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90ème JOURNEE MISSIONNAIRE MONDIALE – MESSAGE DU PAPE FRANCOIS

2016_07_23_logo-vaticanMessage du pape François pour la 90ème Journée Missionnaire Mondiale dimanche 23 octobre 2016

Chers frères et sœurs, Le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, que l’Église vit actuellement, offre également une lumière particulière à la Journée missionnaire mondiale 2016. Il nous invite à considérer la mission ad gentes comme une grande, immense œuvre de miséricorde tant spirituelle que matérielle. En effet, au cours de cette Journée missionnaire mondiale, nous sommes tous invités à “sortir”, en tant que disciples missionnaires, chacun mettant au service des autres ses propres talents, sa propre créativité, sa propre sagesse et sa propre expérience en ce qui concerne l’annonce du message de la tendresse et de la compassion de Dieu à l’ensemble de la famille humaine.

Sur la base du mandat missionnaire, l’Église prend soin de ceux qui ne connaissent pas l’Évangile, parce qu’elle désire que tous soient sauvés et arrivent à faire l’expérience de l’amour du Seigneur. Elle « a pour mission d’annoncer la miséricorde de Dieu, cœur battant de l’Évangile » (Bulle Misericordiae Vultus, n.12) et de la proclamer dans tous les coins de la terre, jusqu’à atteindre tout homme, femme, personne âgée, jeune et enfant.

La miséricorde est source de joie intime pour le cœur du Père lorsqu’Il rencontre toute créature humaine. Depuis le début, Il s’adresse avec amour même aux plus fragiles, parce que sa grandeur et sa puissance se révèlent justement dans la capacité de s’identifier avec les petits, les exclus, les opprimés (cf. Dt 4,31; Ps 86,15; 103,8; 111,4). Il est le Dieu bienveillant, attentif, fidèle. Il se fait proche de ceux qui sont dans le besoin pour être proche de tous, en particulier des pauvres. Il s’implique avec tendresse dans la réalité humaine comme le feraient un père et une mère dans la vie de leurs enfants (cf. Jr 31,20). Le terme utilisé dans la Bible pour exprimer la miséricorde renvoie au sein maternel et par suite à l’amour d’une mère envers ses enfants, ces enfants qu’elle aimera toujours, en toute circonstance et quoi qu’il arrive parce qu’ils sont fruits de son sein. Il s’agit là également d’un aspect essentiel de l’amour que Dieu nourrit envers tous ses enfants, en particulier envers les membres du peuple qu’Il a généré et qu’Il veut élever et éduquer. Face à leurs fragilités et à leurs infidélités, son cœur s’émeut et frémit de compassion (cf. Os 11,8) et cependant Il est miséricordieux envers tous, son amour est pour tous les peuples et sa tendresse s’étend à toutes les créatures (cf. Ps 144,8-9).

La miséricorde trouve sa manifestation la plus haute et la plus accomplie dans le Verbe incarné. Il révèle le visage du Père riche en miséricorde, il « en parle et l’explique à l’aide d’images et de paraboles, mais surtout il l’incarne et la personnifie » (Jean-Paul II, Enc. Dives in misericordia, n. 2). En accueillant et en suivant Jésus par l’intermédiaire de l’Évangile et des Sacrements, sous l’action de l’Esprit Saint, nous pouvons devenir miséricordieux comme notre Père céleste, en apprenant à aimer comme Il nous aime et en faisant de notre vie un don gratuit, un signe de Sa bonté (cf. Bulle Misericordiae Vultus, n. 3). L’Église en premier lieu, au milieu de l’humanité, est la communauté qui vit de la miséricorde du Christ. Elle se sent toujours regardée et choisie par Lui avec un amour miséricordieux et de cet amour, elle tire le style de son mandat, elle vit de lui et elle le fait connaître aux peuples dans un dialogue respectueux avec chaque culture et conviction religieuse.

De cet amour de miséricorde rendent témoignage, comme aux premiers temps de l’expérience ecclésiale, de nombreux hommes et femmes de tout âge et de toute condition. La considérable et croissante présence féminine au sein du monde missionnaire, à côté de celle des hommes, constitue un signe éloquent de l’amour maternel de Dieu. Les femmes, laïques ou consacrées, et aujourd’hui également de nombreuses familles, réalisent leur vocation missionnaire sous des formes variées : de l’annonce directe de l’Évangile au service caritatif. À côté de l’œuvre évangélisatrice et sacramentelle des missionnaires, les femmes et les familles comprennent souvent de manière plus adéquate les problèmes des personnes et savent les affronter de manière opportune et parfois inédite, en prenant soin de la vie, en accordant une attention particulière aux personnes plutôt qu’aux structures et, en mettant en jeu toutes les ressources humaines et spirituelles dans la construction de l’harmonie, des relations, de la paix, de la solidarité, du dialogue, de la collaboration et de la fraternité, tant dans le cadre des rapports interpersonnels que dans celui plus vaste de la vie sociale et culturelle et en particulier du soin des pauvres.

