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LA CONVERSION COMME CHANGEMENT RADICAL

Chers visiteurs, nous vous proposons aujourd’hui cette excellente étude de Michael Pakaluk, dénichée pour vous sur 

et traduite d’un texte publié sur  _____

Michael Pakaluk, spécialiste d’Aristote et membre ordinaire de l’Académie pontificale Saint-Thomas d’Aquin, est professeur à la Busch School of Business and Economics de la Catholic University of America.

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Pouvons-nous espérer que tous les hommes soient sauvés ?

Il y a trente ans, un grand théologien posait déjà la question de la même manière. Mais il ne la formulait pas dans ce que les grammairiens appellent le mode indicatif – «  que tous seront sauvés  » – puisque, insistait-t-il, il ne parlait pas d’un fait, ni d’une doctrine. Au lieu de cela, il a employé le subjonctif (en grec, on dirait le mode optatif, le mode de «  l’espérance  »), parce qu’il parlait d’une perspective ou d’une attitude.

Appliquez maintenant la question à vous-même. Espérez-vous être sauvé ? La réponse est facile : chacun de nous le désire et dira «  bien sûr  », à moins que nous ne cédions à ce sombre désespoir qui nous ferme même à la miséricorde de Dieu, le «  péché impardonnable  ».

Revenez à l’indicatif. Serez-vous sauvé ? La réponse à cette question est tout aussi facile : toute personne sensée dira «  je ne sais pas  » – c’est l’enseignement de l’Église (CEC, n. 2016). Chacun de nous a besoin de «  la grâce de la persévérance finale  » et nous devons prier pour cela. Penser que nous savons que nous sommes sauvés est une présomption fausse et dangereuse qui nous met au péril de notre perte.

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PAUL, APÔTRE DU CHRIST (LE FILM)

Chers visiteurs, nous vous l’avions annoncé le film APÔTRE DU CHRIST, distribué par  avec James Faulkner, Jim Caviezel et Olivier Martinez sort sur plus de 60 écrans en France, dont le Kinépolis de Metz, aujourd’hui 2 mai.

 Gérard Leclerc a vu et apprécié ce film. Voici ses impressions recueillies par 

  • Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans ce film ? : Gérard Leclerc : Ce qui m’a retenu essentiellement c’est la tentative de reconstitution historique des derniers jours de saint Paul avec les grands moyens cinématographiques des Américains. Forcément un peu romancée, elle n’en est pas moins très proche du Nouveau Testament et de ce qu’on peut imaginer de la Rome de Néron. Contrairement à certaines tentatives analogues relativement récentes – je ne parle même pas des péplums –, il n’y a pas d’outrances dans les représentations, mais la volonté d’être au plus près de la personnalité de l’apôtre et de son entourage. La plupart des paroles mises dans la bouche de Paul et même celle de Luc correspondent à des citations des épîtres et des Actes des apôtres. Pour le réalisateur, il s’agissait d’abord de se concentrer sur la personnalité de celui qui s’était converti sur le chemin de Damas et qui ne cherchait qu’à prêcher Jésus, mort sur la croix et ressuscité. 
  • De l’aveu même du producteur du film, Terence Berden, la vie de Paul est presque impossible à adapter tant elle est riche… Le parti pris est donc de partir des derniers jours de Paul à Rome avec quelques retours en arrière sur sa vie. Du coup, le film passe-t-il à côté de son sujet ? : Non car, encore une fois, il n’invente pas un roman, ne cherche pas à tromper le spectateur par des subterfuges scénaristiques. On a mis tous les moyens au service d’une représentation d’un personnage de l’histoire à propos de qui on ne veut pas gloser, mais que l’on veut faire apparaître dans sa plus authentique réalité et son rayonnement singulier. De ce point de vue, le film est très différent de celui que j’ai vu récemment sur Marie Madeleine (cf. France Catholique n°3580), aux qualités artistiques indéniables mais qui consistait trop à mon goût en une reconstruction assez arbitraire de sa biographie, en mettant dans sa bouche des propos qui se voulaient très spirituels mais avec quelque chose qui m’a semblé finalement très artificiel. Ici, le parti pris de s’en tenir aux derniers jours de l’apôtre est parfaitement soutenable, car il permet un point de vue synthétique qui concentre l’essentiel du témoignage et du message de Paul. Si le cinéaste avait voulu raconter toute la vie de l’apôtre, avec toutes les étapes de son épopée missionnaire, il aurait fallu déployer d’autres moyens beaucoup plus considérables mais au risque de perdre l’attention du spectateur. En limitant son ambition, cette œuvre a réussi à donner un sentiment d’intériorité en donnant beaucoup à méditer plutôt que de chercher à éblouir à travers une reconstruction plus ambitieuse.

