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L’ACTEUR SAMIR SIAD A L’ARSENAL DE METZ

Chers Visiteurs et Amis mosellans, la fin du mois dernier, nous vous annoncions un spectacle donné par Samir Siad dans le cadre des festivités du Jubilé de la cathédrale de Metz (http://stpierredes2nied.free.fr/?p=9303).

Après avoir lu « Comme des pierres vivantes » tiré des Lettres de Saint Pierre, le comédien régala le public venu nombreux, en interprétant avec brio « Nos amis les Saints », une pièce faisant revivre  la conférence que Georges Bernanos prononça à Tunis pour les Petites sœurs de Charles de Foucauld, le 4 avril 1947, soit un an avant sa mort.

L’équipe de était là pour saisir cette prestation inattendue et inoubliable:



HOMÉLIE DOMINICALE

Homélie du père Charles André Sohier, prêtre ermite.

L’image de la paille et la poutre dans l’œil est surprenante, Cela a fait dire à certains biblistes que le mot grec des évangiles (ophtalmos) a peut-être été une erreur de traduction de l’araméen, la langue parlée par Jésus. En araméen ( en hébreu aussi) le mot ayin signifie œil en sens premier, mais aussi source ou puits en sens second. Une paille (et surtout une poutre) obstrue plus aisément un puits… qu’un œil.

Mais peu importe, le sens profond de cette métaphore est le même dans les deux cas. Quelles sont cette paille, cette poutre qui brouillent notre œil ou notre puits ? C’est ce qui nous empêche de nous voir nous-mêmes, de discerner Dieu ou de regarder nos frères et sœurs, en vérité.

Si une poutre intérieure nous cache la source profonde du Christ agissant au fond de notre cœur, nous pouvons trop vite mal nous regarder : soit en nous enorgueillissant, soit – plus souvent – en nous méprisant. A la fin de son « Journal d’un curé de campagne », Georges Bernanos fait dire à son jeune prêtre :  «« Il est plus facile que l’on croit de se haïr. La grâce est de s’oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même, comme n’importe lequel des membres de Jésus -Christ. »

Mais pour nous voir nous-mêmes dans l’humilité, c’est-à-dire dans la vérité vraie, il faut regarder ou plutôt nous laisser regarder par le Christ. Il m’aime infiniment, fidèlement, comme je suis. Il t’aime , toi, ma sœur, mon frère, de manière unique, comme tu es. « L’amour seul est digne de foi » selon le beau titre d’un livre du théologien suisse Hans-Urs von Balthasar. Seul l’Amour qu’est Dieu nous guérit du mal de ne pas aimer et de ne pas être aimé. Au plus profond de notre être, par la prière, nous pouvons rejoindre la présence de la Trinité qui qui nous habite de sa présence. Créés à l’image du Fils, nous sommes transformés par cette bonté et cette miséricorde qui nous configure au Christ. Sachons lui rendre grâce avec le psaume de ce dimanche : « qu’il est bon… d’annoncer dès le matin ton amour ! »

Réconciliés avec nous-mêmes, purifiés par l’Esprit-Saint, nous porterons du fruit (1ère lecture), nous participerons activement au travail de résurrection du Christ (2e lecture). Sans stigmatiser les poutres de nos frères ou sœurs, laissons la bienveillance et le débordement du Christ passer à travers nous. Passons plus de temps à nous étonner devant les merveilles que Dieu fait dans le monde, chez les autres et en nous avant de déplorer le mal ou la médiocrité.

Ne nous laissons pas non plus nos pailles et nos poutres nous accabler ni les fossés où nous chutons par moment. Devenons découvreurs de source, guetteurs de l’aube qui lève, en nous laissant guider par l’Esprit-Saint et la parole des Écritures.