En de nombreux lieux, l’Évangélisation est lancée au travers de l’activité éducative, à laquelle l’œuvre missionnaire consacre engagement et temps, comme le vigneron miséricordieux de l’Évangile (cf. Lc 13,7-9; Jn 15,1), avec la patience d’attendre les fruits après des années de lente formation. Sont ainsi suscitées des personnes capables d’évangéliser et de faire arriver l’Évangile où l’on ne s’attendrait pas à le voir réalisé. L’Église peut être appelée « mère » également pour ceux qui pourront arriver à l’avenir à la foi au Christ. Je souhaite donc que le saint peuple de Dieu exerce le service maternel de la miséricorde, qui aide tant les peuples qui ne Le connaissent pas encore à rencontrer et à aimer le Seigneur. La foi en effet est un don de Dieu et non pas le fruit du prosélytisme. Elle grandit cependant grâce à la foi et à la charité des évangélisateurs qui sont témoins du Christ. En se rendant sur les chemins du monde, il est demandé aux disciples de Jésus cet amour qui ne mesure pas mais qui tend plutôt à avoir envers tous la même mesure que celle du Seigneur. Nous annonçons le don le plus beau et le plus grand qu’Il nous a fait : sa vie et son amour.

Chaque peuple et chaque culture ont le droit de recevoir le message du salut qui est don de Dieu pour tous. Cela est d’autant plus nécessaire si nous considérons combien d’injustices, de guerres, de crises humanitaires attendent aujourd’hui de trouver une solution. Les missionnaires savent par expérience que l’Évangile du pardon et de la miséricorde peut apporter la joie et la réconciliation, la justice et la paix. Le mandat de l’Évangile, « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28,19-20) ne s’est pas achevé. Au contraire, il nous engage tous, dans les scénarios présents et les défis actuels, à nous sentir appelés à une “sortie” missionnaire renouvelée, ainsi que je l’indiquais également dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium : « Tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile » (n. 20).

En cette Année jubilaire a lieu le 90ème anniversaire de la Journée missionnaire mondiale, promue par l’Œuvre pontificale de la Propagation de la Foi et approuvée par le Pape Pie XI en 1926. J’estime donc opportun de rappeler les sages indications de mes Prédécesseurs, lesquels disposèrent qu’à cette Œuvre soient destinées toutes les offrandes que chaque diocèse, paroisse, communauté religieuse, association et mouvement ecclésial, de toutes les parties du monde, pourraient recueillir pour secourir les communautés chrétiennes ayant besoin d’aide et pour donner de l’élan à l’annonce de l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre. Aujourd’hui encore, ne nous dérobons pas à ce geste de communion ecclésiale missionnaire. Ne fermons pas notre cœur sur nos préoccupations particulières mais élargissons-le aux horizons de toute l’humanité.

Que la Très Sainte Vierge Marie, icône sublime de l’humanité rachetée, modèle missionnaire pour l’Église, nous enseigne à tous, hommes, femmes et familles, à susciter et à protéger en tout lieu la présence vivante et mystérieuse du Seigneur ressuscité qui renouvelle et remplit de joie miséricordieuse les relations entre les personnes, les cultures et les peuples.

Du Vatican, le 15 mai 2016, Solennité de la Pentecôte



LE PAPE FRANCOIS – LE FILM

Qui se cache derrière le Pape François? Ana, jeune journaliste espagnole, est envoyée au Vatican pour couvrir le conclave de 2005. Elle fait alors la connaissance du Cardinal Jorge Mario Bergoglio, évêque de Buenos Aires, méconnu du grand public et outsider de l’élection. Se liant d’amitié, elle apprend à mieux connaitre la vie d’un homme humble et atypique qui a voué sa vie aux luttes contre la dictature, la pauvreté, la drogue, l’esclavagisme moderne. Elle découvre petit à petit le parcours incroyable, depuis son enfance jusqu’à son élection de 2013, de celui qu’on appelle désormais le Pape François.

