NOS PRÊTRES ONT BESOINS DE NOTRE SOUTIEN

Chers visiteurs, aidons nos prêtres, en particulier nos jeunes prêtres.

Voici un article de 

traitant de ce sujet.

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 « Paul a été ordonné le 30 juin dernier. Un jeune prêtre, quelle joie ! Après s’être penchées au-dessus du berceau pour admirer le nouveau-né au sacerdoce, les fées ont commencé à s’en disputer la garde. Tombant à genoux devant lui, la fée Clochette lui a demandé, dans un même élan, de la bénir et de rejoindre illico presto son groupe de prière en mal d’aumônier.

Puis c’est la fée Claudette qui lui a glissé un mot sur son groupe de réflexion, sans prêtre on ne réfléchit pas si bien, vous savez c’que c’est. Après Claudette, il y a eu les scouts, le groupe de louange et deux ou trois autres brebis en mal de pasteur, toutes attendries par le nouveau-né rayonnant dans sa chasuble immaculée. Attendries, mais pragmatiques : premier arrivé premier servi, il faut se placer tant que l’agenda du nouveau prêtre n’est pas totalement saturé…

Ils sont tout neufs, tout beaux, pleins d’allant et d’amour du Bon Dieu. Appelés, choisis avec soin par le Père, ils donnent leur vie pour nous donner Jésus. Nous leur en sommes infiniment reconnaissants, mais nous ne le manifestons pas assez. Avant de dire « S’il vous plaît », apprenons à dire « Merci ».

« Un prêtre, ça ne s’use que quand on ne s’en sert pas », dit-on parfois. Moui. « Ça » s’use aussi quand on s’en sert trop ou qu’on s’en sert mal. On leur en demande toujours plus, surtout aux jeunes prêtres : on les veut partout, on les fait cavaler d’une église à l’autre, d’un groupe à l’autre, d’une réunion à l’autre, en leur expliquant que leur prédécesseur, le Père Clus, y arrivait bien, lui. Qu’on les noie sous les conseils (ils sont un peu jeunots, on va les aider) ou qu’on les hisse sur un piédestal, on leur met une pression incroyable !

Quand l’un ou l’autre « pète un plomb », on s’étonne, on se récrie, on se désole, malheureusement trop tard. Que d’injonctions inconscientes de perfection, de rectitude, d’efficacité… Parce qu’on attend beaucoup d’eux, on les écrase, de sorte que, lorsque d’aventure ils trébuchent, ils n’arrivent pas toujours à se relever.

Nous sommes parfois comme des ânes – ah non, on dit des « âmes », mille excuses – assoiffé(e)s qui braient pour avoir de l’eau fraîche et boivent, boivent, boivent sans se préoccuper de l’état de la source. Cessons de considérer nos prêtres comme des distributeurs gratuits de sacrement et comme les grands GO de nos sacro-saintes réunions. Plutôt que d’en demander toujours plus, aidons-les à se donner toujours mieux.

La jeunesse est une qualité qui passe avec le temps. Quand ils seront vieux, nos jeunes prêtres porteront une fécondité différente. Les aimerons-nous moins pour autant ? ! L’arbre de demain dépend en partie de la manière dont la jeune pousse aura été traitée. Plantée dans un terreau nourrissant, elle deviendra, comme la graine de moutarde, une plante féconde et pleine de vigueur.

Si on l’épuise avant qu’elle ait fait ses racines, elle ne passera pas les périodes de grand vent ou de sécheresse. Accueillons, préservons, soutenons nos jeunes pousses, aidons-les à rester centrés sur l’essentiel et à devenir saints. Rendons grâce pour ce qu’ils sont, pour ce qu’ils nous donnent, pour ce qu’ils nous demandent. Gardons-les bien au chaud dans notre prière et notre amitié concrète. Oui, le prêtre est « quelque chose de grand », disait le saint Curé d’Ars, mais c’est aussi « quelque chose » de bien fragile.

Soyons vigilants, il est bon, parfois, que les brebis prennent soin du berger.