Archives de catégorie : Homélies

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HOMÉLIE DU PAPE FRANCOIS : LE CARÊME, UN TEMPS POUR DIRE « NON » A L’ASPHYXIE ET A LA POLLUTION DE L’ESPRIT .

« Le Carême est le temps pour dire non », a affirmé le pape François en célébrant la messe du mercredi des Cendres, en la basilique Sainte-Sabine à Rome, ce 1er mars 2017. Non à « l’asphyxie » et à la « pollution » de l’esprit : l’égoïsme, l’ambition, l’indifférence, les paroles vides, la critique… mais aussi l’asphyxie « d’une prière qui nous tranquillise la conscience, d’une aumône qui nous rend satisfaits, d’un jeûne qui nous fait nous sentir bien ».

« Nous sommes habitués à respirer un air où l’espérance est raréfiée, un air de tristesse et de résignation, un air étouffant de panique et d’hostilité », a constaté le pape dans son homélie : « Le Carême est le temps pour recommencer à respirer, c’est le temps pour ouvrir le cœur au souffle de l’Unique capable de transformer notre poussière en humanité… pour faire de la place dans notre vie à tout le bien que nous pouvons faire, nous dépouillant de tout ce qui nous isole, nous ferme et nous paralyse ».

En ce temps de « grâce », le pape François a encouragé à fixer son regard « sur sa miséricorde ». Le Carême, a-t-il ajouté, « conduit à la victoire de la miséricorde sur tout ce qui cherche à nous écraser… Le Carême est la route de l’esclavage à la liberté, de la souffrance à la joie, de la mort à la vie ». Après l’homélie, le pape a béni, reçu et imposé les cendres.

La célébration s’était ouverte en l’église bénédictine Saint-Anselme, sur la colline de l’Aventin, qui est la première « station » de carême à Rome : une antique tradition propose un pèlerinage quotidien en différentes églises de la ville, pour le carême, la Semaine sainte, et la première semaine de Pâques. Après un temps de prière avec le pape, a eu lieu la traditionnelle procession pénitentielle – des cardinaux, évêques, moines de Saint-Anselme, Pères Dominicains et fidèles – de Saint-Anselme à Sainte-Sabine. AK (Zenit.org)

Homélie du pape François

« Revenez à moi de tout votre cœur, […] revenez au Seigneur votre Dieu » (Jl 2, 12.13): c’est le cri par lequel le prophète Joël s’adresse au peuple au nom du Seigneur; personne ne pouvait se sentir exclu: « Rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons; […] le jeune époux […] et la jeune mariée » (v. 16). Tout le peuple fidèle est convoqué pour se mettre en chemin et adorer son Dieu, « car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (v. 13)…/…

Lire la suite de l’homélie du Pape François en cliquant sur le lien suivant :

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50ème JOURNEE MONDIALE DE LA PAIX

50° Journée mondiale de la Paix:

«La non-violence: style d’une politique pour la paix»

« En 2017, engageons-nous, par la prière et par l’action, à devenir des personnes qui ont banni de leur cœur, de leurs paroles et de leurs gestes, la violence, et à construire des communautés non-violentes, qui prennent soin de la maison commune ».

A l’occasion de la 50ème Journée mondiale de la paix, le pape François consacre son message du 1er janvier 2017, à  « la non-violence comme style d’une politique de paix ».

Le pape y affirme qu’ « aucune religion n’est terroriste », qu’ « aucune guerre n’est sainte » et que « seule la paix est  sainte ». Plaidant pour la non-violence aux niveaux international et familial, Il appelle au désarmement nucléaire notamment et à la fin de violences domestiques.

Le pape cite aussi longuement Mère Teresa de Calcutta et il se dit impressionné par les exemples d’engagement à la non-violence. Il  cite aussi Jean-Paul II et Thérèse de Lisieux, pour demander la diffusion de cette culture de la non-violence à partir de la famille.

Enfin, le pape François fait observer que « Jésus lui-même nous offre un ‘‘manuel’’ de cette stratégie de construction de la paix dans le Discours sur la montagne ».

En final, le pape demande à la Vierge Marie de nous guider et conclut en déclarant : « Tous nous désirons la paix ; beaucoup de personnes la construisent chaque jour par de petits gestes ; nombreux sont ceux qui souffrent et supportent patiemment les efforts de beaucoup de tentatives pour la construire. En 2017, engageons-nous, par la prière et par l’action, à devenir des personnes qui ont banni de leur cœur, de leurs paroles et de leurs gestes, la violence, et à construire des communautés non-violentes, qui prennent soin de la maison commune. Rien n’est impossible si nous nous adressons à Dieu dans la prière. Tous nous pouvons être des artisans de paix ».

