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LE CODEX N°10, BIENTÔT DISPONIBLE

Chers visiteurs, passionnés d’Histoire, d’Archéologie, de Culture ou de Patrimoine, le nouveau numéro de 

             Codex n° 10-Janvier 2019

sera bientôt disponible. Vous pouvez dès à présent le commander ou pour l’offrir à l’occasion de Noël. Pour ceux qui ne connaitraient pas encore ce magazine, Codex est un livre-magazine de culture générale qui aborde 2000 ans d’aventure chrétienne sous l’angle de l’histoire, de l’archéologie et du patrimoine. Agréable à lire et richement illustré, il propose chaque trimestre,  un nouveau numéro de 176 pages, beau, instructif et décontracté.  Pour le commander, aller sur

https://revue-codex.fr/

 



CODEX N°7

Chers visiteurs, le Codex n°7 est disponible avec, au sommaire :

  • Dossier : Les apocryphes, retour d’une littérature oubliée. Les clefs pour comprendre ce que nous apprennent ces textes des premières communautés chrétiennes. Sous la direction de Régis Burnet, professeur à l’université catholique de Louvain.
  • La Garde suisse à l’heure du terrorisme. Comment l’armée du pape évolue.
  • Cahier pédagogique : 1968, une année survoltée. Les symptômes d’une crise de croissance du monde développé
  • « L’embryon est au centre de notre anthropologie ». Entretien avec Marie-Hélène Congourdeau, spécialiste du monde byzantin
  • Albi, la cité des seigneurs-évêques. Escapade dans le Languedoc.

Pour feuilleter le CODEX #07, cliquer sur :

https://revue-codex.fr/feuilleter-codex-07/



CELLULES DE VEILLE ET DE SURVEILLANCE SUR LES EGLISES

 

Monseigneur Jacques Habert, évêque de Séez, responsable du groupe de travail : « Les églises, un nouvel enjeu pastoral » a réfléchi pendant deux ans à l’utilisation des églises.

                                                                             Eglise de Valmunster – Moselle

Pouvez-vous m’expliquer la genèse de ce projet ? Pourquoi avoir intitulé ce document : « Les églises, un enjeu pour tous ? »

Tous les deux ans, les évêques de France mettent en place un groupe de travail autour d’une question. En 2009, un premier groupe de réflexion avait été ouvert sur la question des églises désaffectées mais celui-ci avait surtout une dimension canonique. Nous avons alors voulu aborder la problématique des églises sur un plan pastoral. Le colloque au Collège des Bernardins, le 10 mars 2017, a permis de montrer que les évêques de France s’intéressent à cette question. Comment utiliser nos églises dans les années qui viennent ? Comment pouvons-nous les aménager au mieux pour être signe d’évangélisation dans la société d’aujourd’hui ? Comment élargir notre réflexion à la dimension culturelle ?

Dans la première partie du document, vous établissez un état des lieux : il y a 42258 églises et chapelles paroissiales en France en soulignant le nombre d’églises construites et aussi celles démolies ? Comment peut-on expliquer ce phénomène d’églises démolies ?

La question des églises est liée à la question démographique. Certaines zones rurales sont de plus en plus désertifiées. Même si le pourcentage de destruction d’églises reste très marginal (0,60%), cela reste toujours un échec d’en démolir une ! La nécessité de détruire ces édifices apparait, hélas, de temps en temps (NDLR. 255 depuis 1905) mais nombre d’entre elles sont restaurées, soignées, ouvertes et utilisées !

L’intervention du Père Olivier de Cagny intitulé : « Nos églises, lieux publics, lieux mystiques » a pour but de rappeler l’identité même du bâtiment église. Pourquoi est-il si important de réfléchir à l’avenir de nos églises ?

C’est une question numérique. Mon diocèse est composé de 550 églises. Il y a cent ans, ces 550 églises étaient rythmées par des célébrations de mariages, de baptêmes et d’enterrements. Aujourd’hui, j’ai trop d’églises. Je n’aime pas utiliser cette expression ! Mais si nous ne sommes pas vigilants, nous risquons d’avoir des églises abandonnées, abîmées ou détériorées, ce qui serait contre-productif ! La désertification du monde rural nous amène à anticiper ce phénomène, c’est un enjeu qui va se jouer dans les dix, vingt ou trente années. N’attendons pas les bras croisés que les églises s’écroulent ou soient abandonnées. Ce ne serait pas responsable d’agir ainsi…

Dans quel cas l’exécration (1) des églises est-elle envisagée dans le Code de droit canonique de 1983 ?

