l’État oblige ! Mais le Christ nous demande d’être chrétiens 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

La maison familiale doit être pour nous «une église domestique», un lieu où la foi et les valeurs chrétiennes se transmettent de génération en génération. Bon nombre d’enfants et de petits enfants ne fréquentent plus les célébrations dominicales et les autres activités de la communauté chrétienne. Cependant, par notre façon d’agir et de parler, par les prières que nous faisons en famille, par les cadres décoratifs et les objets qui embellissent notre maison, les enfants et les petits enfants doivent se rendre compte que nous sommes chrétiens. Ils doivent retrouver chez-nous une ambiance de foi, d’espérance et de charité ?

Le monde d’aujourd’hui n’est plus, bien sûr, l’univers chrétien qu’ont connu nos parents et nos grands parents et nous devons vivre dans la société pluraliste actuelle. Des religions diverses ont fait leur apparition à travers l’immigration et de nouvelles idéologies se rencontrent sur la place publique. Dans ce monde multi dimensionnel, nous devons permettre à ceux et celles qui pensent différemment de nous de vivre en paix et d’agir selon leurs convictions. Mais ça ne veut pas dire que nous devons abandonner nos propres croyances, convictions et traditions religieuses.

Si, par exemple, un non-chrétien désire ne pas utiliser le mot «Noël» sur ses cartes de souhaits, c’est son droit, car la fête de la naissance de Jésus n’a pas de résonance chez-lui. Mais cela ne nous oblige pas à faire disparaître tout ce qui est rattaché à notre fête chrétienne, à la vider de son contenu religieux.

Certains groupes croient que la religion n’a pas sa place dans le domaine public. Ils voudraient que nous les chrétiens professions «une foi de sacristie». Le Christ nous rappelle constamment que nos valeurs doivent influencer tout ce que nous sommes et tout ce que nous faisons. Il nous faut éviter de chasser Dieu hors de nos activités, de nos entreprises, «de nos villes». C’est justement «dans la ville» que nous devons vivre les valeurs de paix, de fraternité, de pardon, d’ouverture aux autres, de partage, etc. Combien de baptisés, par leur silence et leur indifférence, poussent Jésus «hors de la ville» afin de s’accommoder aux modes du temps ?

L’évangile d’aujourd’hui nous provoque et veut nous sortir de la torpeur et de l’indifférence. Baptisés de longue date, nous sommes peut-être habitués à vivre d’une foi tranquille et peu compromettante. Avec les gens de Nazareth, le Christ nous rejoint aujourd’hui, au cœur même de notre existence, et il nous invite à le laisser agir dans notre quotidien «afin que nous ayons la vie en abondance» (Jean 10,10).

Laissons la Parole de Dieu pénétrer jusqu’au fond de notre cœur et permettons au Seigneur de nous accompagner tout au long de notre vie. Ne le chassons pas «hors de notre ville».



HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 27 janvier 2019

3ème Dimanche du Temps ordinaire

(Homélie du père Yvon Michel Allard, directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada)

« C’est aujourd’hui que cette parole s’accomplit« 

Plusieurs chrétiens sincères et honnêtes se demandent si les textes de la Bible sont vrais, si ça s’est vraiment passé comme les évangélistes et les autres auteurs nous le racontent. C’est une question pertinente et légitime. Bien sûr, ça peut nous aider de savoir que la Bible contient toute une «bibliothèque», avec toutes sortes de genres littéraires. Que chacun des nombreux auteurs a son style, sa façon d’écrire, ses images et ses paraboles. C’est aussi utile de se rappeler qu’aucune œuvre de la littérature mondiale n’a été aussi étudiée et approfondie que la littérature biblique. Des milliers d’experts se penchent chaque année et depuis des siècles, sur ces textes afin de les scruter, les analyser et mieux les comprendre.

Aujourd’hui, dans la synagogue de Nazareth, Jésus nous propose une nouvelle façon de poser la question sur la véracité de la parole de Dieu. Au lieu de nous demander si ce que nous raconte le texte est vrai, Jésus suggère de poser la question : Est-ce que cette Parole peut devenir réalité dans notre vie quotidienne.

Après avoir lu le texte d’Isaïe, un texte vieux de plusieurs siècles, Jésus ajoute simplement : «Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture.» C’est-à-dire, ce passage d’Écriture que nous venons d’entendre devient réalité maintenant. «L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits.»