Projection en France, à partir du 28 septembre 2016



HOMELIE DU PAPE FRANCOIS

Homélie du pape François lors de la messe de canonisation de sœur Teresa, dimanche 4 septembre 2016

L’amour gratuit et libre de sainte Teresa de Calcutta (texte complet)

« Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » (Sg 9, 13).

Cette interrogation du livre de la Sagesse, que nous avons écoutée dans la première lecture, nous présente notre vie comme un mystère, dont la clef d’interprétation n’est pas en notre possession. Les protagonistes de l’histoire sont toujours deux : Dieu d’une part et les hommes de l’autre. Nous avons la tâche de percevoir l’appel de Dieu et, ensuite, d’accueillir sa volonté. Mais pour l’accueillir sans hésitation, demandons-nous : quelle est la volonté de Dieu ?

Dans le même passage du livre de la Sagesse, nous trouvons la réponse : « C’est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît » (v. 18). Pour authentifier l’appel de Dieu, nous devons nous demander et comprendre ce qui lui plaît. Bien souvent, les prophètes annoncent ce qui plaît au Seigneur. Leur message trouve une admirable synthèse dans l’expression : « C’est la miséricorde que je veux et non des sacrifices » (Os 6, 6 ; Mt 9, 13). Toute œuvre de miséricorde plaît à Dieu, parce que dans le frère que nous aidons nous reconnaissons le visage de Dieu que personne ne peut voir (cf. Jn 1, 18). Et chaque fois que nous nous penchons sur les besoins de nos frères, nous donnons à manger et à boire à Jésus ; nous vêtons, nous soutenons et nous visitons le Fils de Dieu (cf. Mt 25, 40). En somme, nous touchons la chair du Christ.

Nous sommes donc appelés à traduire dans le concret ce que nous invoquons dans la prière et professons dans la foi. Il n’y a pas d’alternative à la charité : ceux qui se mettent au service de leurs frères, même sans le savoir, sont ceux qui aiment Dieu (cf. 1Jn3, 16-18 ; Jc 2, 14-18). La vie chrétienne, cependant, n’est pas une simple aide qui est fournie dans le temps du besoin. S’il en était ainsi, ce serait certes un beau sentiment de solidarité humaine qui suscite un bénéfice immédiat, mais qui serait stérile, parce que sans racines. L’engagement que le Seigneur demande, au contraire, est l’engagement d’une vocation à la charité par laquelle tout disciple du Christ met sa propre vie à son service, pour grandir chaque jour dans l’amour.

Nous avons écouté dans l’Évangile que « de grandes foules faisaient route avec Jésus » (Lc 14, 25). Aujourd’hui, ces « grandes foules » sont représentées par le vaste monde du volontariat, ici réuni à l’occasion du Jubilé de la Miséricorde. Vous êtes cette foule qui suit le Maître et qui rend visible son amour concret pour chaque personne. Je vous répète les paroles de l’apôtre Paul : « Ta charité m’a déjà apporté de joie et de réconfort, car grâce à toi…, les cœurs des fidèles ont trouvé du repos » (Phm 7). Que de cœurs les volontaires réconfortent ! Que de mains ils soutiennent ! Que de larmes ils essuient ! Que d’amour mis dans le service caché, humble et désintéressé ! Ce service louable manifeste la foi  – manifeste la foi – et exprime la miséricorde du Père qui se fait proche de ceux qui sont dans le besoin.

Suivre Jésus est un engagement sérieux et en même temps joyeux ; cela demande radicalité et courage pour reconnaître le divin Maître dans le plus pauvre ainsi que dans le marginalisé de la vie et pour se mettre à son service. C’est pourquoi, les volontaires qui, par amour pour Jésus, servent les derniers et les démunis n’attendent aucune reconnaissance ni aucune gratification, mais renoncent à tout cela parce qu’ils ont découvert l’amour authentique. Et chacun de nous peut dire : ‘‘Comme le Seigneur est venu vers moi et s’est penché sur moi en temps de besoin, de la même manière moi aussi je vais vers lui et je me penche sur ceux qui ont perdu la foi ou vivent comme si Dieu n’existait pas, sur les jeunes sans valeurs et sans idéaux, sur les familles en crise, sur les malades et les détenus, sur les réfugiés et les migrants, sur les faibles et sur ceux qui sont sans défense corporellement et spirituellement, sur les mineurs abandonnés à eux-mêmes, ainsi que sur les personnes âgées laissées seules. Partout où il y a une main tendue qui demande une aide pour se remettre debout, doit se percevoir notre présence ainsi que la présence de l’Église qui soutient et donne espérance’’. Et cela, il faut le faire avec la mémoire vivante de la main du Seigneur tendue sur moi quand j’étais à terre.