Les églises construites avant 1905, (ie. Avant la loi de séparation des l’Églises et de l’État), appartiennent aux communes, tandis que les cathédrales appartiennent à l’État. Avant qu’elles ne soient désaffectées, il faut que l’évêque prononce un décret d’exécration. Quand la décision est prise, c’est un acte authentique qui reconnait que le bâtiment n’est plus une église. Mais il est très rare qu’une église ne serve plus. Outre l’aspect canonique, il y a aussi une démarche liturgique où sont retirés également les autels, les croix ou les statues. Une fois que nous n’avons plus l’affectation, le bâtiment peut bénéficier de nouvelles fonctions et la commune en fait ce qu’elle veut. L’Église souhaite cependant que le bâtiment soit dédié à des activités qui respectent le caractère originel du lieu.

(1)  La désaffectation résulte, en général, d’un arrêté préfectoral pris à la demande du propriétaire après accord de l’autorité religieuse concernée – l’évêque diocésain prend, préalablement, un décret dit « d’exécration » qui fait perdre au bien son caractère sacré.

L’Église est un lieu consacré qui accueille du public. En quoi la sécurité des églises est-elle un enjeu important ?

De nombreux curés ne veulent pas ouvrir leurs églises par peur des vols. Cet argument peut s’entendre. C’est pourquoi, nous avons mis en place dans le document une information  sur la sécurité pour protéger les biens des églises : les statues, les vitraux ou autres objets religieux. Nous avons aussi évoqué la sécurité des bâtiments pour les jours de célébrations, avec la problématique de vétusté. Enfin, il y a aussi par rapport à l’actualité récente le plan antiterroriste qui nous oblige à mettre en place des mesures de sécurité pour évacuer et protéger les fidèles…/…

(Lire la suite de l’article en cliquant sur : https://www.riposte-catholique.fr/perepiscopus/mgr-habert-invite-les-dioceses-a-se-doter-de-cellule-de-veille-et-de-vigilance-sur-les-eglises )



LA ROUTE DES CHAPELLES DE MOSELLE

Cette semaine, rendons nous chez nos voisins du Pays naborien, à Hombourg haut, pour visiter la Chapelle Sainte Catherine.

2916_08_12_Chapelle Ste Catherine Hombourg haut

Du plus pur style gothique, la chapelle fut construite entre 1250 et 1270 à côté de sa maison, par le chevalier Simon de Hombourg à un usage domestique et privé, dans le périmètre de Château des chevaliers (Ritterburg), écart fortifié du château dans la partie extrême du grand château médiéval. Son soubassement servait de caveau funéraire. Plusieurs fois restaurée au cours de son histoire, sa dernière restauration remonte à 1986. Malgré son allure rustique, l’édifice est réputée pour sa décoration de qualité. l’humble bâtiment surprend par le goût exquis de sa décoration qu’on décèle dans la finesse de son élégant porche comme dans ses chapiteaux et ses clefs de voûte. La chapelle fut classée Monument historique en 1895 sous autorité allemande puis à nouveau en 1930.

A  suivre, au côté Sud, la rue Ste Catherine, bordée des statues des Saints Auxiliaires et qui mène à cette merveilleuse  chapelle. Voir lien ci-après:

http://site.hombourg.haut.pagesperso-orange.fr/page%20st%20aux.htm



LA ROUTE DES CHAPELLES DE MOSELLE

Cette semaine, nous nous rendons à l’extrême Est du département, dans le Pays de Bitche, près d’Eguelshardt, pour visiter un trésor caché, isolé en plein bois près d’un étang, la chapelle « Notre Dame des bois », d’Erbsenthal.

2916_08_04_ND des Bois

 Pour visiter ce petit bijou du Bitcherland, cliquer sur les liens suivant :

http://www.lieux-insolites.fr/moselle/ndbois/ndbois.htm

http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=57188_1

Prenez le temps d’admirer les photos de ces liens car, malheureusement, ce havre de paix, très connu pour ses pèlerinages a été vandalisée récemment, dans la nuit du 30 avril au 1er mai de cette année. Les vitraux, datant de 1972, ont été défoncés. Des croix jetées par terre, des statues ont été détruites ou volées. Jusqu’où peut aller la bêtise humaine ?