Le Christ rend l’Écriture vivante et vraie «aujourd’hui». Il se rapproche des pauvres et des pécheurs, guérit les malades, réintègre dans la communauté ceux et celles qui ont été mis au ban de la société, redonne la vue aux aveugles, proclame la bonne nouvelle du Royaume. C’est l’aujourd’hui de Dieu.

Et la question nous est posée : Est-ce que ce passage d’évangile peut aussi s’accomplir dans notre vie de tous les jours? Est-ce que l’Esprit Saint peut nous aider à annoncer la bonne nouvelle : à libérer ceux et celles qui sont prisonniers des stupéfiants, de l’alcool, des jeux de hasard; à visiter les malades et les personnes qui souffrent de solitude; à redonner la vue à ceux et celles qui sont déprimés et découragés?

Le Christ nous offre un exemple très coloré de cet «aujourd’hui de la Parole de Dieu» dans la parabole du bon Samaritain. Un avocat qui avait des difficultés à accepter les recommandations de Jésus, «pour se justifier» lui pose la question : «Mais qui est mon prochain?» Jésus ne lui fait pas de grands discours sur le prochain idéal, il lui raconte la parabole du bon Samaritain. Jésus affirme que le prochain, c’est celui ou celle qui s’approche d’une personne dans le besoin… ça peut être vous, moi, le légiste qui pose la question. Remarquez les paroles de Jésus : «Lequel de ces trois, à ton avis, (le prêtre, le lévite et le Samaritain) s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands?»… Le prochain, ce n’est pas le blessé abandonné le long du chemin, mais la personne qui s’en approche et lui vient en aide. Je deviens le prochain de quelqu’un lorsque je me fais proche d’elle ou de lui. Et Jésus termine cette rencontre en disant au légiste : «va, et toi aussi fais de même». «Accomplit aujourd’hui ce passage de l’Écriture».

Dans notre monde sceptique et désabusé, rendre vivante et vraie la Parole de Dieu a beaucoup plus de sens que d’essayer de prouver la véracité des anciens textes des Évangiles, bien que cette véracité soit importante et nécessaire.

Si nous les chrétiens, à la suite de la lecture sur la femme adultère prenons au sérieux les paroles de Jésus : «Que celui ou celle d’entre vous qui est sans péché lui lance la première pierre», nous nous éloignerons des attroupements meurtriers qui, par médisance ou calomnie, démolissent la réputation des autres. Si, après avoir lu la parabole de l’enfant prodigue, nous acceptons de changer notre cœur de pierre en cœur de chair et  nous répondrons à l’invitation du Père d’entrer dans la salle du festin pour nous réconcilier avec notre frère qui était perdu et est maintenant retrouvé. Si, après avoir écouté le récit de la guérison du lépreux et de sa réintégration dans la société de son village, nous acceptons de nous approcher des personnes qui appartiennent à certaines catégories méprisées (les gens sur le BS, les travailleurs saisonniers, les itinérants, les malades du sida, les ex-prisonniers, etc.), nous imiterons notre Père céleste qui a envoyé son Fils non pas pour condamner le monde mais pour le sauver. Si, après avoir entendu Jésus nous dire que «le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat», nous acceptons – tout en tenant compte de l’évolution de la vie moderne – de réviser notre façon de vivre «le Jour du Seigneur», nous redonnerons un sens à nos dimanches chrétiens.

Souvent à la messe du dimanche, nous écoutons les lectures d’un air ennuyé et désabusé. C’est peut-être parce que nous voyons dans ces récits des réalités vieilles de deux ou trois mil ans, alors que la parole s’adresse à nous et nous interpelle aujourd’hui. Cette Parole de Dieu peut alors devenir pour nous ce qu’elle a été pour la Samaritaine au puits de Jacob : «une source d’eau vive qui ne tarit jamais». (Jean 4)

L’exemple du Christ, dans la synagogue de son village, nous invite aujourd’hui à rendre la parole de Dieu vivante et vraie dans notre vie de tous les jours. Cette parole devient alors «lumière pour nos pas», «chemin, vérité et vie», «création d’un ciel nouveau et une terre nouvelle». Cette parole, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.



HOMÉLIE DOMINICALE

Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada

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« Vous savez alors que l’été est proche »

Nous arrivons à la fin de l’année liturgique. La semaine prochaine, nous célébrerons la fête du Christ Roi, et ce sera le dernier dimanche de cette année dédiée à l’évangile de S. Marc.

