HOMÉLIE DOMINICALE

Homélie du père Charles André Sohier, prêtre ermite.

C’est aujourd’hui le « dimanche de la joie ». Le prêtre est revêtu à cette occasion, comme au « Laetare » (dimanche de la mi-carême), d’une chasuble rose. Oui, les chrétiens sont porteurs de plus formidable message de bonheur.

Le prophète Sophonie nous invite à faire avec Dieu un tour de danse ! « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations. Réjouis-toi. Tressaille d’allégresse… Car le Roi, ton Seigneur, est en toi ! Ton Dieu est en toi : il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête ! » Et saint Paul surenchérit : « Soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous. Le Seigneur est proche ».

Cette joie de Dieu, envahissant notre coeur, est-elle possible ? Jean-Baptiste, de manière très concrète, nous répond que oui…

mais à trois conditions.

1. La conversion

Le chemin de la joie, pour le Baptiste, passe par la conversion du cœur. Nous portons en nous un désir de bonheur bien plus grand que nous. Seul Dieu peut dilater notre désir à sa mesure qui est d’aimer sans mesure. On n’est libre que dans la mesure où l’on aime, d’un amour de compassion, d’un amour gratuit.

2. Que devons-nous faire ?

Pour cela, nous n’avons à faire, poursuit le Baptiste, que des choses simples. « Si tu as deux manteaux, partage avec celui qui n’en a pas ». Ce n’est pas possible que certains, qui sont en position de force professionnellement, aient une sorte de privilège sur ceux qui sont sous leurs ordres. Eh bien, vous, les percepteurs d’impôts, vous les soldats… vous tous, qui par votre situation, avez les moyens de dominer les autres, « ne faites ni violence ni tort à personne ». Les chemins du bonheur empruntent ceux du partage et de la justice.

3. Être plongé dans le feu

Le Baptiste, enfin, après avoir invité à ouvrir sa garde-robe et son garde-manger, appelle à ouvrir son cœur. « Écoute ! Surtout ne fais pas de bruit ! Écoute les pas du Seigneur vers toi ». Se convertir peut paraître encore facile. Jean ne demande que des choses simples et concrètes. Mais essayons… et nous verrons que changer de vie nous est pratiquement impossible. Il y faut un acte de Dieu autant qu’un acte de l’homme. Pour décrire l’action de Dieu, Jean Baptiste utilise trois images : la plongée, le vent et le feu.

L’Esprit de Dieu veut nous bousculer comme un vent de tempête dans lequel on est plongé, comme un feu qui brûle et décape toutes nos souillures. Voilà ce que nous offre le sacrement de Pénitence de Noël que nous avons l’occasion de vivre avant les fêtes. Qu’il nous conduise plus avant sur la route du vrai bonheur, sur la chemin de la paix du cœur.