LA ROUTE DES CHAPELLES DE MOSELLE

Aujourd’hui, nous allons traverser le département, vers le Sud-Est, pour nous rendre aux portes de Sarrebourg, à Réding. Précisément à Grand Eich où se trouve la chapelle Ste Agathe.

2016_07_25_Chapelle ste Agathe à Reding

 A l’origine, le l’endroit était peut-être un lieu de culte païen où l’on vénérait le chêne, arbre consacré à Jupiter, qui par oblitération devint chrétien. Les premières traces écrites, remontant à 789, mentionnent ce lieu, où la chapelle a toujours justifié son existence et son implantation.

Joyau de l’architecture régionale campagnarde, la chapelle Ste Agathe de Grand-Eich a traversé par miracle dix siècles et de nombreuses guerres dévastatrices. Seul le chœur de la chapelle remonte au XIIIème siècle.

2016_07_25_Nef Chapelle Ste Agathe

En 1977, des fouilles entreprises dans le chœur n’ont rien révélé de la chapelle primitive. Cependant, témoin rarissime, une pierre dédicatoire murée dans le chœur rappelle qu’une église précédente avait été dédiée à St Ulrich en 1035.

Cependant, il est vraisemblable qu’ à partir du XVIème siècle on y invoqua aussi Ste Agathe en raison des incendies provoqués par les hordes de mercenaires lors des guerres de religion. Agathe, dont le nom signifie en grec  » Bon, noble, brave, bienveillant « , fut une jeune fille noble de Catane en Sicile (en 251), qui, malgré des tortures morales et physiques, a refusé de renier sa foi en Christ. Un an après sa mort, ne sachant plus que faire devant l’éruption de l’Etna, les Catanais prirent dans son sépulcre le voile de la sainte et l’étendirent devant la coulée incandescente. Miracle ! La ville fut sauvée. Depuis elle est fêtée le 5 février et vénérée pour sa protection contre les méfaits du feu et tremblements de terre.

 A l’occasion de travaux de restaurations initiés par le curé Gill, les bénévoles ont fait une belle découverte. Sous le plâtre de la voûte se cachait une fresque datant du XIIIème siècle, représentant les quatre évangélistes : le lion (St Marc), le taureau (St Luc) et l’aigle (St Jean). Malheureusement il était trop tard pour sauver l’ange (St Mathieu). Les socles, colonnes, chapiteaux et croisée d’ogives d’une grande simplicité canalisent les regards vers la clé de voûte polychrome représentant l’Agneau de Dieu encadré par deux têtes d’hommes et deux têtes de femmes : Dieu au milieu de son peuple, qui pouvait voir à travers l’oculus donnant sur l’armoire eucharistique d’origine, le Saint Sacrement.



LA ROUTE DES CHAPELLES DE MOSELLE

LA CHAPELLE DE MARIENFLOSS

Aujourd’hui, allons vers le nord du département, près des « Trois frontières ».

Située à deux pas de Sierck les bains, sur la route de Montenach, la chapelle de Marienfloss est le vestige d’un couvent construit sur l’emplacement d’un hameau portant le nom de Bruch, et détruit par un incendie en 980. Il abritera successivement de 1238 à 1414 les Cisterciennes, puis les moines Chartreux jusqu’en 1431. Les Chartreux venaient de Trèves. C’est le Duc de Lorraine Charles II, mais surtout son épouse Marguerite de Bavière, femme très pieuse, qui les fit venir.

2016_07_21_marienfloss

En 1415, La chapelle devint berceau du Rosaire, grâce à Adolphe d’Essen, confesseur de Marguerite de Bavière, et elle abrite encore de nos jours le culte de Marie.

Une stèle gravée en témoigne « Marienfloss, source d’eau vive, d’où jaillit le Rosaire« .

De 1436 à 1629 le couvent abritera les chanoines prébendes(*). En 1792, l’Eglise fut détruite par les révolutionnaires. L’autel de la Vierge échappa au désastre. De cette église, il reste quelques vestiges, plots en béton à l’emplacement des piliers, quelques ogives et surtout la sacristie, transformée en chapelle.

En 1962, restauration de la chapelle grâce à l’archiprêtre de Sierck, l’Abbé Lecomte.

Cette chapelle est toujours un lieu de pèlerinage et de recueillement.

(*) Un chanoine prébendé est un ecclésiastique qui a une prébende dans une église cathédrale ou collégiale, c’est-à-dire une portion des revenus de cette église qui lui est assignée pour sa subsistance.