Consulter l’intégralité du texte en cliquant sur :

https://fr.zenit.org/articles/50-journee-mondiale-de-la-paix-la-non-violence-style-dune-politique-pour-la-paix/

 
 

PARDON DU CARDINAL BARBARIN

Voici le texte intégral prononcé par le cardinal BARBARIN, en préambule de la Messe de réparation à l’intention des victimes de pédophilie de la part de membres du clergé. Messe célébrée le 18 novembre en la Primatiale Saint Jean de Lyon.

2016_11_21_-cardinal-barbarinFrères et sœurs,

Nous voici arrivés au terme de l’Année de la Miséricorde. Symboliquement, les portes du grand Jubilé se referment, mais la Miséricorde, elle, bien sûr, reste toujours offerte, à tous et à chacun. C’est la fin de l’année de la Miséricorde, mais ce n’est pas la fin de la Miséricorde. Elle demeure le résumé de notre foi, l’un des plus beaux noms de Dieu ; c’est le « cœur battant de l’Evangile », dit le Pape François. Comme le peuple élu et avec lui, l’Eglise a pour mission d’être une servante et d’annoncer au monde cette merveille.

« La Miséricorde n’est pas contraire à la justice… qui est un concept fondamental pour la société civile  », disait aussi le pape en lançant l’aventure spirituelle de ce Jubilé. La Miséricorde ne dispense pas de la justice, elle la suppose ! Depuis quelque temps, quand j’entends le Seigneur dire : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mat 25, 40), je ne peux plus m’empêcher de penser aux enfants victimes des prêtres pédophiles. C’est pourquoi, de la même manière qu’après la profanation du corps du Christ on procède à une Messe de réparation, je veux célébrer aujourd’hui une Messe, en réparation de la profanation du corps vivant du Christ, en cette clôture du Jubilé de la Miséricorde.

Réveillé bien tardivement au combat contre la pédophilie et convaincu de la nécessité de protéger très fermement les enfants, notre diocèse, depuis plusieurs mois, a pris de nouvelles mesures pour l’accueil et l’écoute des victimes, pour la prévention de ce mal et la formation des futurs agents pastoraux. Il a aussi prononcé des sanctions contre les coupables. A tout cela, il manquait un volet spirituel, demandé par le Pape lui-même, vécu par les évêques le 7 novembre à Lourdes, et par nous tous, ici, ce soir. Chrétiens, nous croyons à la force de la prière. Catholiques, nous savons la puissance de la Messe. Certaines blessures semblent inguérissables et seul Jésus, le Messie Consolateur, peut réparer tant de mal et rendre la paix à tous ceux qui ont été meurtris par les crimes de la pédophilie. Aujourd’hui, nous célébrons cette Messe de réparation… pour que le Christ guérisse tout ce qui peut l’être…Nous avons plusieurs fois demandé pardon et je le ferai autant de fois qu’il faudra : pardon pour les actes criminels commis par des prêtres contre des enfants. Pardon pour les fautes des membres de notre Eglise dans la gestion de ces difficultés. Pardon pour mes prédécesseurs à cause de certaines de leurs décisions ou à cause de leur indécision. Pardon pour tous nos silences, pardon d’avoir été souvent plus soucieux de la situation et de l’avenir des prêtres coupables que de la blessure des enfants. Pardon pour toutes nos fautes, pardon pour mes propres fautes.

Ce soir, je demande pardon devant Dieu et devant tout notre diocèse, de n’avoir pas pris les devants pour enquêter comme il aurait fallu dès qu’un premier témoignage m’était parvenu, pardon de ne pas avoir sanctionné immédiatement un prêtre pour ses actes anciens, très graves et clairement indignes de son ministère, pardon de mes erreurs de gouvernance qui ont occasionné un tel scandale.

Je vais maintenant me mettre à genoux devant la croix du Seigneur, comme j’aimerais me mettre à genoux devant chacune des victimes. Certaines sont là ce soir, je les en remercie. D’autres ont choisi de ne pas venir à cette Messe. Toutes, cependant, sont présentes à notre prière et nous les déposons dans la main de Dieu. Moi, Philippe, évêque de Lyon, je demande pardon, en mon nom personnel et au nom de mon Eglise, pardon pour tant de blessures, pour tant de silences et pour tant de phrases indignes.

Et je m’engage, avec ceux qui partagent avec moi la responsabilité de notre diocèse, à tout faire pour que l’Eglise soit, dans le présent et l’avenir, « une maison sûre », comme le demande le Pape François, pour les enfants, les jeunes et leurs familles.



HOMELIE DU PAPE FRANCOIS DU 13 NOVEMBRE 2016

Evangéliser le présent « pour en faire un temps de salut pour tous »

A l’occasion de la Clôture du jubilé extraordinaire de la miséricorde, ce dimanche 13 novembre 2016, Le pape François a invité à évangéliser le présent : « L’Année sainte nous a stimulés d’une part à fixer le regard vers l’accomplissement du Royaume de Dieu, et de l’autre à construire un avenir sur cette terre, en travaillant à l’évangélisation du présent, pour en faire un temps de salut pour tous » a-t-il souligné. En conclusion, le Saint Père nous exhorte à prier la Vierge Marie et a demander son aide.