    Lire la suite de l’interview sur :

    https://www.france-catholique.fr/Paul-apotre-du-Christ-22435.html?utm_campaign=Emailing+du+mer.+02%2f05%2f2018+%c3%a0+11%3a32%3a59&utm_content=Alfie&utm_medium=Emailing+via+Message+Business&utm_source=Message+Business&utm_term=Soci%c3%a9t%c3%a9+de+Presse+France+Catholique

 



UN CHRISTIANISME SANS DOGMES N’A PAS D’INTÉRÊT

Chers visiteurs,

Nous vous proposons cette intéressante chronique de Gérard Leclerc, diffusé sur https://www.france-catholique.fr/

Comment annoncer l’Évangile aujourd’hui ?

La question n’est pas nouvelle, mais elle acquiert une importance singulière dans une société qui a perdu toute culture chrétienne, celle qui baignait hier les générations précédentes. Au tournant des années soixante, lorsque, comme l’explique si bien Guillaume Cuchet, « notre monde a cessé d’être chrétien » [1], toute la pastorale avait été modifiée, afin de gommer l’aspect rébarbatif que pouvait revêtir une catéchèse perçue comme « rigide ». Mais ainsi, il y avait un risque d’abandonner des aspects essentiels de la foi, concernant par exemple les fins dernières, au profit d’un style qui se voulait plus en phase avec la mentalité contemporaine. L’adaptation ne fut pas toujours des plus heureuses, comme le montre Jean-Pierre Le Goff dans le magnifique essai d’ethnographie contemporaine qu’il vient de publier [2]. Du rébarbatif d’hier qu’il avait mal supporté, on passait à un style jeuniste un peu démagogique, qui faisait bon marché de l’accès au cœur du mystère chrétien. Il pouvait y avoir un moment où la sensibilité adolescente était touchée par une proximité qui privilégiait l’affectif et les modes du moment. Mais au terme, on n’avait pas appris grand-chose et le manque de consistance doctrinale laissait la plupart insatisfaits.

Depuis lors, il y a eu de sérieuses mises au point, notamment à propos de la catéchèse. Mais il subsiste souvent un certain flottement, qui apparaît encore lorsqu’on fait compliment à tel prédicateur de ne pas être « un dogmatique ». Sans doute, le mot peut prêter à confusion avec un usage qui a peu à voir avec ce que la théologie entend par là. Il ne faut pas avoir peur de l’affirmer : un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt, il a tout risque de s’effondrer dans une sentimentalité sans consistance. C’est pour le coup que l’on « vide les églises ». Guillaume Cuchet n’a pas tort d’établir une relation étroite entre le décrochage des années soixante et l’abandon de la prédication des fins dernières.

C’est pourquoi il importe de revenir à l’essentiel. Ainsi que l’écrivait le cardinal de Lubac : « Le chrétien qui ne fait pas confiance à la fécondité de la vérité révélée, qui ne consent à s’y intéresser que dans la mesure où il en reçoit d’avance le bienfait, qui n’accepte pas de se laisser saisir et modeler par elle, celui-là ne sait pas de quelle lumière et de quelle force il se prive. » Et d’ajouter : « Si, au lieu de s’engluer dans le misérable masochisme où tant de prophètes à rebours s’acharnent à les plonger, les chrétiens se décidaient à croire – je veux dire, à faire confiance à leur foi – cette foi ferait d’eux aujourd’hui même, en vérité, l’âme du monde. [3] » Et les églises loin de se vider, deviendraient trop petites, car on y apprendrait l’extraordinaire nouvelle d’un Amour qui sauve.

[1] Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien, Seuil.

[2] Jean-Pierre Le Goff, La France d’hier, Stock.

[3] Henri de Lubac, La foi chrétienne, Aubier.