Mère Teresa, tout au long de son existence, a été une généreuse dispensatrice de la miséricorde divine, en se rendant disponible à travers l’accueil et la défense de la vie humaine, la vie dans le sein maternel comme la vie abandonnée et rejetée.  Elle s’est dépensée dans la défense de la vie, en proclamant sans relâche que « celui qui n’est pas encore né est le plus faible, le plus petit, le plus misérable ». Elle s’est penchée sur les personnes abattues qu’on laisse mourir au bord des routes, en reconnaissant la dignité que Dieu leur a donnée ; elle a fait entendre sa voix aux puissants de la terre, afin qu’ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes – face aux crimes – de la pauvreté qu’ils ont créée eux-mêmes. La miséricorde a été pour elle le ‘‘sel’’ qui donnait de la saveur à chacune de ses œuvres, et la ‘‘lumière’’ qui éclairait les ténèbres de ceux qui n’avaient même plus de larmes pour pleurer leur pauvreté et leur souffrance.

Sa mission dans les périphéries des villes et dans les périphéries existentielles perdure de nos jours comme un témoignage éloquent de la proximité de Dieu aux pauvres parmi les pauvres. Aujourd’hui, je remets cette figure emblématique de femme et de consacrée au monde du volontariat : qu’elle soit votre modèle de sainteté ! Je crois qu’il nous sera un peu difficile de l’appeler sainte Teresa ; sa sainteté nous est si proche, si tendre et si féconde que spontanément nous continuerons de lui dire : ‘‘Mère Teresa’’. Que cet infatigable artisan de miséricorde nous aide à comprendre toujours mieux que notre unique critère d’action est l’amour gratuit, libre de toute idéologie et de tout lien et offert à tous sans distinction de langue, de culture, de race ou de religion. Mère Teresa aimait dire : « Je ne parle peut-être pas leur langue, mais je peux sourire ». Portons son sourire le dans le cœur et offrons-le à ceux que nous rencontrons sur notre chemin, surtout à ceux qui souffrent. Nous ouvrirons ainsi des horizons de joie et d’espérance à tant de personnes découragées, qui ont besoin aussi bien de compréhension que de tendresse.



LA MISERICORDE N’EST PAS UN MOT ABSTRAIT

La miséricorde ne doit pas rester un « mot abstrait », prévient le pape

À l’occasion de l’audience jubilaire jeudi 30 juin au Vatican, la dernière avant la pause estivale, le pape François a rappelé que la miséricorde n’était pas « un mot abstrait, mais un style de vie »…/…

Le pape François à l’audience générale, 15 juin 2016

Dans sa catéchèse, prononcée devant près de 15 000 personnes, le pape a proposé un « sérieux » examen de conscience aux fidèles. « La miséricorde n’est pas un mot abstrait mais un style de vie » que « je choisis » et qui requiert des actions concrètes, a-t-il soutenu. 

« La miséricorde a des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et des mains pour réconforter. » Quand on passe sans voir, l’indifférence nous rend hypocrite, et « sans nous rendre compte, cela débouche sur une forme de léthargie spirituelle qui rend l’âme insensible et la vie stérile ».

« Celui qui a expérimenté la miséricorde du Père ne peut rester insensible face aux nécessités de ses frères. L’enseignement de Jésus ne propose pas de voie de fuite. On ne peut pas tergiverser devant une personne qui a faim, il fut lui donner à manger. » a poursuivi le pape. Il faut voir Jésus dans l’affamé, le prisonnier, le malade, la personne dévêtue et dans celui qui sans travail doit nourrir sa famille, a-t-il ajouté. « Pourquoi doit-on le faire ? Parce que c’est ainsi que Jésus nous regarde. »

En raison des changements dus à la mondialisation, certaines pauvretés matérielles et spirituelles se sont multipliées, a constaté le pape François. Il convient selon lui de « faire place à l’imagination de la charité » pour identifier de nouvelles modalités opératives, capable de les soulager.