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Chers frères et sœurs, bonjour!

Le passage évangélique d’aujourd’hui (Lc 21,5-19) contient la première partie du discours de Jésus sur les derniers temps, dans la version de saint Luc. Jésus le prononce alors qu’il se trouve en face du Temple de Jérusalem. Et il part des expressions d’admiration des gens pour la beauté du sanctuaire et de ses décorations (cf. v. 5). Jésus dit alors : « Des jours viendront où il ne sera pas laissé pierre sur pierre de ce que vous voyez » (v. 6). Nous pouvons imaginer l’effet de ces paroles sur les disciples de Jésus ! Or, il ne veut pas offenser le Temple, mais faire comprendre, à eux et aussi à nous aujourd’hui, que les constructions humaines, même les plus sacrées, sont passagères et qu’il ne faut pas mettre en elles notre sécurité.

Combien de présumées certitudes de notre vie avons-nous tenues pour définitives, et se sont ensuite révélées éphémères ! D’autre part, combien de problèmes nous ont semblé sans issue et ont été ensuite surmontés !

Jésus sait qu’il y a ceux qui spéculent sur le besoin humain de sécurités. C’est pourquoi il dit : « Prenez garde de ne pas vous laisser tromper » (v. 8), et il met en garde contre les nombreux faux-messies qui se présenteraient (v. 9). Il y en a aujourd’hui aussi ! Et il ajoute de ne pas se laisser terroriser ni désorienter par les guerres, les révolutions et les calamités, parce qu’elles aussi font partie de la réalité de ce monde (cf. vv. 10-11). L’histoire de l’Eglise est riche en exemples de personnes qui ont affronté des tribulations et des souffrances terribles avec sérénité, parce qu’elles étaient conscientes d’être solidement dans les mains de Dieu. C’est un Père fidèle, c’est un Père plein de sollicitude, qui n’abandonne pas ses enfants. Dieu ne nous abandonne jamais ! Cette certitude doit habiter notre cœur : Dieu ne nous abandonne jamais !

Demeurer fermes dans le Seigneur, avec la certitude qu’il ne nous abandonne pas, marcher dans l’espérance, travailler à construire un monde meilleur, en dépit des difficultés et des événements tristes qui marquent notre vie personnelle ou collective, voilà ce qui compte vraiment ; c’est ce que la communauté chrétienne est appelée à faire pour aller au-devant du « Jour du Seigneur ».

C’est justement dans cette perspective que nous voulons situer l’engagement qui jaillit de ces mois pendant lesquels nous avons vécu avec foi le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, qui se conclut aujourd’hui dans les diocèses du monde par la fermeture des Portes saintes des églises cathédrales. L’Année sainte nous a stimulés d’une part à fixer le regard vers l’accomplissement du Royaume de Dieu, et de l’autre à construire un avenir sur cette terre, en travaillant à l’évangélisation du présent, pour en faire un temps de salut pour tous.

Dans l’Evangile, Jésus nous invite à avoir bien en tête et dans le cœur la certitude que Dieu conduit notre histoire et connaît la fin dernière des choses et des événements. Sous le regard miséricordieux du Seigneur, l’histoire se déploie avec son flux incertain et l’intrication du bien et du mal. Mais tout ce qui se passe est conservé en lui, notre vie ne peut pas se perdre parce qu’elle est dans ses mains.

Prions la Vierge Marie, afin qu’elle nous aide, à travers les événements joyeux et tristes de ce monde, à garder une espérance ferme dans l’éternité et dans le Royaume de Dieu. Prions la Vierge Marie pour qu’elle nous aide à comprendre en profondeur cette vérité : Dieu n’abandonne jamais ses enfants !

Angelus Domini nuntiavit Mariae…

 (Extrait d’un article publié sur https://fr.zenit.org/ )



Les homélies du cardinal Bergoglio

Lire les homélies du cardinal Bergoglio et « Entrer dans le monde » du pape François grâce au « laboratoire du pontificat » que furent ses années comme archevêque de Buenos Aires. C’est ce que propose un recueil des homélies du cardinal Jorge Mario Bergoglio, présenté à Rome le 10 novembre 2016 par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin.

L’ouvrage « Pape François, dans tes yeux est ma parole » (Papa Francesco, Nei tuoi occhi è la mia parola) publié en italien aux éditions Rizzoli, a été compilé par le père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite La Civiltà Cattolica. Il contient aussi un long entretien avec l’évêque de Rome. Ce livre permet, a estimé le cardinal Parolin, d’ « entrer dans le monde » du pape, « dans son regard, dans sa façon de voir la réalité ».

