Chers visiteurs, nous vous proposons aujourd’hui cet article lié à notre temps et à ses tentations, déniché pour vous sur
« Les idôles, du veau d’or à internet : comment ne pas succomber«
(Rédigé par Un moine de Triors le 22 août 2018 dans Religion)
Dans sa méditation sur les commandements, le Pape en arrive au thème biblique fondamental de l’idolâtrie qui traverse la Bible d’un bout à l’autre, de la Genèse à l’Apocalypse. L’idolâtrie s’oppose à Dieu, à sa transcendance, car elle le rabaisse. Dieu s’est choisi un peuple qu’il appelle à la sainteté. L’alliance au Sinaï consacre ce peuple et devient le fondement de son unité nationale et religieuse. Mais Israël demeure, malgré ce choix divin, un peuple à la nuque raide toujours enclin à l’infidélité qui culmine dans l’épisode du veau d’or. Mais ne croyons pas que ce grave péché est réservé à Israël. Il est de tous les temps et de tous les lieux et il n’épargne pas, tant s’en faut, notre époque aux gadgets multiples qui sont tous des idoles créées par les mains de l’homme et en opposition souvent directe au Créateur. Mais pour comprendre cette fascination de l’idole ou de la futilité qui tente l’homme de tous les temps, nous devons nous replacer dans le contexte de l’épisode du veau d’or.
Cet épisode a lieu dans le désert, lieu de la précarité, de la faim et surtout de la soif. On n’y rencontre en général personne, sinon Dieu et le diable. Si Dieu se tait, un piège peut nous surprendre : perdre patience, surtout si, comme ce fut le cas pour les Juifs, le guide rassurant disparaît. Telle fut de fait la première réaction du peuple juif après la disparition de Moïse monté sur la montagne à la demande de Yahvé. Le peuple demande alors à Aaron un Dieu visible. Cette tentation est très actuelle : pour se rassurer en face de la précarité du désert contemporain, on cherche à se faire un Dieu à sa mesure, sans aucun rapport avec la Révélation, un Dieu qui ne parle pas mais qui nous rassure. C’est l’idole qui n’est en réalité qu’une illusion et un prétexte pour se débarrasser de Dieu et s’adorer soi-même. Et les veaux d’or modernes sont nombreux de l’internet au portable en passant par tout ce qui ne dure pas mais possède un certain pouvoir de fascination sur nous. Ce n’est pas dire que ces objets soient mauvais en soi : le veau dans l’antiquité symbolisait la fécondité et l’abondance tandis que l’or représentait la richesse et le pouvoir. Mais le veau d’or devient idole quand il nous sépare de Dieu en fixant sur lui notre confiance au lieu de nous tourner vers Dieu. Comme on le voit bien dans l’Apocalypse, toute la beauté factice de « Babylone » bâtie sur la corruption et l’idolâtrie s’écroulera en une heure. Dans l’Apocalypse encore, la femme infidèle coopère avec toutes les forces du mal souvent déguisées en anges de lumière pour établir une véritable idolâtrie de l’homme sans Dieu. Le péché des origines est le même que celui de la fin : « Vous serez comme des dieux », ce que Jean-Paul II appelait la métatentation. Au contraire, l’adoration du Dieu unique et vrai, la véritable fascination qui est celle de « l’unique nécessaire » nous rend forts, même dans la faiblesse comme le souligne saint Paul.
Le Pape a donc raison de nous mettre en garde contre l’idolâtrie qui nous prendra toujours en défaut si nous regardons en arrière. Les « oignons d’Égypte » sous leurs formes modernes, peuvent tant nous fasciner et nous vaincre. Le seul remède est celui que nous offre le Pape : vivre vraiment, avec Marie l’icône de la liberté, la liberté des enfants de Dieu au service de la vérité et dans l’acceptation de notre propre faiblesse. Pour cela regardons toujours le Christ crucifié, car en Lui notre faiblesse ne sera plus malédiction mais bien rencontre avec le Père des miséricordes.
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