Quatre jours après son retour d’Arménie, le pape François est également revenu sur ce voyage accompli « en pèlerin de fraternité et de paix ». Il a aussi affirmé qu’à l’occasion du voyage qu’il effectuera du 30 septembre au 2 octobre en Géorgie et en Azerbaïdjan trois mois plus tard, il continuerait à « encourager l’espérance et les chemins de la paix » dans la région du Caucase. Il compte y « valoriser les antiques racines chrétiennes présentes sur ces terres, toujours en esprit de dialogue, avec les autres religions et cultures ».

(Extrait de I.Media et Radio Vatican, du 30/06/2016)

 



PROJET FRATELLO 2016 – LE PAPA FRANCOIS AVEC LES PAUVRES

A l’occasion du Jubilé de la Miséricorde, le Pape François invite à Rome 6000 personnes en situation de précarité du 11 au 13 novembre 2016. Elles viendront de toute l’Europe !

 C’est l’association Fratello qui organise d’arrache-pied cet événement pour que ces hommes et ces femmes de la rue se sentent membres de l’Église, reconnus, aimés ; pour qu’ils retrouvent, concrètement, leur dignité d’homme et de femme mais aussi de fils et de fille de Dieu devant le monde entier.

 Qui est Fratello ?

Fratello est une association qui organise et anime des évènements avec et pour des personnes en situation d’exclusion, en partenariat avec les associations qui les accompagnent 

Pour répondre à l’invitation du pape et aider Fratello, cliquez sur le lien suivant :

http://fratello2016.org/

 



DEUX FUTURS SAINTS FRANCAIS

Lundi  20 juin 2016, lors d’un consistoire (1) ordinaire public, le Pape François a annoncé  que cinq nouveaux saints seront canonisés le dimanche 16 octobre 2016. Parmi eux, les Français Salomon Leclercq (1745-1792) et Elisabeth de la Sainte Trinité (1880-1906).

(1) Un consistoire est une assemblée de cardinaux convoquée librement par le Pape .

Salomon Leclercq

2016_06_22_Salomon LeclercEducateur membre des frères des écoles chrétiennes, il est mort en martyr pour avoir refusé de prêter le serment de constitution civile du clergé qui, après le renversement de la monarchie, donnait à l’État le contrôle sur l’Église de France. Le religieux vécut dans la clandestinité à Paris avant d’être arrêté en août 1792 et enfermé à la prison des Carmes où, avec 190 autres ecclésiastiques, il fut sauvagement tué à coups d’épée lors des massacres de septembre. Il a été béatifié en 1926 par le Pape Pie IX.

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Elisabeth de la Sainte Trinité

2016_06_22_Elisabeth de la Ste TrinitéEst une carmélite française emportée à l’âge de 26 ans par une grave maladie. Elisabeth de la Sainte Trinité avait voulu faire de sa vie une louange de gloire à Dieu et avait choisi de s’abandonner à l’amour trinitaire. Elle développa une doctrine centrée sur l’habitation de Dieu dans la personne humaine. En 1960, le grand théologien suisse Hans Urs von Balthasar avait salué «la structure de son univers spirituel, le contenu et le style de sa pensée théologique d’une densité et d’une consistance sans défaut (2)». Elle a été béatifiée par le Pape Saint Jean-Paul Il le 25 novembre 1984.

(2)http://www.laprocure.com/doctrine-spirituelle-elisabeth-trinite-michel-marie-philipon/9782220058191.html



UNE VISITE POUR AGIR ENSEMBLE

Vendredi 10 juin 2016, le pape a accueilli une délégation de la Communion mondiale des Églises réformées. Une telle délégation s’était déjà rendue au Vatican, il y a dix ans, au début du pontificat de Benoît XVI. Les églises réformées représentent quelque 80 millions de chrétiens, selon les chiffres de Radio Vatican en allemand.

2014_06_14_Eglise réformée et Catholiques« Dans cette communion spirituelle, les catholiques et les chrétiens réformés peuvent chercher à grandir ensemble afin de mieux servir le Seigneur », a déclaré le pape : «cette rencontre constitue un pas supplémentaire du chemin qui caractérise le mouvement œcuménique, un chemin béni et rempli d’espérance »…/…

Le pape a diagnostiqué dans le monde actuel une «une désertification spirituelle », c’est pourquoi « les communautés chrétiennes …/… sont appelées à recevoir et à raviver la grâce de Dieu pour surmonter l’égocentrisme et être ouvertes à la mission. La foi ne peut pas être communiquée si elle est pratiquée en dehors de la vie, dans l’isolement et dans les groupes fermés et séparés ».