Pour une visite photographique de la chapelle cliquer sur :

http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=57650_2



LA ROUTE DES CHAPELLES DE MOSELLE

Pour la période estivale, nous vous proposons de prendre la route et partir à la recherche des chapelles mosellanes, témoins de la ferveur d’antan et richesse de notre patrimoine régional.

Aujourd’hui, nous débutons notre parcours en prenant la route vers:

la chapelle Notre Dame de Rabas,

Située dans une clairière, au bord de la petite route menant au hameau de Befey au sud-est de Saint-Hubert, la chapelle Notre Dame de Rabas est certainement un des monuments religieux les plus antiques et peut-être le plus ancien lieu de pèlerinage du Pays Messin.  Chapelle Notre-Dame-de-Rabas.

Suivant une tradition restée vivante dans la vallée de la Canner, elle aurait été fondée vers l’an 800 par l’Empereur Charlemagne. Consacrée par le pape Léon IX en l’an 1409, la chapelle fut dédiée à la vierge.

Elle fut un haut lieu de pèlerinage, et même pendant la Révolution les pèlerins ne cessèrent de venir y prier. Aujourd’hui encore, la tradition perdure et un pèlerinage à lieu chaque lundi de Pentecôte. Pour connaître l’histoire  de cette chapelle et la visiter, cliquer sur les liens ci-dessous:

http://legende-et-realite.blogspot.fr/2009/04/la-legende-de-la-chapelle-de-rabas-et.html

http://petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=57612_1



PRIERE D’UN TOURISTE

L’année scolaire s’achève. Dans quelques jours, nombre d’entre nous prendront la route des vacances. Parmi nous, certains agrémenterons sciemment leurs vacances par du « tourisme religieux ». D’autres en revanche, et certainement les plus nombreux, entrerons dans une église, une chapelle, attirés par la beauté du site, de l’édifice, en curieux, en TOURISTE.

Pour tous, voici une très belle prière trouvée ce jour, dans une « flamboyante » chapelle de l’arrière-pays morbihannais.

2016_06_21_Chapelle ND_Kernascléden 2gimp

                                Chapelle Notre Dame de Kernascléden

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PRIERE D’UN TOURISTE

« Me voici devant Toi, Seigneur

Pourquoi ?

Je ne sais pas très bien. L’église était ouverte…Je suis entré…J’ai fait le tour…Et puis j’ai pensé à Toi. Toi, Dieu que j’ai peut-être oublié mais qui demeures au plus profond de moi. Je me rappelle que tu m’as créé à ta ressemblance. Et cette marque en moi, elle est toujours présente…Même si je n’y pense pas.

Oui, c’est peut être Toi qui m’as fait un petit signe discret mais amical. Alors que dire ?

Oh ! Peut-être rien. Simplement passer quelques instants devant Toi, puisque j’ai le temps, je suis touriste. Jésus, Ton Fils, a bien passé plus de trente années de sa vie avec nous. Alors je peux bien prendre quelques instants.

Oui, réveilles en moi Ta présence, Ton amour, Ta joie, Ta fidélité, Ton pardon.

Et puis, j’en profite pour te dire tout ce que j’ai au fond du cœur : mes joies…mes espérances…mes soucis…mes inquiétudes…mes peines…mes échecs…Oui, je Te confie tout ce que je suis, tout ce que je voudrais être.

Je Te confie aussi tous ceux que j’aime…ceux que j’ai beaucoup de mal à aimer…je Te confie le monde : ses grandeurs et ses misères.

Tu vois Seigneur ! Ça fait du bien de prendre un petit moment pour se rencontrer, pour se parler. Au fond, ce n’est pas si compliqué que ça de parler avec Toi ! Après tout, on est de la même famille : Tu es mon Père, je suis Ton fils…C’est je crois, des choses comme ça que nous a dites Jésus : Ton Fils premier, Ton aimé, notre grand frère.

J’essaierai, même quand je ne serai plus touriste, de recommencer à causer avec Toi.

Seigneur, je Te dis « au revoir » parce qu’un touriste, ça ne reste pas longtemps à la même place, sinon on n’est plus touriste.

Mais, Seigneur, Tu peux m’accompagner, marcher avec moi, Tu es si discret que personne ne te verra, mais moi, je saurai que Tu es toujours avec moi. »

                                                          (Un touriste anonyme et talentueux .)