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Ce volume, a-t-il expliqué, « recueille toutes les homélies, les discours et les messages de celui qui était alors Mgr Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires » de 1999 à 2013. Il s’agit « d’une sorte d’œuvres complètes de son ministère épiscopal », a estimé le cardinal qui a vu cette publication comme « un hommage pour les 80 ans » du pape, le 17 décembre prochain.

Lire l’intégralité de l’article d’Anne Kurian, posté le 10 Novembre 2016, en cliquant sur le lien suivant :

https://fr.zenit.org/articles/les-homelies-du-cardinal-bergoglio-pour-entrer-dans-le-monde-du-pape-francois/



PRIERE POUR MOSSOUL ET LE MASSACRE DES INNOCENTS

Hier, lors de  l’angélus, le Saint-Père a appelé à prier pour les habitants de Mossoul abattus de sang-froid par les jihadistes ou utilisés comme boucliers humains.

Alors que l’offensive, lancée le 17 octobre dernier pour reprendre Mossoul à l’État islamique, fait rage en Irak, le pape François a lancé un vibrant appel pour ses habitants, « victimes innocentes » d’ « atroces violences » dans le pays, demandant aux 50 000 personnes venues sur la place Saint-Pierre pour l’angélus dominical, de prier pour eux « en ces heures dramatiques ».

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 « En ces heures dramatiques, je suis proche de toute la population irakienne, tout particulièrement celle de Mossoul (…) bouleversé par ces nouvelles de massacres commis de sang-froid contre de nombreux fils de cette terre, dont beaucoup d’enfants (…). Cruauté qui nous fait pleurer et nous laisse sans voix », a déclaré le Saint-Père, d’un ton extrêmement grave, en allusion aux informations américaines faisant état de dizaines de milliers de civils utilisés comme boucliers humains, ou exécutés par Daesh.

Selon la chaine américaine CNN, l’organisation terroriste aurait exécuté au moins 284 civils dont des enfants, ces deux derniers jours, avant de les jeter dans une fosse commune. Et selon le bureau des droits de l’homme de l’Onu, Daesh détient également environ 550 familles issues de villages autour de Mossoul, comme boucliers humains.

Face aux « atroces violences commises depuis trop longtemps contre des citoyens innocents, qu’ils soient musulmans, chrétiens, d’autres ethnies ou religions », le Saint-Père a prié que l’Irak, « si durement frappé, reste néanmoins  fort et solide dans l’espérance d’aller vers un avenir de sécurité, de réconciliation et de paix ».

Comme le demande le saint Père, prions. Prions pour les irakiens, mais prions aussi pour toutes les populations qui subissent la folie des hommes sous le couvert d’une quelconque croyance.



90ème JOURNEE MISSIONNAIRE MONDIALE – MESSAGE DU PAPE FRANCOIS

2016_07_23_logo-vaticanMessage du pape François pour la 90ème Journée Missionnaire Mondiale dimanche 23 octobre 2016

Chers frères et sœurs, Le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, que l’Église vit actuellement, offre également une lumière particulière à la Journée missionnaire mondiale 2016. Il nous invite à considérer la mission ad gentes comme une grande, immense œuvre de miséricorde tant spirituelle que matérielle. En effet, au cours de cette Journée missionnaire mondiale, nous sommes tous invités à “sortir”, en tant que disciples missionnaires, chacun mettant au service des autres ses propres talents, sa propre créativité, sa propre sagesse et sa propre expérience en ce qui concerne l’annonce du message de la tendresse et de la compassion de Dieu à l’ensemble de la famille humaine.

Sur la base du mandat missionnaire, l’Église prend soin de ceux qui ne connaissent pas l’Évangile, parce qu’elle désire que tous soient sauvés et arrivent à faire l’expérience de l’amour du Seigneur. Elle « a pour mission d’annoncer la miséricorde de Dieu, cœur battant de l’Évangile » (Bulle Misericordiae Vultus, n.12) et de la proclamer dans tous les coins de la terre, jusqu’à atteindre tout homme, femme, personne âgée, jeune et enfant.

La miséricorde est source de joie intime pour le cœur du Père lorsqu’Il rencontre toute créature humaine. Depuis le début, Il s’adresse avec amour même aux plus fragiles, parce que sa grandeur et sa puissance se révèlent justement dans la capacité de s’identifier avec les petits, les exclus, les opprimés (cf. Dt 4,31; Ps 86,15; 103,8; 111,4). Il est le Dieu bienveillant, attentif, fidèle. Il se fait proche de ceux qui sont dans le besoin pour être proche de tous, en particulier des pauvres. Il s’implique avec tendresse dans la réalité humaine comme le feraient un père et une mère dans la vie de leurs enfants (cf. Jr 31,20). Le terme utilisé dans la Bible pour exprimer la miséricorde renvoie au sein maternel et par suite à l’amour d’une mère envers ses enfants, ces enfants qu’elle aimera toujours, en toute circonstance et quoi qu’il arrive parce qu’ils sont fruits de son sein. Il s’agit là également d’un aspect essentiel de l’amour que Dieu nourrit envers tous ses enfants, en particulier envers les membres du peuple qu’Il a généré et qu’Il veut élever et éduquer. Face à leurs fragilités et à leurs infidélités, son cœur s’émeut et frémit de compassion (cf. Os 11,8) et cependant Il est miséricordieux envers tous, son amour est pour tous les peuples et sa tendresse s’étend à toutes les créatures (cf. Ps 144,8-9).