Le pape a hautement apprécié le rapport final de la quatrième phase du dialogue théologique entre la Communion mondiale des Églises réformées et le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, qui traite de la justification et de la sacramentalité. « Notre foi en Jésus nous pousse à vivre la charité par des gestes concrets, capables d’influencer notre mode de vie, nos relations et le monde qui nous entoure », a-t-il dit : « Sur la base d’un accord sur la doctrine de la justification, il y a de nombreux domaines dans lesquels les chrétiens réformés et les catholiques peuvent travailler ensemble pour témoigner de l’amour miséricordieux de Dieu. »

Le pape a exprimé son espoir que cette rencontre soit « un signe efficace de notre résolution de cheminer ensemble vers la pleine unité » et « qu’elle encourage toutes les communautés réformées et catholiques à continuer à travailler ensemble pour apporter la joie de l’Évangile aux hommes et aux femmes de notre temps ».

Article extrait du site ZENIT https://fr.zenit.org/articles/communion-mondiale-des-eglises-reformees-la-fraternite-retrouvee/



PAPE FRANCOIS : « LA PRIERE DU CŒUR, C’EST LA BATTERIE DU CHRETIEN »

Le pape François a commenté l’image du sel et de la lumière employée par Jésus, dans son homélie du mardi 7 juin prononcée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican.

2016_06_08_Homélie Pape François

L’Évangile de saint Matthieu donne « une définition chrétienne, estime le pape: le chrétien doit être sel et lumière. Le sel donne du goût, conserve, et la lumière illumine ». «Quelle est l’huile du chrétien? Quelle est la batterie du chrétien pour faire de la lumière? S’interroge le pape. Simplement, la prière. »

«Vous pouvez faire tant de choses, affirme le pape, tant d’œuvres, même les œuvres de miséricorde, vous pouvez faire de grandes choses pour l’Église – une université catholique, un collège, un hôpital … – et aussi on fera un monument au bienfaiteur de l’Église », mais « si vous ne priez pas, rien de tout cela n’apportera de la lumière ».

« Combien d’œuvres, poursuit-il, deviennent sombres par manque de lumière, par manque de prière. » Et la prière chrétienne est une prière « d’adoration au Père, de louange à la Trinité, une prière de remerciement, et une prière pour demander les choses au Seigneur ». Voilà « l’huile, répète le pape, la batterie, ce qui donne la vie à la lumière ».

En expliquant la symbolique du sel dans la parabole, le pape montre « une autre attitude du chrétien » : de même que le sel ne devient pas « quelque chose à jeter, à fouler aux pieds  ou un objet de musée oublié dans le placard », mais il doit être utilisé, de même les chrétiens doivent « donner » et « pimenter la vie des autres; donner du goût à beaucoup de choses grâce au message de l’Évangile ».

Le pape s’interroge : « Comment pouvons-nous éviter que la lumière et le sel cessent ? ». Autrement dit, « comment faire pour éviter que le chrétien échoue, devienne faible, affaiblit sa propre vocation? ». Le Christ, répond le pape, « choisit bien » ses exemples : la lumière et le sel « sont pour les autres, pas pour soi-même », « la lumière ne s’allume pas pour soi-même » et « le sel n’épice pas soi-même ».

Certains diront, dit le pape pour prévenir l’objection: «Si je me donne, je me donne, je donne mon sel, aussi ma lumière, ça va finir et aussi je vais finir dans l’obscurité. » Mais ici, explique le pape, « intervient la puissance de Dieu, parce que le chrétien est un sel donné par Dieu dans le baptême: il est le sel du Père, du Fils et du Saint-Esprit qui vient à son âme; il est la lumière du Père, du Fils et du Saint-Esprit qui vient à son âme ». Ce don continue toujours si vous le partagez: « Il ne finit jamais. »

C’est bien expliqué dans l’épisode raconté dans la première lecture où Élie dit à la veuve de Sarepta : « N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit. Mais d’abord, cuis-moi une petite galette et apporte-la moi, ensuite tu en feras pour toi et ton fils. Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël: « Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre ». » Ici, explique le pape, « c’est le Seigneur qui fait ce miracle ».

À la fin de l’homélie, le pape avertit chaque chrétien : « Illumine de ta lumière, mais défends-toi de la tentation de t’illuminer toi-même. » « C’est la spiritualité du miroir, c’est  une mauvaise chose », ajoute le pape.