 

http://www.kernascleden.com/Eglise/eglise.html

 



BIONVILLE ET MORLANGE

Nota: L’article ci-après, rédigé a partir des éléments disponibles sur le moment, n’est nullement figé et sera mis à jour et complété dès que de nouvelles informations seront disponibles.
                                                                  __________
Tous nos remerciements pour leur collaboration à:

Mme HIRTHUM Lucie, Mr CLAUDOT Roland et Mr LUTAT Claude

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BIONVILLE

i57085_jpl_28-09-2011_5_01-Bionville_gimpSource : -Monographies des communes du Pays de Nied N°11 « Bionville sur Nied, Morlange 1238-1947 (SHAN)

Etymomologie :

Boenville, la plus ancienne orthographe connue de Bionville remonte à 1238. L’origine de ce nom viendrait d’un chef germanique Boio ou Bojo, nom qui se transformera en Bio, Bigo ou encore Biho.

RACCOURCIS HISTORIQUES

Seigneurie :

1245 : Bionville est un fief dépendant de l’évêché de Metz.

1299 : L’abbaye de St Nabor achète la propriété de la seigneurie de Bionville ainsi que les terres, et les conservera jusqu’en 1555.

1555 : Le village est cédé au comte de Nassau-Sarrebruck, sortant ainsi du giron de l’Eglise.

La paroisse:

-La paroisse de Bionville est de fondation très ancienne et, depuis des temps immémoriaux Morlange était partagé avec Varize (2 ans) et Bionville (1 an)

-1332 : la paroisse de Bionville appartient à l’abbaye de St Nabor

-1563 : L’Abbé de St Nabor cède les dimes de Bionville au comte de Sarrebruck. Les pouillés(1) du XVI siècle donnaient toujours le patronage de la Cure à l’abbaye. Mais dès 1607, c’est un droit qui revient aux comtes de Nassau-Sarrebruck. Jusqu’au milieu du XVIIème, Bionville était considéré comme annexe de Raville ce qui évitait de payer 2 curés.

-A la fin du XVIIème siècle le patronage de la paroisse était attribué au seigneur des lieux et  toutes les institutions canoniques étaient proposées par ce dernier.

-1620 : Bionville et Varize étaient desservis par le même curé.

-1645 : l’archiprêtre de Varize était aussi curé de Bionville et de Raville

(1) Pouillé : Etat des biens ecclésiastiques situés sur un territoire donné.

L’ancienne église :

L’emplacement de l’ancienne église, de style roman, orienté à l’est, était légèrement différent de celui de l’église contemporaine. Son chœur se trouvait sous l’actuel clocher. La nef s’étendait à gauche du portail vers la Nied. Le porche actuel était donc l’ancien cœur qui comprenait des colonnettes datant du style roman de la fin du XIIème siècle. Ce chœur bordé de chaque côté par deux petites pièces, dont la sacristie, était très étroit. Sur les murs collatéraux deux petits autels se faisaient face. L’un consacré à la Sainte Vierge et l’autre à St Eloi. Le maitre autel était décoré d’un tableau consacré à St jean baptiste. La nef trop petite pour le nombre de paroissiens mesurait environ 15 mètres sur 11. Enfin, cette église était enfoncée en terre et ses fenêtres étaient au ras du sol.

L’église actuelle:

100px-Eglise_Bionville_NiedEglise Saint Jean Baptiste

Construite entre 1767 et 1770 avec des matériaux venant de Bionville et de Servigny, elle est prévue pour accueillir 320 personnes.

Selon les usages de l’époque, La construction de la nef était à la charge des seigneurs locaux tandis que le clocher, l’aménagement intérieur et le cimetière revenaient à la communauté, qui devait aussi fournir le terrain nécessaire à l’agrandissement.

Lors de la révolution, l’église connu les inévitable dégradations, et son mobilier fut vendu. En 1803 des crédits furent votés pour l’église et le presbytère et pour racheter des objets du culte. Mais en 1804, il manquait toujours les autels latéraux. Malgré les quelques travaux entrepris pour la remise en état de l’église, celle-ci était toujours dans un état déplorable, jugé identique à celui de la révolution.  Finalement, les plans et devis pour la réparation de l’église et du presbytère ne furent dressés qu’en 1820. Le chemin de croix fut érigé en 1856 et, beaucoup plus tard en 1904, l’église fut dotée de rosaces de part et d’autre du clocher(1),  et de nouveaux bancs furent installés en 1907. Enfin, avec l’arrivée de l’électricité, l’édifice fut équipé en 1926, trois ans avant l’électrification des cloches et de la soufflerie des orgues.

