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HOMÉLIE DOMINICALE

Dimanche 25 mars 2018

Dimanche des Rameaux et de la Passion

Homélie du Père Gilbert Adam

(http://www.pere-gilbert-adam.org/)

Jésus qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. »

Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, Les disciples qui entouraient Jésus depuis le début se dispersent ! C’est la grande fête des Rameaux : Ceux qui criaient hier « gloire à Dieu… » crient aujourd’hui : « A mort crucifie le ! » Judas trahit dans un baiser. Un disciple utilise maladroitement son épée. Un autre s’enfuit tout nu. Les paroles citées par Jésus s’accomplissent : « Je frapperai le berger et les brebis seront dispersées. » Lors du procès les faux témoignages se succèdent. La beauté des paroles et du comportement de Jésus tranche avec la conduite de certains juges et des gardes. Nous ne pouvons pas par nous-mêmes, entrer dans un si grand mystère. C’est une grâce que de pouvoir vivre la Passion et la Résurrection de Jésus, il nous faut la demander. Combien de frères et de sœurs condamnés injustement, torturés, bafoués, flagellés, mis à mort, aujourd’hui encore ! Quelquefois ce sont des peuples entiers qui subissent la violence. Jésus a tout récapitulé dans sa Passion. Pour dévoiler l’amour divin qui est plus grand que la haine des hommes, Dieu en Jésus, s’est abaissé. Nous voulons nous aussi accepter d’être abaissé sur le chemin de notre vie, non pour souffrir par masochisme, mais pour devenir riche en Dieu, source de l’amour.

« Jésus s’est abaissé lui-même, en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. » C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, » Combien de pauvres aujourd’hui vivent cette passion ! Dans l’Église, le Corps du Christ, nous venons au secours de nos frères qui n’en peuvent plus. Jésus puisera toute sa force et son ardeur de son Père pour sauver l’humanité et l’introduire dans le cœur : « Vous me laisserez seul et cependant, je ne suis jamais seul : le Père est avec moi. » Les soldats l’emmènent pour le crucifier et ils réquisitionnent, pour porter la croix, un passant, Simon de Cyrène, qui revenait des champs. » Ce mot est si fort, « réquisitionné. » Simon a fait le travail de sa journée, il ne demande rien à personne. Combien de frères et de sœurs, d’une manière qui reste vraiment mystérieuse, sont comme « réquisitionnés » par la nature, par l’épreuve ; Ils sont réquisitionnés pour porter la croix de Jésus, nous essayons de cheminer avec eux, jour après jour, nous voulons les accompagner. Avec Marie nous nous trouvons dans le mystère de Compassion tel que Marie, la Mère de Jésus, a pu le vivre.

« Afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, » et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père. » Les heures se succèdent : neuf heures, midi, trois heures, période des moqueries et du crucifiement. Les injures, les moqueries et les insultes accablent le Sauveur qui est mis au défi de se sauver lui-même. A midi, alors que le soleil devrait briller sur la terre, celle-ci se drape de noir. La terre est plus clairvoyante que les humains, en se voilant la face devant le crime qui est en train d’être commis. Les Saints ont demandé la grâce d’être introduits dans ce Mystère. Ils se sont mis au service des pauvres. Marie est demeurée à l’ombre de la Croix, donnée avec Jésus. Elle a été donnée à Jean, pour que nous puissions soutenir avec elle ce grand combat de Jésus pour la Justice et la Paix. Nous soutenons avec elle le grand combat de Jésus : « Qui est ma mère, qui sont mes frères ? Ce sont ceux qui font la volonté de Dieu. » Quand Simon de Cyrène arrive au sommet du Golgotha, après avoir porté sa croix avec Jésus, il est transformé. Le contact de Jésus crucifié l’a bouleversé et il est totalement changé. Nous sommes aussi transformés par ceux avec lesquels nous entrons en Compassion, avec ceux qui portent la croix de Jésus avec Marie, dans le mystère de la Compassion.

Nous demandons la force de l’Esprit Saint pour tous ceux qui aujourd’hui encore sont réquisitionnés pour porter la croix avec Jésus.



HOMÉLIE DOMINICALE

Le dimanche 7 mai 2017

 4e Dimanche de Pâques

(Homélie du Père Gilbert Adam)

http://www.pere-gilbert-adam.org/

« « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis ».

Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Jésus nous dit comment nous disposer à la nouveauté qu’il vient nous apporter. La parole qu’il nous adresse nous donne d’aller et de venir à notre gré, elle permet à la vie de bouillonner en nous. Il nous suffit de la recevoir et de la laisser rejoindre notre cœur pour qu’elle nous épouse intimement. Les images du pasteur et de la porte nous permettent un discernement pour suivre le bon pasteur et rejeter ce qui n’est pas de Lui. Jésus nous parle simplement avec douceur nous respectant et nous sortant de nous-mêmes. Ce qui nous permait d’avancer, c’est sa voix, la parole incarnée, qui nous appelle par notre nom. Il y a une connivence entre la voix de Dieu et notre cœur dans ses profondeurs, uni à lui. Cette voix, c’est le mystère de l’Esprit Saint qui nous est donné. Nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, mais nous avons été meurtris par le péché de l’origine, alors nous sommes devenus des errants. Malgré cela, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous entendons la voix de notre Père.

« Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers» Jésus parle des bons bergers aimés des brebis, et des mauvais bergers qui se servent eux-mêmes. Jésus livre sa vie pour ses brebis. Les voleurs escaladent les palissades de nuit pour forcer l’enclos. Chaque matin, le berger vient chercher son troupeau, il se place devant lui, il donne à chacune de ses brebis un nom. Le berger conduit son troupeau dans de bons pâturages, à la nuit tombante il le remet à l’abri. Sortir et rentrer est habituel pour le bon pasteur, il donne la pâture aux brebis, il ne laisse pas le peuple affamé et sans espérance. Il nous faut élargir la tente de notre cœur pour que la voix de Dieu retentisse en nous, en ce lieu où Dieu demeure. A l’écoute de cette voix, nous nous découvrons l’enfant bien-aimé de notre Père. La source de son Amour infini jaillit au profond de notre vie. Nous pouvons annoncer cette Bonne Nouvelle à nos frères : Tout ce que Jésus est venu accomplir dans le monde. Nous faisons mémoire de tout ce que Christ a souffert pour nous racheter. Jésus a offert toutes ses souffrances pour ceux qui l’entouraient.

« Jésus employa cette image pour s’adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance ». Jésus Ressuscité étend son règne dans le cœur de ceux qui deviennent croyants. Les temps que nous vivons nous conduisent à entrer plus profondément dans la compréhension du projet de Dieu pour l’humanité. L’amour du cœur de Jésus, uni au cœur du Père, transforme la coupe de violence du monde en coupe de bénédiction. Le sablier de la violence, de la haine et de l’injustice se retourne en vie d’Amour qui descend sur l’humanité. L’humanité peut reprendre une orientation vers Dieu, l’orientation de l’amour, de la miséricorde et de la tendresse. Dieu devient le bien-aimé pour lequel nous sommes faits. Si nous entrons par la porte de son amour, nous annonçons cet amour, c’est la mission de l’Église. L’amour de Dieu répandu dans nos cœurs par le baptême se déverse dans le monde. C’est le don de l’Esprit Saint qui réalise au sein de ce monde des communautés qui témoignent de la tendresse et de l’amour de Dieu.

Nous demandons la grâce d’entendre la voix de Dieu dans notre cœur, qu’elle nous transforme en enfants bien-aimés du Père.