Nous devons « revenir» à Celui « qui vous a donné la lumière et vous a donné le sel », affirme le pape, et demander au Christ qu’il nous aide à « toujours prendre soin de la lumière, ne pas la cacher, la mettre en œuvre ; du sel, le donner, combien il faut, ce qui est nécessaire, mais donner ».

Que ce sel nous fasse « grandir » et que la lumière « illumine tant de gens », conclut le pape.

(Texte extrait de : https://fr.zenit.org )



LE PAPE SE CONFIE A « LA CROIX »

Le voyage en France, la laïcité, les lefebvristes, la pédophilie, l’Europe, la crise des réfugiés : autant de thèmes abordés par le pape François dans une interview accordée à Guillaume Goubert et Sébastien Maillard, du quotidien catholique français La Croix, parue ce mardi 17 mai 2016. [Lecture proposée à Rome par Radio Vatican (Xavier Sartre)].

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Invitation en France: « « Si la France est bien la fille aînée de l’Église, elle est une périphérie à évangéliser », explique le Pape, qui confirme qu’il a reçu une invitation officielle de la part du président François Hollande et de l’épiscopat. Sans rien préciser quant à une éventuelle date, sans doute pas en 2017, année électorale, François a évoqué un passage par Marseille, ville qui n’a jamais été visitée par un pape », précise Radio Vatican.

Hommage au cardinal Barbarin: « Le Pape n’esquive pas les problèmes actuels que connaît l’Église en France, secouée ces dernières semaines par des affaires de pédophilie. « En ce domaine, il ne peut y avoir de prescription. Par ces abus, un prêtre qui a vocation de conduire vers Dieu un enfant le détruit. Il dissémine le mal, le ressentiment, la douleur. Comme avait dit Benoît XVI, la tolérance doit être de zéro. » »

« Dans ce contexte, le Pape rend hommage au cardinal Barbarin, archevêque de Lyon. Il « a pris les mesures qui s’imposaient ». « C’est un courageux, un créatif, un missionnaire » ajoute le Pape qui recommande d’attendre la suite de la procédure judiciaire. Pas question pour le Pape que le cardinal Barbarin démissionne. « Ce serait un contresens, une imprudence » affirme-t-il. »

La laïcité: « Le Pape considère « qu’une laïcité accompagnée d’une solide loi garantissant la liberté religieuse offre un cadre pour aller de l’avant ». « Chacun doit avoir la liberté d’extérioriser sa propre foi. Si une femme musulmane veut porter le voile, elle doit pouvoir le faire. De même, si un catholique veut porter une croix ». »

« Il regrette que la France exagère la laïcité. « Cela provient d’une manière de considérer les religions comme une sous-culture et non comme une culture à part entière ». Et d’ajouter : « la France devrait faire un pas en avant à ce sujet pour accepter que l’ouverture à la transcendance soit un droit pour tous. » »

Dialogue avec les lefebvristes: Pour le Pape, les lefebvristes « sont des catholiques en chemin vers la pleine communion ». Il reconnaît qu’il y a un dialogue, reconnaissant que « Mgr Fellay est un homme avec qui on peut dialoguer » : « on avance lentement, avec patience, mais aucun accord vers une éventuelle prélature personnelle n’est pour le moment envisagé. »

Racines de l’Europe: « « Il faut parler de racines au pluriel car il y en a tant. En ce sens, quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe, j’en redoute parfois la tonalité, qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme » tient-il à préciser. »

Réfugiés, les bonnes questions: « Sur la question des réfugiés, plus européenne, le Pape a reconnu que l’on « ne peut pas ouvrir grand les portes de façon irrationnelle. Mais la question de fond à se poser est pourquoi il y a tant de migrants aujourd’hui. » A la racine de ce phénomène, il y a « un système économique mondial tombé dans l’idolâtrie de l’argent ». Il appelle les Européens à intégrer ces nouveaux arrivants d’autant que « l’Europe connaît un grave problème de dénatalité, en raison d’une recherche égoïste de bien-être ». »

La peur de l’islam : « Sur la question de l’islam et de la peur de cette religion, le Pape estime que la crainte est plus celle de Daech et de « sa guerre de conquête », même si « l’idée de conquête est inhérente à l’âme de l’islam ». Il invite à « s’interroger sur la manière dont a été exporté un modèle de démocratie trop occidentale dans des pays où il y avait un pouvoir fort, comme en Irak ». Car, « sur le fond, la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible ». »

Les Laïcs, pour l’évangélisation: Concernant l’évangélisation, le Pape souligne « qu’il n’y a pas nécessairement besoin de prêtres », citant l’exemple de la Corée. Il a mis une nouvelle fois en garde contre le cléricalisme, « un danger ».