Bionville by Mr Claudot(1) Carte postale antérieure à 1904, où ne figurent pas les deux rosaces (Collection R Claudot)

Les orgues: La tribune fut construite en 1904. Un an plus tard, les orgues furent commandées auprès de Dalstein et Haerpfer de Boulay. Le buffet est une réplique de celui d’Elvange, œuvre du facteur d’orgues Verschneider. Selon un inventaire effectué en 1992, le grand orgue comprend 56 notes, un récit (clavier) expressif et 27 notes à la pédale.

Les cloches : En 1803, il y a trace de l’existence d’une cloche fondue par la maison Valente

En 1895, une facture fut établie auprès du fondeur Bour et Guenser de Metz, pour une cloche de 957 kg (note FA) et une de 477 kg (note LA).

En 1924, trois cloches furent commandées à la maison L Debaille, en remplacement de celles réquisitionnées par les allemands pendant la 1ère guerre mondiale. La plus grosse, 1050kg (note Mi) portait une gravure de St Jean Baptiste et une inscription à son intention. La seconde, dédiée à la Sainte famille, pesait 530 kg (sol dièse), la 3ème devait peser 275 kg (Si) mais elle ne fut jamais livrée. Les deux cloches furent livrées le vendredi saint 18 avril 1924,  bénites le lundi de Pâques suivant  pour être installées avant l’Ascension. Ces cloches seront enlevées par les allemands lors de l’évacuation de la population en 1940.

Le cimetière:

L’ancien cimetière datait de 1766. Il n’était pas fermé, l’ossuaire était en très mauvais état et les enfants non baptisés étaient ensevelis sous les décombres d’un bâtiment voisin en ruine. Le nouveau cimetière fut opérationnel en 1913. Une place y était réservée aux criminels et une autre aux enfants non baptisés. Mais rien n’était prévu pour les protestants qui étaient quatre au village.

Le presbytère :

En 1766, le presbytère était complètement en ruine. En 1775, une maison fut achetée par la communauté pour le remplacer. Pour cela il fallut vendre une maison et deux jardins pour réunir les fonds nécessaires. En 1803, il fut décidé de rebâtir le presbytère. Mais la dégradation de ce nouvel édifice nécessita une nouvelle reconstruction en 1887. En 1933, ce dernier bâtiment nécessita encore une remise en état et sa toiture sera refaite 6 ans plus tard.

En conclusion de ce raccourci historique, voici l’extrait d’un écrit de l’abbé MAYER, ancien curé de la paroisse :

« Evacué le 18 mai 1940 et de retour le 24 août suivant, il sera expulsé avec 115 de ses paroissiens le 18 novembre 1940, après avoir remis à la Gestapo l’encaisse de la Fabrique ainsi que le livret d’environ 5000 francs déposés à la caisse rurale de Varize. De retour le 6 avril 1945, il retrouva une église à peu près intacte mais, deux vitraux étaient détériorés, deux cloches bénites en 1924 avaient disparu. Les murs du presbytère étaient en assez bon état mais le mobilier avait été éparpillé dans les villages voisins et remplacés par des meubles étrangers. Enfin, les registres, en piteux état, étaient retrouvés dans le grenier du presbytère ».

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MORLANGE

SOURCES : -Monographies des communes du Pays de Nied N°11 « Bionville sur Nied, Morlange 1238-1947 (SHAN)

-Bulletin « Joies et Espérances »  n°56 de l’archiprêtré de Boulay-Février 1973

TOPONYMIE :

A la fin du XIIème siècle, Morlange est connu sous les noms de Moreldanges ou Mordelanges. Ce nom évolua au cours des siècles pour devenir Morlingen ou Morlangen au cours de l’annexion de 1870.

Ce nom viendrait d’un germain qui pouvait s’appeler : Mauroald ou Morold, transformé en Morillo avec le suffixe « ing » ou « ange ».

REPERE HISTORIQUE:

Une des premières traces écrites de Morlange remonte à 1258, lorsque le seigneur local, Konrad von Remeringen, rejoignit l’Ordre des chevaliers teutoniques et légua ses biens situés sur le ban du village à la commanderie de Metz. A la révolution, l’Ordre possédait encore des propriétés à Morlange.