Le texte d’aujourd’hui est un peu compliqué, mais il est plein d’espérance. Ceux qui enseignent la crainte, la peur de Dieu n’ont rien compris à l’évangile. Le Jour du Seigneur sera l’heure de la victoire remportée par le Christ sur la malice humaine, l’heure de l’amour vainqueur pour l’éternité. Lorsque le Fils de l’Homme reviendra dans la gloire, il ne sera pas différent de ce qu’il a été lorsqu’il a vécu parmi nous sur la terre. Il sera toujours un Dieu plein d’amour, de compassion, de sollicitude.

Nous devons aborder la scène du jugement dernier avec une grande joie et avec une sérénité pleine de lumière puisque le Christ est venu sauver le monde. «Dieu a envoyé son fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé», dit Jésus à Nicodème. (Jean 3, 17)

Il est intéressant de constater que, dans le texte d’aujourd’hui, Marc ne parle ni de châtiment, ni de punition, ni de condamnation mais de la réalisation d’un grand rêve : «Alors on verra le Fils de l’Homme venir sur les nuées…» Le thème fondamental de ce texte d’évangile n’est donc pas la fin du monde mais l’arrivée du Fils de l’homme qui vient nous sauver. C’est la réponse du Père à notre prière : «Que ton règne vienne… viens Seigneur Jésus».

Dans cet évangile il y a d’abord les mauvaises nouvelles: «Les terribles détresses, le soleil qui s’obscurcit, la lune qui perd son éclat...» Et Marc s’y connaissait en mauvaises nouvelles. La persécution de Néron avait failli faire disparaître l’Église naissante : le premier pape, Pierre, a été crucifié la tête en bas, Paul a eu la tête tranchée, les chrétiens de Rome ont été brûlés vifs dans les jardins du Vatican qui faisait alors parti du domaine impérial. Quelques années plus tard, en l’an 70, Jérusalem sera détruite complètement, le temple rasé, les Juifs survivants dispersés à travers le monde.

Le texte d’aujourd’hui fait référence aux malheurs et aux souffrances de tous les temps : guerres, tremblements de terre, feux de forêts, famines, violences, désastres naturels, épidémies, chômage, pédophilie, prostitution, foyers séparés, scandales de toutes sortes, maladies terminales.

Les malheurs arrivent et passent, les puissances de ce monde prennent de la force puis disparaissent : les empires d’Égypte, de Babylone, de Perse, de Grèce, de Rome sont suivis du Moyen Âge, du féodalisme, des grandes monarchies, de l’époque des Lumières, du Communisme, du Fascisme, du Capitalisme sauvage, etc.

Dans toutes les périodes de l’histoire, comme dans toutes les familles et dans toutes les vies, il y a une saison d’automne, suivie de la froidure, et du gel hivernal. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire, dit Jésus.

Saint Pierre a prononcé l’une des plus belles phrases du Nouveau Testament : «Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous, à tous ceux qui vous le demanderont. Mais que ce soit avec douceur et respect.» (1 Pierre 3, 15) Il faut savoir garder bien vivante cette espérance qui est en nous! À travers tout ce que nous vivons, le Christ nous offre une vision du futur qui nourrit notre espérance. «Je suis la résurrection et la vie». «N’ayez pas peur, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps» (Matthieu 28, 20).

Il y a des personnes qui semblent destinées à avoir peur toute leur vie. Il existe des gouvernements qui passent leur temps à faire peur aux gens, pour leur dire ensuite : «Votez pour nous et nous vous protégerons.» Certains chefs religieux utilisent la peur pour mieux contrôler leurs adeptes.

Le texte d’aujourd’hui est une invitation non à la peur mais à l’espérance. Il se termine avec la belle Parabole du figuier : «Quand ses branches reverdissent et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche

On a vraiment rien compris à la pensée de Jésus quand on se fait «prophète de malheurs». «Lorsque tout cela arrivera, sachez que le Seigneur est proche, qu’il est à votre porte.» «Il enverra ses anges pour nous rassembler des quatre coins du monde».

Le christianisme sans cette espérance n’est pas le christianisme.

«J’entendis alors une voix clamer : «Voici la demeure de Dieu parmi les hommes. Il aura sa demeure avec eux; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu.  Il essuiera toute larme de leurs yeux : de mort, il n’y en aura plus; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé.» Alors, Celui qui siège sur le trône déclara : «Voici, je fais l’univers nouveau.» (Apocalypse 21, 2-5) C’est le message d’espérance de notre évangile aujourd’hui.



