HOMÉLIE DOMINICALE

12ème dimanche du temps ordinaire

25 juin 2017

(Homélie du père Charles-André Sohier, prêtre ermite)

(http://kerit.be/homelie.php)

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Ne craignez pas ! Jésus sait qu’il est n’est jamais confortable de parler de Dieu. Comme Jérémie, ceux qui s’engagent à sa suite, loin de connaître  la sympathie et les encouragements, devront subir  l’épreuve, l’incompréhension, les moqueries et même la persécution. Pourtant, il nous redit comment dominer cette crainte qui prend à chaque époque de nouveaux visages. On peut s’aventurer sur tous les sujets, les plus futiles ou les plus scabreux, avec orchestration des médias, mais gare à celui qui rappelle les exigences de l’évangile ! Oser parler de Jésus est devenu un acte de courage.

Ne craignez pas les hommes, nous répète Jésus. Les hommes ne peuvent atteindre en nous que la vie terrestre, le corps. Mais aucune puissance humaine n’est capable de détruire ce qui fait notre valeur véritable, l’espérance de la vie éternelle, l’âme. Le persécuté est plus grand que son persécuteur. Le torturé est plus grand que son bourreau. L’assassiné est plus grand que son meurtrier. Etre un paquet de muscle ou d’argent ou de feu plus gros que ceux de l’adversaire, c’est peu. Etre « une âme plus forte », voilà qui compte. « Ne vend-on pas deux moineaux pour un sou ? Or pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille… Soyez donc sans crainte ! Vous valez bien plus que tous les moineaux du monde. » Ne pas craindre, non à cause d’un optimisme béat, qui gommerait toutes les rudesses de la vie, mais à cause d’une confiance en l’amour vigilant de notre Père capable de veiller sur le plus petit passereau. « Non, ne craignez pas ceux qui tuent le corps, craignez ceux qui peuvent tuer l’âme. » Quelle formule redoutable ! Que veut dire « tuer l’âme » ? Notre seule peur, affirme Jésus, devrait être de perdre la foi. Notre seule crainte devrait être de ne pas avoir le courage de vivre notre foi, de devenir des « lâcheurs ». Quand on pense aux campagnes télévisées pour sauver des espèces animales, on peut se demander ce que nous devrions faire pour que l’homme ne soit pas avili, détruit de l’intérieur en perdant tout sens pour sa vie.

Notre vie ne peut pas être neutre et notre foi souterraine. Ou bien nous nous prononçons pour Jésus, ou bien nous nous disons contre lui. Et comment ?

D’abord en laissant au Seigneur le temps de m’aimer. En me laissant regarder par Dieu : c’est la prière. Si je reste sous le regard du Père, si je prends réellement conscience que je suis aimé, que peut-il m’arriver de mal ? Quand les détenus d’Auschwitz croisait le père Kolbe, il les encourageait en disant : « n’aie pas peur, la Vierge est là… »

Et ensuite, en pratiquant ma foi. En n’ayant pas peur de me montrer chrétien et d’agir en chrétien devant ceux qui n’en ont rien à faire ou qui ne sont pas d’accord ou qui vous ridiculisent. « Je crois en toi, Seigneur». Cela prend rarement la forme du martyr. Mais cela prend souvent le visage de nos héroïques fidélités, de nos devoirs quotidiens, de nos courages devant ce qui nous arrive.



LECTURES COMMENTÉES DU DIMANCHE

Douzième dimanche du temps ordinaire

Dimanche 25 juin 2017

1ère LECTURE

Livre de Jérémie (20,10-13).

Moi, Jérémie, j’entends les calomnies de la foule : « Dénoncez-le ! Allons le dénoncer, celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés. » Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent : « Peut-être se laissera-t-il séduire… Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche ! » Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas. Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable. Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras, car c’est à toi que j’ai remis ma cause. Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants.

Parole du Seigneur

(Pour visionner les commentaires de Marie Noëlle Thabut, vous rendre après les textes)

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PSAUME

Psaume 69(68), (8-10.14.17.33-35).

C‘est pour toi que j’endure l’insulte, que la honte me couvre le visage : je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. L’amour de ta maison m’a perdu ; on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

Et moi, je te prie, Seigneur : c’est l’heure de ta grâce ; dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi. Réponds-moi, Seigneur, car il est bon, ton amour ; dans ta grande tendresse, regarde-moi.

Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Car le Seigneur écoute les humbles, il n’oublie pas les siens emprisonnés. Que le ciel et la terre le célèbrent, les mers et tout leur peuplement !

(Pour visionner les commentaires de Marie Noëlle Thabut, vous rendre après les textes)

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2ème LECTURE

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (5,12-15).

Frères, nous savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché. Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde, mais le péché ne peut être imputé à personne tant qu’il n’y a pas de loi. Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse, la mort a établi son règne, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. Or, Adam préfigure celui qui devait venir. Mais il n’en va pas du don gratuit comme de la faute. En effet, si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.

Parole du Seigneur

(Pour visionner les commentaires de Marie Noëlle Thabut, vous rendre après les textes)

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EVANGILE

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (10,26-33).

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »

Acclamons la parole de Dieu

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COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT

 

BON DIMANCHE