LA PAROISSE :

Depuis des temps immémoriaux Morlange n’a jamais été paroisse indépendante. En 1607, le village est cité comme annexe de la paroisse de Varize. Puis, vers 1782, il est cité alternativement comme annexe de la paroisse de Bionville et de celle de Varize (respectivement, une année sur trois). Cette situation serait due au fait que les habitants de Morlange parlaient allemand et français, mais surtout à cause des dîmes (1) de Morlange auxquels le curé de Bionville ne voulait renoncer. Cette disposition ne manqua pas de provoquer des dissensions car les morlangeois se plaignaient de payer une part trop importante des dépenses de Bionville qui était soupçonné d’engager de grosses dépenses lorsque Morlange lui était rattaché. D’autre part, se basant sur les pouillés (2) de Metz, Morlange ne se réclamait que l’annexe de Varize d’où dépendaient les fondations religieuses des ancêtres morlangeois.

Pour aggraver encore les désaccords, les morlangeois étaient majoritairement germanophones et leurs enfants, qui allaient à l’école allemande de Varize, devaient parler le français l’année où ils étaient rattachés à Bionville. Par ailleurs, cette différence linguistique ne manquait pas de créer des incompréhensions lors des confessions à Bionville.

Les morlangeois connurent un autre désagrément avant que toute la Moselle ne soit rattachée au royaume de France. Séparés de Varize par le village de Bannay, les morlangeais étaient soumis à des droits de passage lorsqu’ils devaient se rendre dans leur paroisse de rattachement. En effet, Bannay était enclave hispano-luxembourgeoise, et les morlangeais devaient traverser la frontière pour aller à Varize.

Enfin, jusqu’en 1802, Morlange fait partie de l’archiprêté de Varize puis, après cette année, de l’archiprêtré de Boulay.

(1) Dîme : Est la fraction variable, en principe 1/10ème partie, des produits de la terre et de l’élevage versée à l’Église. Elle fût abolie en 1789.

(2) Pouillé : État et dénombrement de tous les biens ecclésiastiques qui étaient situés dans une étendue de pays déterminée.

1280px-Chapelle_MorlangeChapelle Saint Pierre

LA CHAPELLE :

« Discrète comme les habitants de Morlange, la chapelle se distingue à peine du pâté de maisons dans lequel elle est incluse » (3). La fondation de cette vieille Dame, remonte à l’ère carolingienne. Historiquement, on peut la dater de la première moitié du XIème siècle, en témoigne l’architecture romane de l’édifice. Cette hypothèse est, par ailleurs, confortée par le fait que, traditionnellement, les sanctuaires dédiés aux apôtres ont une origine très antique.

Des traces écrites du XIIème siècle atteste de l’existence d’une chapelle. Mais la datation exacte de l’édifice actuel est inconnue. Plusieurs éléments ne semblent pas dater de la même époque, à savoir les colonnettes octogonales et le clocher, en bâtière, qui est accolé au nord de la nef et du chœur et non dans leur prolongement. A noter qu’en 1599, les textes citaient l’existence d’une cloche dans la chapelle.

Au XVIII la communauté entrepris un programme de légère rénovation de la chapelle au cours duquel le tabernacle est réparé et un ciboire acheté.

Autel-Morlange_gimpLes autels dont le maitre autel « de pierre » (coll Mme L Hirthum).

Entre 1905 et 1908 la chapelle subit une profonde restauration. Puis, au début du XIXème siècle (1917), en raison de son homonymie, la chapelle hérite d’un autel de pierre en remplacement de son vieil autel de bois. En effet, confondant « notre » Morlange et Morlange lès Fameck, une entreprise vint remplacer l’autel d’origine. Lorsque les ouvriers s’aperçurent de leur méprise, « le bien était fait » et l’autel resta en place (4).

Enfin, en 1926 la toiture est rehaussé et re-tuilé

(3) Extrait du bulletin « Joies et Espérances »  n°56 de l’archiprêtré de Boulay-Février 1973

(4)  Anecdote de Mme Hirtum Lucie,  hérité de sa mère.

LA COMMUNAUTE :

Bien qu’ayant toujours été une communauté indépendante sous l’ancien régime, Morlange n’a été une commune indépendante que de 1790 à 1812, année de son rattachement à Bionville par decret impérial. En 1848 et 1851, Morlange redemanda sans succès son indépendance