La miséricorde trouve sa manifestation la plus haute et la plus accomplie dans le Verbe incarné. Il révèle le visage du Père riche en miséricorde, il « en parle et l’explique à l’aide d’images et de paraboles, mais surtout il l’incarne et la personnifie » (Jean-Paul II, Enc. Dives in misericordia, n. 2). En accueillant et en suivant Jésus par l’intermédiaire de l’Évangile et des Sacrements, sous l’action de l’Esprit Saint, nous pouvons devenir miséricordieux comme notre Père céleste, en apprenant à aimer comme Il nous aime et en faisant de notre vie un don gratuit, un signe de Sa bonté (cf. Bulle Misericordiae Vultus, n. 3). L’Église en premier lieu, au milieu de l’humanité, est la communauté qui vit de la miséricorde du Christ. Elle se sent toujours regardée et choisie par Lui avec un amour miséricordieux et de cet amour, elle tire le style de son mandat, elle vit de lui et elle le fait connaître aux peuples dans un dialogue respectueux avec chaque culture et conviction religieuse.

De cet amour de miséricorde rendent témoignage, comme aux premiers temps de l’expérience ecclésiale, de nombreux hommes et femmes de tout âge et de toute condition. La considérable et croissante présence féminine au sein du monde missionnaire, à côté de celle des hommes, constitue un signe éloquent de l’amour maternel de Dieu. Les femmes, laïques ou consacrées, et aujourd’hui également de nombreuses familles, réalisent leur vocation missionnaire sous des formes variées : de l’annonce directe de l’Évangile au service caritatif. À côté de l’œuvre évangélisatrice et sacramentelle des missionnaires, les femmes et les familles comprennent souvent de manière plus adéquate les problèmes des personnes et savent les affronter de manière opportune et parfois inédite, en prenant soin de la vie, en accordant une attention particulière aux personnes plutôt qu’aux structures et, en mettant en jeu toutes les ressources humaines et spirituelles dans la construction de l’harmonie, des relations, de la paix, de la solidarité, du dialogue, de la collaboration et de la fraternité, tant dans le cadre des rapports interpersonnels que dans celui plus vaste de la vie sociale et culturelle et en particulier du soin des pauvres.

En de nombreux lieux, l’Évangélisation est lancée au travers de l’activité éducative, à laquelle l’œuvre missionnaire consacre engagement et temps, comme le vigneron miséricordieux de l’Évangile (cf. Lc 13,7-9; Jn 15,1), avec la patience d’attendre les fruits après des années de lente formation. Sont ainsi suscitées des personnes capables d’évangéliser et de faire arriver l’Évangile où l’on ne s’attendrait pas à le voir réalisé. L’Église peut être appelée « mère » également pour ceux qui pourront arriver à l’avenir à la foi au Christ. Je souhaite donc que le saint peuple de Dieu exerce le service maternel de la miséricorde, qui aide tant les peuples qui ne Le connaissent pas encore à rencontrer et à aimer le Seigneur. La foi en effet est un don de Dieu et non pas le fruit du prosélytisme. Elle grandit cependant grâce à la foi et à la charité des évangélisateurs qui sont témoins du Christ. En se rendant sur les chemins du monde, il est demandé aux disciples de Jésus cet amour qui ne mesure pas mais qui tend plutôt à avoir envers tous la même mesure que celle du Seigneur. Nous annonçons le don le plus beau et le plus grand qu’Il nous a fait : sa vie et son amour.

Chaque peuple et chaque culture ont le droit de recevoir le message du salut qui est don de Dieu pour tous. Cela est d’autant plus nécessaire si nous considérons combien d’injustices, de guerres, de crises humanitaires attendent aujourd’hui de trouver une solution. Les missionnaires savent par expérience que l’Évangile du pardon et de la miséricorde peut apporter la joie et la réconciliation, la justice et la paix. Le mandat de l’Évangile, « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28,19-20) ne s’est pas achevé. Au contraire, il nous engage tous, dans les scénarios présents et les défis actuels, à nous sentir appelés à une “sortie” missionnaire renouvelée, ainsi que je l’indiquais également dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium : « Tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile » (n. 20).