HOMÉLIE DOMINICALE

Homélie du Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

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Apparence et réalité

Au temps de Jésus, les scribes étaient les spécialistes et les interprètes officiels des saintes Écritures. Au terme de longues études, vers l’âge de 40 ans, ils étaient consacrés dans leur rôle et devenaient des conseillers officiels dans les décisions juridiques.

Face à ces experts qui n’ont jamais cessé de s’opposer à Jésus, le Seigneur fait une sévère mise en garde. C’est sa dernière prise de parole publique avant la Passion, à quelques semaines seulement de sa condamnation par le Sanhédrin où les scribes siègent en maîtres.

Le Christ accuse les scribes de se pavaner devant tout le monde et de rechercher les honneurs : «ils aiment sortir en robes solennelles et recherchent les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues et les premières places dans les banquets…»

Ce désir de prestige et de reconnaissance publique contrastait de façon significative avec ce que le Christ demandait à ses disciples : «Que celui qui veut être le premier parmi vous se fasse le serviteur de tous

Jésus lui-même «enseignait avec autorité», nous dit l’évangile, mais il n’avait pas besoin de longues robes et de vêtements luxueux pour faire reconnaître sa compétence.

Il y a des chrétiens qui se scandalisent encore des efforts de l’Église contemporaine pour se dépouiller de tout apparat. Il faut pourtant reconnaître que cet effort, encore inachevé, correspond parfaitement à une exigence de Jésus. L’Église risque toujours de rechercher le prestige, les privilèges, les «robes solennelles», les titres ronflants  et les places d’honneur.

Le Christ s’adresse donc ce matin, non seulement aux chrétiens de Rome, pour qui Marc écrit son évangile, mais à l’Église de tous les temps. Il s’adresse aussi à chacun de nous. Nous sommes invités à nous regarder dans le miroir et à nous demander si parfois nous ne sommes pas comme ces scribes, pleins de vanité et d’hypocrisie.

La vanité se manifeste dans les vêtements, dans le désir d’avoir la plus belle voiture, la maison la plus riche, dans la recherche de privilèges et de passe-droits, dans le désir de recevoir des titres.

Nous avons souvent des exemples de cette vanité chez les gens de la «haute société» : ils s’attendent à toutes sortes d’égards spéciaux, parce qu’ils sont nés dans telle ou telle famille; les leaders politiques se payent des voyages de luxe, des restaurants de hautes gammes, des vacances de rêve, souvent aux frais des contribuables; les chefs religieux, dans notre Église et dans d’autres, se font donner des titres de grande noblesse et s’attendent à toutes sortes de privilèges et d’attentions spéciales à cause de leur position de prestige.

Dieu s’oppose aux orgueilleux pleinement satisfaits d’eux-mêmes : «J’écarterai de ton sein tes orgueilleux triomphants et tu cesseras de te pavaner sur ma montagne sainte. Je ne laisserai subsister en ton sein qu’un peuple humble et modeste, et c’est dans le nom de Yahvé que cherchera refuge le Reste d’Israël » (Sophonie 3, 11-13).

Il y a quelques années, Mère Teresa nous a donné un bel exemple de la simplicité évangélique. Nous l’avons vue visitant une école à Hong Kong. Elle portait par dessus son habit de religieuse, une espèce de vieux manteau gris et une paire de sandales de cuir usagés. Quelques semaines plus tard, elle se retrouvait en Inde pour y recevoir le Templeton Award de la Reine Élisabeth d’Angleterre. Les photographes montraient Mère Teresa félicitée par la Reine et portant le même habit de religieuse qu’elle avait portée dans l’école de Hong Kong, avec le même vieux manteau gris et les sandales de cuir usagés! Sa notoriété, comme celle de Jésus, ne venait pas de ses vêtements griffés, ni de titres honorifiques qu’elle avait achetés à grand prix.

Le Christ nous invite aujourd’hui à la cohérence. Ce n’est pas tout de nous dire chrétiens, il faut savoir vivre en disciples du Christ. Il nous invite au service : «Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous. Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude.»   (Marc 10, 42-45)

Soyons vrais, soyons simples, accueillants, ouverts aux autres, généreux avec notre temps, nos talents. Ce ne sont pas les longues robes, les vêtements de grands couturiers, les titres honorifiques qui comptent. Plus nous serons semblable au Christ, plus nous serons transparents, cohérents et vrais.

 Chez nous comme chez les autres, il est important de ne pas prendre les apparences pour la réalité.