« Médecine et Foi«
Animé par une foi chrétienne inébranlable, Raphaël Pitti, médecin général des armées, est très engagé dans l’aide aux réfugiés en Syrie. Dans son dernier livre « Va où l’humanité te porte » (Tallandier), il revient sur ses engagements ainsi que sur sa vie mouvementée de médecin dans la Marine nationale. Cet engagement l’a amené à traverser les mers pour servir la France, mais aussi l’humanité, en se portant constamment au secours des plus démunis.
- Aleteia : Médecin porté par l’engagement humanitaire, vous vous êtes paradoxalement tourné vers l’armée dans laquelle vous avez fait carrière. Elle vous a amené à vivre une vie d’une grande intensité que restituez dans votre livre. N’avez-vous toutefois jamais ressenti de contradictions entre la vie militaire et vos aspirations humanistes ?
- Raphaël Pitti : En vérité non, c’est d’abord lié à la nature même du Service de santé des armées. C’est un service et non pas une arme : il est seulement en soutien sanitaire. Deuxièmement, j’ai eu la chance d’être dans la Marine nationale qui a une vieille histoire par rapport au service de santé. Les médecins dans la Marine ne sont pas appelés par leur grade. On les appelle Monsieur le médecin. Cet usage date de plusieurs siècles lorsque les médecins embarqués sur les bâtiments n’étaient pas des militaires. Le médecin doit pouvoir être approché par tout l’équipage, du matelot au commandant. Il doit être constamment à disposition et ne doit pas être une barrière avec l’équipage, comme le créerait un grade. De plus, depuis toujours, que ce soit pendant l’expédition d’Égypte ou la colonisation, les médecins militaires se sont toujours attachés à soigner les populations. Donc, il y a une grande tradition humanitaire du Service de santé des armées qui a d’ailleurs fait de grandes découvertes sur les maladies tropicales. Moi-même, quand je partais avec les commandos, personne ne m’empêchait d’aller soigner les populations comme je le raconte dans mon livre lorsque j’accompagnais par exemple la sœur Marthe auprès des nomades à Djibouti.
- Aleteia : Vous consacrez un très beau chapitre à sœur Marthe, une religieuse de l’Ordre des Sœurs franciscaines missionnaires de Notre-Dame qui tenait un dispensaire à Djibouti et avec laquelle vous avez été amené à fréquenter de nombreux déshérités. Qu’est–ce que cette religieuse a changé chez le jeune médecin militaire que vous étiez alors ?
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