En cette Année jubilaire a lieu le 90ème anniversaire de la Journée missionnaire mondiale, promue par l’Œuvre pontificale de la Propagation de la Foi et approuvée par le Pape Pie XI en 1926. J’estime donc opportun de rappeler les sages indications de mes Prédécesseurs, lesquels disposèrent qu’à cette Œuvre soient destinées toutes les offrandes que chaque diocèse, paroisse, communauté religieuse, association et mouvement ecclésial, de toutes les parties du monde, pourraient recueillir pour secourir les communautés chrétiennes ayant besoin d’aide et pour donner de l’élan à l’annonce de l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre. Aujourd’hui encore, ne nous dérobons pas à ce geste de communion ecclésiale missionnaire. Ne fermons pas notre cœur sur nos préoccupations particulières mais élargissons-le aux horizons de toute l’humanité.

Que la Très Sainte Vierge Marie, icône sublime de l’humanité rachetée, modèle missionnaire pour l’Église, nous enseigne à tous, hommes, femmes et familles, à susciter et à protéger en tout lieu la présence vivante et mystérieuse du Seigneur ressuscité qui renouvelle et remplit de joie miséricordieuse les relations entre les personnes, les cultures et les peuples.

Du Vatican, le 15 mai 2016, Solennité de la Pentecôte



HOMELIE DU PAPE FRANCOIS

Homélie du pape François lors de la messe de canonisation de sœur Teresa, dimanche 4 septembre 2016

L’amour gratuit et libre de sainte Teresa de Calcutta (texte complet)

« Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » (Sg 9, 13).

Cette interrogation du livre de la Sagesse, que nous avons écoutée dans la première lecture, nous présente notre vie comme un mystère, dont la clef d’interprétation n’est pas en notre possession. Les protagonistes de l’histoire sont toujours deux : Dieu d’une part et les hommes de l’autre. Nous avons la tâche de percevoir l’appel de Dieu et, ensuite, d’accueillir sa volonté. Mais pour l’accueillir sans hésitation, demandons-nous : quelle est la volonté de Dieu ?

Dans le même passage du livre de la Sagesse, nous trouvons la réponse : « C’est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît » (v. 18). Pour authentifier l’appel de Dieu, nous devons nous demander et comprendre ce qui lui plaît. Bien souvent, les prophètes annoncent ce qui plaît au Seigneur. Leur message trouve une admirable synthèse dans l’expression : « C’est la miséricorde que je veux et non des sacrifices » (Os 6, 6 ; Mt 9, 13). Toute œuvre de miséricorde plaît à Dieu, parce que dans le frère que nous aidons nous reconnaissons le visage de Dieu que personne ne peut voir (cf. Jn 1, 18). Et chaque fois que nous nous penchons sur les besoins de nos frères, nous donnons à manger et à boire à Jésus ; nous vêtons, nous soutenons et nous visitons le Fils de Dieu (cf. Mt 25, 40). En somme, nous touchons la chair du Christ.

Nous sommes donc appelés à traduire dans le concret ce que nous invoquons dans la prière et professons dans la foi. Il n’y a pas d’alternative à la charité : ceux qui se mettent au service de leurs frères, même sans le savoir, sont ceux qui aiment Dieu (cf. 1Jn3, 16-18 ; Jc 2, 14-18). La vie chrétienne, cependant, n’est pas une simple aide qui est fournie dans le temps du besoin. S’il en était ainsi, ce serait certes un beau sentiment de solidarité humaine qui suscite un bénéfice immédiat, mais qui serait stérile, parce que sans racines. L’engagement que le Seigneur demande, au contraire, est l’engagement d’une vocation à la charité par laquelle tout disciple du Christ met sa propre vie à son service, pour grandir chaque jour dans l’amour.

Nous avons écouté dans l’Évangile que « de grandes foules faisaient route avec Jésus » (Lc 14, 25). Aujourd’hui, ces « grandes foules » sont représentées par le vaste monde du volontariat, ici réuni à l’occasion du Jubilé de la Miséricorde. Vous êtes cette foule qui suit le Maître et qui rend visible son amour concret pour chaque personne. Je vous répète les paroles de l’apôtre Paul : « Ta charité m’a déjà apporté de joie et de réconfort, car grâce à toi…, les cœurs des fidèles ont trouvé du repos » (Phm 7). Que de cœurs les volontaires réconfortent ! Que de mains ils soutiennent ! Que de larmes ils essuient ! Que d’amour mis dans le service caché, humble et désintéressé ! Ce service louable manifeste la foi  – manifeste la foi – et exprime la miséricorde du Père qui se fait proche de ceux qui sont dans le besoin.