Synodes sur la famille: « Après les deux synodes sur la famille, le Pape reconnaît être différent. Dans l’exhortation post-synodale, il a cherché à « respecter au maximum le synode ». « C’est une réflexion sereine, pacifique, sur la beauté de l’amour, comment éduquer les enfants, se préparer au mariage. Elle valorise des responsabilités qui pourraient être accompagnées par le Conseil pontifical pour les laïcs, sous la forme de lignes directrices ». Il dit aussi qu’il faut penser « la véritable synodalité ». « Les évêques sont cum Petro, sub Petro. Ceci diffère de la synodalité orthodoxe et de celle des Églises gréco-catholiques, où le patriarche ne compte que pour une voix ». »

Radio Vatican (Xavier Sartre)



Homélies des Dimanches et Fêtes

Homélie du Pape FRANCOIS

Messe de Pentecôte

Dimanche 15 mai 206

«Je ne vous laisserai pas orphelins» (Jn 14, 18).

La mission de Jésus, culminant dans le don de l’Esprit Saint, avait ce but essentiel: Rétablir notre relation avec le Père, abîmée par le péché; nous arracher à la condition d’orphelins et nous rendre celle de fils.

L’apôtre Paul, écrivant aux chrétiens de Rome, dit: «Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils; et c’est en lui que nous crions “Abba!”, c’est-à-dire: Père!» (Rm 8, 14-15). Voilà la relation renouée: la paternité de Dieu se rétablit en nous grâce à l’œuvre rédemptrice du Christ et au don de l’Esprit Saint.

L’Esprit est donné par le Père et nous conduit au Père. Toute l’œuvre du salut est une œuvre de ré-génération, dans laquelle la paternité de Dieu, au moyen du don du Fils et de l’Esprit, nous libère de l’état d’orphelins dans lequel nous sommes tombés. À notre époque aussi nous rencontrons différents signes de notre condition d’orphelins: cette solitude intérieure que nous éprouvons même au milieu de la foule et qui parfois peut devenir tristesse existentielle; cette prétendue autonomie par rapport à Dieu qui s’accompagne d’une certaine nostalgie de sa proximité; cet analphabétisme spirituel diffus à cause duquel nous nous retrouvons dans l’incapacité de prier; cette difficulté à percevoir comme vraie et réelle la vie éternelle, comme plénitude de communion qui germe ici-bas et s’épanouit au-delà de la mort; cette difficulté pour reconnaître l’autre comme frère, en tant que fils du même Père; et d’autres signes semblables.

À tout cela s’oppose la condition de fils, qui est notre vocation originaire, elle est ce pour quoi nous sommes faits, notre plus profond ADN, mais qui a été abimé et qui, pour être restauré, a demandé le sacrifice du Fils Unique. Du don immense d’amour qu’est la mort de Jésus sur la croix, a jailli pour toute l’humanité, comme une immense cascade de grâce, l’effusion de l’Esprit saint. Celui qui s’immerge avec foi dans ce mystère de régénération renaît à la plénitude de la vie filiale.

«Je ne vous laisserai pas orphelins». Aujourd’hui, fête de Pentecôte, ces paroles de Jésus nous font penser aussi à la présence maternelle de Marie au Cénacle. La Mère de Jésus est au milieu de la communauté des disciples rassemblés en prière: elle est mémoire vivante du Fils et invocation vivante de l’Esprit Saint. Elle est la Mère de l’Église. À son intercession nous confions de manière particulière tous les chrétiens et les communautés qui en ce moment ont le plus besoin de la force de l’Esprit Paraclet, Défenseur et Consolateur, Esprit de vérité, de liberté et de paix.

L’Esprit, comme affirme encore saint Paul, fait que nous appartenons au Christ. «Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas» (Rm 8, 9). Et en consolidant notre relation d’appartenance au Seigneur Jésus, l’Esprit nous fait entrer dans une nouvelle dynamique de fraternité. Par le Frère universel qui est Jésus, nous pouvons nous mettre en relation avec les autres d’une manière nouvelle, non plus comme des orphelins, mais comme des fils du même Père, bon et miséricordieux. Et cela change tout! Nous pouvons nous regarder comme des frères, et nos différences ne font que multiplier la joie et l’émerveillement d’appartenir

[Texte original: Italien]

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