Suivre Jésus est un engagement sérieux et en même temps joyeux ; cela demande radicalité et courage pour reconnaître le divin Maître dans le plus pauvre ainsi que dans le marginalisé de la vie et pour se mettre à son service. C’est pourquoi, les volontaires qui, par amour pour Jésus, servent les derniers et les démunis n’attendent aucune reconnaissance ni aucune gratification, mais renoncent à tout cela parce qu’ils ont découvert l’amour authentique. Et chacun de nous peut dire : ‘‘Comme le Seigneur est venu vers moi et s’est penché sur moi en temps de besoin, de la même manière moi aussi je vais vers lui et je me penche sur ceux qui ont perdu la foi ou vivent comme si Dieu n’existait pas, sur les jeunes sans valeurs et sans idéaux, sur les familles en crise, sur les malades et les détenus, sur les réfugiés et les migrants, sur les faibles et sur ceux qui sont sans défense corporellement et spirituellement, sur les mineurs abandonnés à eux-mêmes, ainsi que sur les personnes âgées laissées seules. Partout où il y a une main tendue qui demande une aide pour se remettre debout, doit se percevoir notre présence ainsi que la présence de l’Église qui soutient et donne espérance’’. Et cela, il faut le faire avec la mémoire vivante de la main du Seigneur tendue sur moi quand j’étais à terre.

Mère Teresa, tout au long de son existence, a été une généreuse dispensatrice de la miséricorde divine, en se rendant disponible à travers l’accueil et la défense de la vie humaine, la vie dans le sein maternel comme la vie abandonnée et rejetée.  Elle s’est dépensée dans la défense de la vie, en proclamant sans relâche que « celui qui n’est pas encore né est le plus faible, le plus petit, le plus misérable ». Elle s’est penchée sur les personnes abattues qu’on laisse mourir au bord des routes, en reconnaissant la dignité que Dieu leur a donnée ; elle a fait entendre sa voix aux puissants de la terre, afin qu’ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes – face aux crimes – de la pauvreté qu’ils ont créée eux-mêmes. La miséricorde a été pour elle le ‘‘sel’’ qui donnait de la saveur à chacune de ses œuvres, et la ‘‘lumière’’ qui éclairait les ténèbres de ceux qui n’avaient même plus de larmes pour pleurer leur pauvreté et leur souffrance.

Sa mission dans les périphéries des villes et dans les périphéries existentielles perdure de nos jours comme un témoignage éloquent de la proximité de Dieu aux pauvres parmi les pauvres. Aujourd’hui, je remets cette figure emblématique de femme et de consacrée au monde du volontariat : qu’elle soit votre modèle de sainteté ! Je crois qu’il nous sera un peu difficile de l’appeler sainte Teresa ; sa sainteté nous est si proche, si tendre et si féconde que spontanément nous continuerons de lui dire : ‘‘Mère Teresa’’. Que cet infatigable artisan de miséricorde nous aide à comprendre toujours mieux que notre unique critère d’action est l’amour gratuit, libre de toute idéologie et de tout lien et offert à tous sans distinction de langue, de culture, de race ou de religion. Mère Teresa aimait dire : « Je ne parle peut-être pas leur langue, mais je peux sourire ». Portons son sourire le dans le cœur et offrons-le à ceux que nous rencontrons sur notre chemin, surtout à ceux qui souffrent. Nous ouvrirons ainsi des horizons de joie et d’espérance à tant de personnes découragées, qui ont besoin aussi bien de compréhension que de tendresse.



HOMELIE DU PERE XAVIER

Dimanche 28 août 2016

Vingt deuxième dimanche du Temps 0rdinaire – Année C

Mesurons nous bien l’honneur qui nous est fait de participer à l’Eucharistie ? En nous préparant pour venir à la messe dominicale et en faisant le chemin pour arriver jusqu’à l’église, avons-nous eu dans notre cœur le sentiment de venir à  ce qu’il y a de plus beau et de plus grand parmi tout ce que nous aurons à vivre pendant la semaine ?

A chaque fois que nous venons à la messe dominicale, les paroles de l’Epître aux hébreux, dans la deuxième lecture, se réalisent pour nous, en un certain sens : « Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant ». Célébrer l’Eucharistie, ce n’est pas seulement se retrouver avec les paroissiens que nous connaissons et constituer avec eux une assemblée. Notre assemblée est beaucoup vaste, et elle est éblouissante de splendeur car, nous dit l’Epitre aux Hébreux, nous nous sommes approchés de «  myriades d’anges en fête et [de] l’assemblée des premiers nés dont les noms sont inscrits dans les cieux ». Lors de la messe, en effet, il n’y a pas seulement ceux que nous voyons, nos voisins dans les bancs, le prêtre et les servants autour de l’autel. Il y a aussi tous ceux que nous ne voyons pas et qui sont véritablement avec nous, ces « myriades d’anges en fête » et cette assemblée des saints. Eux tous sont avec nous, nous qui sommes venus « vers Dieu, le juge de tous [et] vers Jésus, le médiateur d’une alliance nouvelle ».

Oui, vraiment, quel grand honneur pour nous de participer à l’Eucharistie parce que le Seigneur nous y a invités. Nous ne sommes pas à l’Eucharistie, à la messe, parce que nous le méritons. Ce n’est pas parce que nous sommes  ou serions, des gens méritants que nous nous trouvons rassemblés à l’église. Le Seigneur n’a pas dit, avant que nous arrivions à l’église: « Voici des gens qui méritent que je me donne à eux dans l’Eucharistie. Je vais les rassembler aujourd’hui à l’église car se sont de braves gens méritants ». Non, ce n’est pas ce qu’Il a dit. Ce qu’Il a dit, en posant son regard bienveillant sur chacun de nous, c’est: « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt9,13). C’est aussi : « Allez sur les places et dans les rues, et faites venir ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux » (Lc14,21). Nous sommes, nous, ces pauvres, ces estropiés, aveugles et boiteux. Le Seigneur nous appelle, nous invite, non pas en regardant si nous sommes des gens comme il faut, mais par une pure grâce. Nous ne méritons rien, nous ne méritons pas d’être ici, à la messe, avec les anges et les saints. Nous ne méritons pas notre place, il faut que nous en soyons conscients. Et pourtant, le Seigneur est tellement heureux de nous avoir choisis, appelés, invités. Il nous veut avec lui, auprès de lui. Si nous prenons conscience que notre vie avec le Seigneur nous est donnée par pure grâce, si nous réfléchissons souvent au fait que notre vie chrétienne nous est donnée, alors nous ne serons pas des gens avec une mentalité revendicatrice dans l’Eglise. Alors, nous ne chercherons pas à entrer dans des querelles de pouvoir dans l’Eglise. Personne n’a rien à revendiquer.

L’attitude juste de tout chrétien dans l’église, c’est celle des mains ouvertes pour recevoir, et pas des mains qui veulent attraper quelque chose pour l’amener à soi, et encore moins des poings qui se dressent. Il n’y a qu’une seule attitude pour les chrétiens : celle de l’humilité, et jésus nous l’enseigne dans l’Evangile. Quand le chrétien n’est plus sur le chemin de l’humilité, alors il offre au monde une image pervertie de ce qu’il est, puisque ce qu’il, il l’a reçu et ne se l’est pas accaparé. Ce qu’il est ? Il est un invité, invité aux noces de l’Agneau. Un invité peut-il revendiquer quelque chose chez celui qui l’invite ? Un invité ne peut être que reconnaissant d’avoir été invité. « Quand quelqu’un t’invite à des noces… » dit Jésus. Lorsqu’Il s’exprime ainsi, Il s’adresse à chacun de nous pour que chacun se rende bien compte qu’il se trouve dans cette situation : chacun a été invité à des noces, et il y a « quelqu’un » qui a invité. Les noces, ce sont celles de notre Seigneur avec son Eglise. Où ces noces ont-elles été célébrées ? Sur la croix. Là Jésus s’est donné, s’est complétement donné pour celle qu’il aime, son Eglise. « Le Christ a aimé l’Eglise : Il s’est livré pour elle » (Ep5, 25) nous dit saint Paul. Le Christ a célébré des noces de sang sur la croix. Ce sont des noces dans lesquelles l’Epoux s’est tellement anéanti pour son Epouse ! En voyant cela, en le contemplant, toi, chrétien, tu ne peux prendre que le chemin de l’humilité, toi qui es à la fois l’invité à ces noces, et en même temps qui te trouves dans l’Epouse puisque tu fais partie de l’Eglise, et que l’Eglise est l’Epouse du Christ. L’humilité est déconsidérée par la société, elle est même moquée. Une personne humble est vue comme quelqu’un qui a renoncé à être elle-même, qui a renoncé à s’affirmer, qui est faible, craintive, qui n’a rien à dire au monde. Or, la véritable force en ce monde se trouve chez cette personne humble. Pourquoi ? Parce qu’elle est dans la vérité. La personne humble est celle qui se voit à sa juste place, qui n’a pas l’arrogance de se mettre au-dessus, qui ne se voit pas non plus comme n’étant rien, ne valant rien. La personne humble accueille la place que Dieu lui a donnée, accueille tout ce qu’elle est et dit, avec saint Paul : « Ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu » (1Co15,10). « L’humilité, c’est la vérité » disait sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Alors, on peut vivre dans une grande paix intérieure, délivré de tout souci en ce qui concerne le regard des autres sur soi-même, puisqu’alors une seule chose importe : vivre de manière juste sous le regard de Dieu. Quelle force pour marcher sur les routes chaotiques de l’existence !

L’humilité est la vertu des vrais priants. Tous ceux qui prient, qui prient de tout leur cœur, même si leur prière leur semble pauvre, bancale, sèche, tous ceux-là ne peuvent être que des personnes humbles car elles vivent sous le regard de Dieu où elles se situent en vérité. Une personne qui n’est pas humble est une personne qui ne prie pas, ou qui prie tout en se cachant de Dieu, qui ne veut pas que la lumière de Dieu inonde tout son être. Cette personne est plus soucieuse d’elle-même que de Dieu.

Apprenons de Jésus le chemin de l’humilité. C’est un chemin où tout est pur et clair, un chemin de simplicité qui mène tout droit au Cœur de Dieu. C’est le chemin des saints. Amen